Le géant de l'internet satellitaire d'Elon Musk cherche à régulariser sa situation auprès des autorités camerounaises pour relancer ses opérations dans le pays.


Plus d'un an après son interdiction par les autorités camerounaises, Starlink, le service internet par satellite de la société SpaceX d'Elon Musk, négocie activement son retour sur le marché camerounais. Une délégation de l'entreprise a rencontré jeudi la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Likeng, dans le cadre de démarches officielles de régularisation.

Le fournisseur d'accès internet par satellite avait été contraint de suspendre ses activités au Cameroun en avril 2024, après avoir opéré sans autorisation officielle. Les autorités avaient également interdit l'importation des kits Starlink, entraînant la saisie systématique des équipements aux frontières par les services douaniers.

Selon une source proche des négociations, "une demande officielle a déjà été soumise à l'Agence de régulation des télécommunications (ART) et le dossier est toujours à l'étude". Le processus, encore à ses débuts, prévoit un acheminement du dossier vers le ministère des Postes et Télécommunications pour les vérifications finales.

L'objectif affiché de Starlink est de relancer son service d'accès internet par satellite sur l'ensemble du territoire camerounais. Cette technologie pourrait offrir une alternative aux services parfois intermittents des opérateurs traditionnels que sont Camtel, Orange et MTN.

Pour Yaoundé, l'enjeu consiste à définir "les conditions d'une collaboration équilibrée pour que Starlink contribue efficacement au développement numérique du pays". Les autorités insistent sur la nécessité d'un "cadre réglementaire et fiscal équilibré" avant toute autorisation.

Un cadre du secteur des télécommunications souligne que "la connexion satellitaire de Starlink est une solution avec laquelle il faudra coexister, sous réserve d'un cadre réglementaire et fiscal équilibré". De son côté, un officiel camerounais prône "une concurrence saine et équitable entre les différents acteurs".

Malgré les difficultés rencontrées dans certains pays, Starlink continue son déploiement sur le continent africain. L'entreprise est désormais présente dans une vingtaine de pays africains et a récemment obtenu le feu vert en République démocratique du Congo (RDC) après une période d'interdiction.
La semaine dernière, la Lesotho Communications Authority a accordé à Starlink une licence de dix ans pour exploiter ses services internet par satellite. Selon la carte de disponibilité de l'entreprise, le Sénégal et la Côte d'Ivoire devraient également accueillir Starlink à partir de 2025.

Pour le Cameroun, la régularisation de Starlink représente un défi d'équilibre entre l'innovation technologique et la souveraineté numérique. Les autorités cherchent à obtenir des garanties de sécurité tout en établissant un cadre fiscal cohérent qui profite au développement local.

L'issue de ces négociations pourrait déterminer non seulement l'avenir de Starlink au Cameroun, mais aussi servir de modèle pour d'autres pays africains confrontés aux mêmes enjeux de régulation des services internet par satellite.
En attendant la délivrance d'une licence officielle, les utilisateurs camerounais devront patienter pour bénéficier légalement de cette technologie qui promet de révolutionner l'accès à internet dans les zones rurales et isolées du pays.