Actualités of Thursday, 19 June 2025

Source: www.camerounweb.com

Boko Haram : comment l'État islamique transforme la guerre au Sahel par la technologie avec les drones kamikazes

Les révélations exclusives de Jeune Afrique sur la mutation tactique du groupe jihadiste.


L'attaque du camp militaire de Sagmé le 9 juin dernier révèle une transformation profonde de Boko Haram. Selon les sources exclusives de Jeune Afrique, le groupe jihadiste a franchi un cap décisif dans sa stratégie militaire en intégrant massivement les drones kamikazes à son arsenal.

Les enquêtes menées par Jeune Afrique révèlent que cette évolution n'est pas le fruit du hasard. Selon Edouard Epiphane Yogo, directeur du Bureau des études stratégiques (Bestrat), interrogé en exclusivité par nos équipes, "ce tournant s'inscrit dans une dynamique d'innovation tactique du groupe, cherchant à compenser ses pertes territoriales par des moyens technologiques asymétriques."
Cette transformation remonte à l'allégeance prêtée par Boko Haram à l'État islamique. Jeune Afrique a pu établir que cette alliance a ouvert l'accès à de nouvelles ressources et surtout à l'assistance de combattants venus du Moyen-Orient, experts en guerre asymétrique et en technologies de combat innovantes.
De la surveillance aux attaques kamikazes : une escalade documentée
Nos investigations révèlent une progression méthodique. Selon les sources militaires exclusives consultées par Jeune Afrique, l'introduction des drones dans l'arsenal de Boko Haram remonte à 2018, initialement pour des opérations de surveillance dans le nord-est du Nigeria.

"Au départ, c'étaient des appareils légers disponibles en ligne leur permettant d'observer à distance les mouvements des troupes", précise Edouard Epiphane Yogo dans nos colonnes. La première attaque documentée avec un drone n'est survenue qu'en 2024, marquant l'entrée dans une nouvelle ère du conflit.
Des drones civils détournés en armes de guerre

Jeune Afrique révèle en exclusivité les détails techniques de cette adaptation. Selon une source militaire qui s'est confiée à nos équipes, il s'agit principalement de drones civils bon marché, achetés en ligne puis modifiés pour transporter des charges explosives artisanales.
Ces "drones kamikazes", comme les surnomment désormais les militaires, procurent aux jihadistes un avantage psychologique considérable. L'attaque de Sagmé en est l'illustration parfaite : après un premier assaut repoussé, le drone kamikaze a semé la panique en franchissant les lignes de défense.

Face à cette nouvelle menace, nos sources révèlent que l'armée camerounaise adapte sa stratégie. Depuis 2016, elle utilise des drones ScanEagle pour la surveillance des frontières de l'Extrême-Nord, mais cette réponse reste essentiellement défensive.

Jeune Afrique a pu recueillir les recommandations d'experts qui préconisent "d'investir dans des systèmes de lutte anti-drones, tels que les brouilleurs de fréquence, la formation d'unités spécialisées en guerre électronique, et pourquoi pas envisager la production de drones tactiques."

Cette course à l'armement technologique transforme radicalement la nature du conflit au Sahel, ouvrant une nouvelle page dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l'Ouest.