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Actualités of Tuesday, 11 April 2017

Source: camer.be

Boko Haram sauvé par la nature

Une unité de BIR ( archives) Une unité de BIR ( archives)

Mercredi dernier, plus de 400 militaires camerounais engagés dans l'opération Rawan Kada de la Force multinationale mixte sont rentrés à Mora. Ces soldats du sous-secteur sud du 1er secteur de la Fmm, étaient partis du Cameroun le 25 janvier dernier. Ils devaient passer un mois de mission au Nigeria. L'objectif qui leur était assigné était le ratissage des localités nigérianes le long de la frontière aux mains de Boko Haram. Cette reconquête a été orchestrée de leur base avancée de la localité de Gulumba Gana au Nigeria.

Le contingent camerounais du secteur n°1 de la valeur d'un groupement tactique interarmées, était composé de militaires du Bataillon des troupes aéroportées, de celles du Régiment d'artillerie sol air de celles encore du Régiment d'artillerie solsol, de celles du génie militaire, des commandos du Bataillon spécial amphibie, des fusiliers marins et des unités des forces armées nigérianes.

"Nous avons libérée la localité stratégique de Gulumba Gana. La ville a été reconquise et est sous contrôle. Boko Haram a fait plusieurs tentatives pour la reprendre, toutes ont été repoussées. Après près de trois mois de mission, nous avons été relevés par l'armée nigériane", selon une source en général bien informée.

L'on déplore un soldat mort lors de combats et trois autres ont succombé après avoir explosé sur des Engins explosifs improvisés posés en pièges par les terroristes. C'est de mémoire l'expédition de combat de l'armée camerounaise de la taille d'un bataillon, la plus longue en territoire nigérian qui s'est achevée. Dimanche 02 avril 2017, les militaires de l'opération Alpha du Bir sont eux aussi rentrés du Nigeria. L'opération Thunder 3 qu'ils y ont menée et qui visait à "nettoyer des poches de combattants de Boko Haram le long de la frontière a été un succès", affirme un militaire. Thunder 3 s'est déroulée en deux phases. Il y'a d'abord eu le 26 avril, un raid dans la localité nigériane de Valley, face à celle camerounaise de Kerawa. Deux militaires camerounais ont été blessés lors des combats.

Le capitaine Koung Ambadiang et le soldat de 2eme classe Thierry Menounga. 62 enfants et 56 femmes ont été retrouvés dans ces lieux ainsi que 12 motos et 16 vélos qui ont été détruits par les militaires. Thunder 3 s'est poursuivi au Nigeria en face des localités camerounaises de Waza et de Dabanga. " Nous avons eu des résultats satisfaisants ", selon une source bien informée. Les forces nigérianes de l'opération Lafiya Dolle poursuivent pour l'essentiel de leurs efforts le ratissage de la forêt de Sambissa. L'on a appris qu'elles ont sollicité la contribution de l'ONU pour les aider à déminer ce vaste espace que Boko haram n'entend pas leur abandonner.

Forêt touffue et pluies imminentes

Ces insurgés qui ont connu de lourds revers depuis le mois d'octobre dernier. Ils n'ont pas pour autant perdu beaucoup de leur capacité d'empêcher le cours de la vie se dérouler comme les démocraties qu'ils détestent le souhaitent. Lundi, ils ont projeté deux kamikazes à Mora. Des dames qui ont fait exploser leurs charges mortelles sans faire de victimes autres qu'elles. Ces émissaires de la secte auraient été préparées et conditionnées non loin de la frontière camerounaise. "Il y'a un intervalle entre les opérations des militaires nigérians et nos opérations des espaces non-couverts et non ratissés entre nos dispositifs ", explique notre source.

A six kilomètres de Limani, il y'a au Nigeria une forêt où le gros des combattants de Boko Haram qui attaquent les localités du Mayo Sava se cachent. "C'est une forêt de palmiers rôniers. Le bois est très touffu avec des clairières qui se transforment en marécages à la moindre pluie". 30 kilomètres entre Barkari côté nigérian et Bonderi côté camerounais pour 10 kilomètres de profondeur de forêt dense qui pourrait réduire à néant les efforts des forces armées qui s'y engageraient.

Le couvert végétal singulier de cet endroit ne permettrait pas aux drones et autres capteurs de distinguer les activités clandestines qui sont réputées s'y mener. Cependant, la forêt n'est pas le seul aléa favorable à Boko Haram. Le retour des pluies annonce le mous prochain en est un autre que redoutent les militaires. " Pour nous comme pour les terroristes le retour des pluies signifie l'arrêt des grandes manoeuvres au sol. Les engins blindés et tout autre véhicule ne peuvent se déplacer sur un sol argileux qui se transforme rapidement en bourbier.

Il ne reste plus que le cheval. Les terroristes utilisent souvent ce moyen mais pas nous. Pour nous, il ne va plus rester que les frappes aériennes ", regrette notre source. Pour les militaires, cet intermède à venir est un répit dont ils se seraient bien passés. "Le harcèlement que nous faisons sur leur position paye.

Les terroristes sont dispersés affamés et désorganisés. Ils sont coupes de ravitaillement. Ils manquent de nourriture, de médicaments et de munitions. Nous ne devons surtout pas dormir sur nos lauriers. Mai, avec le retour des pluies, ils vont essayer de se reconstituer à nous de trouver des solutions, la guerre est loin d'être gagnée", déclare notre source.