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Actualités of Tuesday, 8 March 2016

Source: cameroon-info.net

Biya ne contrôle presque rien - Olanguena Awono

Paul Biya,  Archives Paul Biya, Archives

Le nouveau livre d’Urbain Olanguena Awono fera sans doute parler dans le sérail. Non pas uniquement parce que l’ancien ministre de la Santé publique aborde le sujet lié à l’Opération Epervier. «Mensonges d’Etat : déserts de République au Cameroun» démontre, noms à l’appui, comment des proches du chef de l’Etat manipulent ce dernier, ainsi que la justice pour éliminer ceux qu’ils considèrent comme des adversaires dans une éventuelle bataille de succession.

S’il n’épargne pas Paul Biya lui-même, celui qui purge une double peine de 15 et 20 ans de prison pour détournement de fonds publics croit tout de même savoir que le président de la République n’a pas la mainmise totale sur la gestion de l’Opération Epervier.

Dans l’un des extraits publiés par Le Quotidien de l’Economie du lundi 7 mars 2016, l’auteur dit: «Le mal est en effet très profond et grave. Sa racine dans le système est ancrée dans les officines à l’œuvre autour et au service des proches du chef de l’Etat qui, encerclé et isolé des réalités, ne contrôle presque rien. Dans ces conditions, ses décisions mal informées servent moins l’intérêt du pays que les intérêts de ceux qui le manipulent. Les constructions politiques de cette caste de manipulateurs lui échappent car ils ont compris qu’ils doivent fonctionner à la théorie permanente du complot pour lui faire peur pour son propre maintien au pouvoir, et obtenir ainsi tout ce qu’ils veulent.»

Olanguena Awono d’ajouter: « Avec l’enjeu de la succession, et la raison d’Etat d’éliminer ceux à qui on prête des ambitions, le mensonge s’est installé au cœur de l’Etat (…) peut-il comprendre que ceux qui tirent les ficelles s’évertuent à le présenter comme l’organisateur direct du chaos généralisé d’une épuration dont on distingue mal le projet ? ».

Dans le rôle des manipulateurs, Edgard Alain Mebe Ngo’o, l’actuel ministre des transports ; ses collègues Laurent Esso de la justice, Issa Tchiroma de la Communication et Amadou Ali, le vice-Pm chargé des relations avec les Assemblées. Remy Ze Meka, l’ancien ministre de la Défense est aussi cité. Pas vraiment une bonne propagande pour Paul Biya que ses partisans appellent à se présenter pour la prochaine élection présidentielle.