Le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), a l'appareil judiciaire et policier à sa disposition. Assez surprenant que cela puisse paraître, le camp de Paul Biya travaille à le maintenir au pouvoir, malgré sa forme déclinante et toutes les difficultés d'ordre physique et mentale qu'il éprouve. Ce jeu politique passe forcément par la mise à l'écart d'Issa Tchiroma Bakary, son principal challenger lors de cette élection présidentielle.

Il y a quelques instants, des données secrètes ont fuité. Elections Cameroon (Elecam), l'organisme public en charge d'organiser, de gérer et de superviser le processus électoral et référendaire au Cameroun, tient les résultats « fabriqués » selon plusieurs sources. Elecam a transmis ces résultats qui devraient être proclamés officiellement sans plus tarder.

Les chiffres donnent Paul Biya vainqueur de l'élection avec 62,4 % de voix. Il est suivi de Bello Bouba Maïgari (13,7 %) et de Cabral Libii (10,3 %) qui ferme la marche.

En quatrième position, on retrouve Issa Tchiroma Bakary qui n'aurait obtenu que 8,9 % selon Elecam. Il est accompagné par Patricia Tomaïno Ndam Njoya (2,8 %) et Joshua Osih Nambangi (1,04 %).

Le but est « d'empêcher toute contestation de Tchiroma Bakary pour l'arrêter et l'emprisonner par la suite », nous confie une source bien renseignée.

En fait, affirme-t-elle, « vous comprendriez alors le silence complice de Bello Bouba Maïgari et les réactions ambiguës de Cabral Libii qui s'est, à la suite d'Issa Tchiroma, déclaré président de la République puis s'est rétracté après avoir voulu contester les procès-verbaux ».

La suite à donner à tout cela, selon l'activiste Zang, est que Bello Bouba va accepter la victoire de Paul Biya en disant qu'il est républicain en échange d'un haut poste au gouvernement et de 12 postes pour les siens, lui-même ayant sollicité le poste de Premier ministre. S'agissant de Cabral Libii, d'après toujours les explications du lanceur d'alerte, il va feindre de contester les résultats pour jouer au semblant d'opposant pour ensuite se rétracter à nouveau et reconnaître la victoire de Paul Biya. En échange, « sa place à l'Assemblée nationale va se renforcer avec plus de députés, un député dans l'Adamaoua et un député au Wouri ».

Puis, « la troisième étape prévue est la dissolution du Mouvement pour la renaissance du Cameroun », signale Zang. En effet, selon nos recoupements, Issa Tchiroma Bakary pose un sérieux problème au parti au pouvoir qui ne verrait pas d'un mauvais d'œil sa mise à l'écart pour éviter toute surprise désagréable de dernière minute et l'une des solutions qui reste au clan Biya est d'arrêter cet ancien membre du gouvernement. Ce moment serait proche, on nous parle d'heures ou au plus de quelques jours.

Autant de choses qui amènent Issa Tchiroma à se poser des questions, dont celle relative à la capitulation. Des acteurs bien introduits signalent qu'il y a des moments où le leader se demande s'il n'est pas plus sage que de se désister ou d'arrêter de résister et ainsi préserver des vies ? Il doit faire un choix.