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Actualités of Tuesday, 8 March 2022

Source: www.camerounweb.com

Célébration du 8 mars : certaines femmes de Bamenda exigent la fin de la guerre dans les zones anglophones

Elles disent avoir trop pleuré Elles disent avoir trop pleuré

Elles ont profité de de la célébration de la Journée de la femme

Elles ont appelé à la fin des effusions de sang dans les régions anglophones

Elles disent avoir trop pleuré

C’est un nouveau cri de cœur que viennent de lancer plusieurs femmes à Bamenda ce 8 mars 2022. En effet, certaines femmes de Bamenda, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest touchées par la crise, ont profité de la célébration de la Journée de la femme aujourd’hui pour appeler à la fin des effusions de sang dans les régions anglophones du pays.

La plupart d’entre eux ont dit qu’elles avaient trop pleuré compte tenu des incidents horribles qui ont caractérisé la crise. Ils ont exhorté les autorités à faire quelque chose pour inverser la situation.

S’exprimant au nom des femmes de la région du Nord-Ouest, Wirba Jeroline a déclaré : « Nous avons pleuré jusqu’à ce que nos larmes soient sèches. Nous sommes fatigués de l’effusion de sang. Il ne peut y avoir de développement significatif quand il n’y a pas de paix. Il reste encore beaucoup à faire pour qu’une paix durable revienne dans ces régions ».

La Journée internationale de la femme en est à sa 37e édition aujourd’hui. Il est célébré sous le thème : « L’égalité des sexes aujourd’hui pour un avenir durable ».
La crise a débuté avec les avocats, qui se sont mis en grève le 11 octobre 2016 pour protester contre l’absence d’une version anglaise des actes de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires. Les avocats avaient même refusé l’application du code civil francophone dans les régions anglophones du Sud-Ouest et du Nord-Ouest.
Mais ce qui au départ n’était qu’un acte de mauvaise humeur s’est heurté à la répression du gouvernement camerounais qui va faire le jeu des sécessionnistes les plus extrémistes et conduire à la proclamation de l’indépendance de l’Ambazonie, un an plus tard.


Depuis, les violences armées sont le quotidien des populations dans un conflit qui a fait près de 3.500 morts et plus de 700.000 déplacés internes.
C’est le cas de Mary Tabot et de sa famille. Ils ont fui la guerre dans l’ouest du pays pour se réfugier à Yaoundé. "Je suis partie de Bamenda avec ma famille cela va faire deux ans. Ici, nous vivons à huit dans un studio et c’est difficile. Nous n’avons pas assez à manger, tout est difficile et trouver du travail n’est pas facile", raconte-t-elle.

Cela fait cinq ans déjà que les populations payent ainsi le prix fort de ce conflit. Cyrille Rolande Bechon, la directrice de l’association Nouveaux droits de l’homme, appelle les autorités camerounaises à mettre sur pied une politique pour encadrer ces déplacés.
Pour elle, "l’Etat du Cameroun n'a pas une visibilité sur la politique nationale humanitaire des déplacés internes. Il y a des actions sporadiques mais qui ne permettent pas la prise en charge complète de ces personnes qui souffrent. Les déplacés internes au Cameroun sont des laissés-pour-compte."