Les deux lanceurs d'alerte camerounais ont officialisé mercredi leur réconciliation, mettant fin à une guerre d'informations qui durait depuis l'affaire Martinez Zogo.


Après plus de deux années de confrontations parfois virulentes, Boris Bertolt et Paul Chouta ont annoncé mercredi 28 août 2025 leur réconciliation sur les réseaux sociaux. Cette annonce marque la fin d'une période de tensions entre les deux figures emblématiques du journalisme d'investigation camerounais.
Une rupture née de l'affaire Martinez Zogo



Les divergences entre les deux hommes remontent à fin février 2023, lors de l'ouverture de l'affaire Martinez Zogo. Adoptant des positions opposées dans ce dossier sensible, Boris Bertolt et Paul Chouta s'étaient progressivement engagés dans une guerre d'informations menée de manière indirecte.


Au fil des mois, leurs confrontations publiques s'étaient intensifiées, devenant parfois directes et dépassant le cadre strict de leurs désaccords sur cette affaire judiciaire. L'atmosphère s'était particulièrement dégradée ces derniers temps, les deux journalistes s'opposant sur des sujets variés, "parfois sans véritable raison", selon des observateurs.


Une récente publication de Paul Chouta avait notamment ravivé les tensions. Il y a quelques jours, le journaliste annonçait sur ses réseaux sociaux l'arrestation de Boris Bertolt en France. Une information immédiatement démentie par l'intéressé, qui avait vivement réagi à ce qu'il considérait comme une fausse nouvelle. Cet incident avait considérablement envenimé la situation entre les deux hommes.


C'est dans ce contexte tendu que la réconciliation annoncée mercredi a surpris de nombreux observateurs. "Je viens d'échanger avec mon frère Paul Chouta. Nous avons mis un terme à nos divergences. Nous sommes des frères. Le pardon et l'amour sont au-dessus de tout. L'avenir est devant nous", a écrit Boris Bertolt dans un message Facebook.


Paul Chouta a rapidement relayé ce message sur ses propres réseaux, confirmant ainsi la teneur de leurs échanges et validant cette démarche de réconciliation.



Cette réconciliation intervient à un moment où le journalisme d'investigation camerounais traverse une période délicate. Les deux hommes, reconnus pour leur engagement dans la dénonciation des dysfonctionnements de la société camerounaise, retrouvent ainsi une unité qui pourrait renforcer leur impact sur le débat public.


Reste désormais à voir si cette réconciliation se traduira par une collaboration future entre les deux journalistes ou si chacun poursuivra ses activités de manière indépendante, mais dans un climat apaisé.