Les temps sont sales au Cameroun, avec une situation sociale et politique tendue, en grande partie liée à l'exaspération des Camerounais et des Camerounaises face à la longévité de Paul Biya et de ses hommes à la tête du pays. Une durabilité qui n'est surtout pas suivie de résultats tangibles qui puissent améliorer tant soit peu les conditions de vie de chaque citoyen.
Le dernier évènement qui est sur le point d'embraser complètement le pays est l'élection présidentielle du 12 octobre de l'année en cours. Les avis sont partagés, les uns qui croient dur comme fer que le gagnant n'est autre que l'opposant Issa Tchiroma Bakary et les autres qui continuent par vouer un culte au clan Biya qu'ils ne voient pas comme le perdant.
Comme conséquence, des affrontements d'ordre idéologique, physique, institutionnel et spirituel sont en cours entre la population et les hommes chargés d'assurer la sécurité de tous ainsi que l'intégrité du territoire. Les résultats n'ont pas encore été proclamés de façon officielle, mais le nom du vainqueur n'est plus vraiment une surprise, pour beaucoup d'intervenants qui se fient aux procès-verbaux fournis.
Dans cette situation hostile ou personne ne sait ce qui arrivera dans les prochains jours, un homme bien connu de l'environnement politique du pays est passé de vie à trépas. La nouvelle de sa mort choque les populations, avec une opinion publique largement vanteuse des qualités de l'homme qui laisse derrière lui une famille biologique et politique en état de tristesse.
Yondo Black, le bâtonnier et farouche opposant à Paul Biya, est décédé à Douala. Le Camerounais, dont la réputation précède, fut, difficile de parler de lui au passé, un combattant pour la démocratie.
L'avocat était surtout réputé pour son activisme politique durant les années 1990 et les villes mortes au Cameroun. Adolf Ngosso Din, celui qui fut publiquement pendu pour trahison, était l'un de ses arrière grands oncles. Yondo Black était le fils d'un fonctionnaire proche de l'UPC, parti historique au Cameroun.
L'illustre disparu a exercé la fonction de bâtonnier des avocats du Cameroun de 1982 à 1986. Très souvent, il termine son propos par l'expression « j'ai dit ». « J'ai dit » ne dira plus rien.