Actualités of Thursday, 16 October 2025

Source: www.camerounweb.com

C'est OFFICIEL: voici ceux qui tiennent dans leur main, le sort d'Issa Tchiroma et Paul Biya

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Une résolution du Conseil électoral d’Elections Cameroon (ELECAM), datée du 15 octobre 2025, officialise la composition de la Commission nationale de recensement général des votes pour l’élection présidentielle du 12 octobre. Si cette instance est légalement chargée de compiler les résultats nationaux, sa composition, majoritairement constituée de représentants considérés comme proches du pouvoir, soulève déjà des questions sur l’équité du processus.


La Commission nationale de recensement général des votes est l’organe clé qui centralise et valide les résultats provenant des 58 commissions départementales. Son travail aboutit à la proclamation des résultats nationaux définitifs. Contrairement à certaines pratiques observées ailleurs, le Conseil constitutionnel camerounais n’intervient pas dans le décompte ; il est saisi a posteriori pour « simple lecture » des procès-verbaux qui lui sont transmis, sans procéder à une nouvelle compilation.


L’analyse de la liste des membres nommés révèle une structure où les magistrats, les fonctionnaires de l’administration territoriale et les membres d’ELECAM – tous nommés par décret présidentiel – forment un bloc majoritaire. Ils siègent aux côtés des représentants des candidats.

Un décompte approximatif permet d’observer un déséquilibre numérique : du côté des représentants de l’administration et d’ELECAM, on compte au moins dix membres, auxquels s’ajoutent les deux magistrats. Face à eux, les onze représentants des candidats de l’opposition (représentants des candidats ATEKI SETA CAXTON, BOUGHA HAGBE JACQUES, KWEMO PIERRE, MUNA AKERE TABENG, OSIH JOSHUA NAMBANGI et TOMAINO HERMINE PATRICIA, entre autres) et le représentant du candidat du RDPC, le parti au pouvoir, forment un groupe de douze personnes.


Pour plusieurs observateurs, cette répartition place d’emblée les représentants de l’opposition en situation numérique minoritaire face à un bloc administratif considéré comme lié à l’exécutif. Le président de la République, Paul Biya, candidat à sa propre succession, est en effet le chef de l’administration qui nomme les magistrats et les hauts fonctionnaires composant cette commission.

Ce déséquilibre perçu jette une ombre sur l’impartialité du processus de validation des résultats. « La balance dans le vote des décisions est déjà faussée », estime un analyste politique qui a requis l’anonymat. La crainte exprimée est que les décisions cruciales, en cas de contestation ou de litige sur certains procès-verbaux, soient prises à la majorité d’un bloc considéré comme acquis à la cause du pouvoir sortant.

Alors que l’attente des résultats définitifs monte dans le pays, la crédibilité du scrutin repose en grande partie sur la transparence et la neutralité perçues des opérations de cette commission. Les prochains jours diront si cette instance a su agir en toute impartialité pour garantir la confiance de l’ensemble des acteurs politiques et de l’électorat.