Actualités of Monday, 27 October 2025
Source: English Cameroon for a United Cameroon
ELECAM et le Conseil constitutionnel agiraient de manière inconstitutionnelle en déclarant Paul Biya, pourtant vaincu, vainqueur des élections. Une fois de plus, nous nous tournons vers Dieu pour trouver réconfort et force dans notre lutte de libération. Ce combat se poursuit avec un immense courage physique et spirituel, mais aussi avec des pertes en cours de route, dues aux provocations de certains agents des forces de l'ordre. Les marches pacifiques à travers le pays, le 26 octobre, ont marqué le début officiel de notre libération nationale. Nous remercions tous ceux qui ont manifesté. Nous présentons nos condoléances aux familles des héros tués à Douala. Nous tenons à être clairs : nous défendrons avec succès la victoire de M. Tchiroma. Toute personne impliquée dans des brutalités ou des tirs contre des civils ne sera pas autorisée à porter l'uniforme de l'armée, de la gendarmerie ou de la police camerounaises.
En attendant les résultats des élections, nous tenons à expliquer pourquoi il serait inconstitutionnel pour le Conseil constitutionnel de déclarer M. Biya vainqueur. Nous souhaitons également mettre en garde les créanciers du Cameroun contre tout prêt accordé au Cameroun sous le régime illégitime de Paul Biya ; ils risquent de perdre cet argent sous forme de dettes odieuses. Nous concluons par une exhortation spirituelle à la poursuite des manifestations, signe de la faiblesse avérée du régime.
1. M. Biya a perdu l’élection présidentielle ; toute institution qui le proclame vainqueur de l’élection constitue une grave violation de la Constitution. Cela équivaut à une usurpation de la souveraineté populaire et nationale du Cameroun, nécessitant une résistance patriotique.
1.1. La Constitution et la Déclaration universelle des droits de l’homme sont les lois supérieures du pays. La Constitution est une loi qui régit l’élaboration des lois. Toute loi adoptée sous l’autorité supposée de la Constitution doit être jugée inconstitutionnelle si elle contrevient explicitement ou implicitement à l’esprit de la Constitution.
1.2. Concernant l’élection présidentielle, les principes fondamentaux suivants s’appliquent :
1.2.1. La Constitution stipule clairement que la souveraineté du Cameroun appartient au peuple camerounais. Ils exercent divers aspects de cette souveraineté en élisant des représentants ou par l'intermédiaire de personnes désignées par ces derniers.
1.2.2. Le président est élu au suffrage universel ; tous les Camerounais en âge de voter doivent pouvoir se procurer librement une carte d'électeur et participer librement, sans contrainte, à l'élection de leurs représentants.
1.2.3. Le vainqueur de l'élection présidentielle est celui qui obtient le plus grand nombre de voix.
1.2.4. Le Conseil constitutionnel, en tant que composante du pouvoir judiciaire et doté de vastes compétences en première instance sur les questions constitutionnelles et électorales, doit être indépendant des pouvoirs exécutif et législatif.
1.2.5. En tant que composante du pouvoir judiciaire, le Conseil constitutionnel est implicitement tenu par la Constitution de veiller à ce que nul ne soit juge de sa propre cause. Toute apparence de conflit d'intérêts doit être évitée afin de garantir le respect de ce principe.
1.2.6. Le Conseil constitutionnel doit garantir la régularité des élections.
1.3. L'examen de cette élection présidentielle révèle qu'ELECAM et le Conseil constitutionnel, agissant en coordination avec le ministère de l'Administration territoriale et la présidence, ont violé une grande partie, voire la totalité, des dispositions constitutionnelles pertinentes.
1.3.1. Le Conseil constitutionnel n'a pas remis en question le report des élections municipales et législatives. Il n'y a pas lieu de le saisir ; il est de son devoir constitutionnel de garantir la régularité des élections. Les raisons publiques avancées par le RDPC pour justifier ce report n'ont pas résisté à l'examen ; elles dissimulaient une intention réelle d'exclure M. Kamto de l'élection présidentielle. La manière dont M. Kamto a finalement été exclu constitue une erreur judiciaire.
1.3.2. La loi électorale est une machine inconstitutionnelle conçue pour permettre le vol de la détermination de la volonté du peuple souverain. De nombreuses failles sont créées pour limiter le nombre d'électeurs inscrits et le nombre de votants effectifs, et faciliter la falsification des résultats. Avec environ 13 millions d'électeurs inscrits (après le relèvement de l'âge de vote à 20 ans afin de limiter la participation des jeunes), il est regrettable que seulement 8 millions soient inscrits et que seulement 4 millions environ aient voté.
1.3.3. Le président du Conseil constitutionnel aurait dû se récuser de toute question relative à l'élection présidentielle, car il a participé à un événement culturel dont l'ordre du jour était l'approbation de la candidature de M. Biya à sa réélection. Son jugement sur cette question n'était plus objective. Une procédure judiciaire est même en cours à ce sujet.
1.3.4. ELECAM est censée être indépendante, mais elle a collaboré étroitement avec le ministère de l'Administration territoriale, la présidence et certains journalistes pro-régime qui publient les décisions officielles avant même que l'institution ne les publie. Il est particulièrement important de noter qu'il est vraisemblable que le directeur d'ELECAM ait informé M. Biya de sa défaite face à M. Tchiroma peu après l'élection. Il est vraisemblable que M. Biya aurait demandé au directeur de « rectifier les résultats » afin de lui permettre de gagner, car il avait encore certaines choses à faire. ELECAM a depuis accédé à la demande du président sortant et a présenté des résultats falsifiés.
1.3.4. Cette élection est unique en son genre, car les Camerounais, y compris les membres du RDPC qui ont voté pour M. Biya, savent que M. Tchiroma a remporté une victoire écrasante. Le Conseil constitutionnel dispose de suffisamment de preuves pour établir la fausseté des résultats falsifiés par ELECAM. De plus, les représentants du véritable vainqueur ont refusé de participer à la dernière phase du coup d'État, qui nécessitait la signature des résultats. Constatant le risque d'explosion que représenterait l'annonce d'un résultat mensonger ou controversé, le Conseil constitutionnel n'a pas cherché à concilier les résultats d'ELECAM et les résultats des bureaux de vote détenus par le candidat le plus lésé.
1.3.5. ELECAM et le Conseil constitutionnel sont les complices conscients d'un gang qui cherche à subvertir la volonté du peuple souverain du Cameroun, telle qu'exprimée dans les urnes. Ils se livrent à un comportement inconstitutionnel qualifié de trahison.
1.4. Le peuple souverain est appelé à résister si Biya est proclamé président, jusqu'à ce que les résultats officiels attestant la victoire de Tchiroma soient proclamés et que le président légitimement élu soit installé.
1.4.1. La détermination de tous à mener à bien cette lutte de libération doit être démontrée. Ceux qui aident le régime à se leurrer sur sa capacité à se maintenir au pouvoir doivent être ramenés à la raison : Biya sera contraint de quitter le pouvoir.
1.4.2. Des manifestations pacifiques prolongées et d'autres pressions sur des acteurs extérieurs doivent créer une crise politique qui ne peut être résolue que par le dialogue. Ce dialogue se déroule en réalité entre la campagne de M. Tchiroma, ELECAM et le Conseil constitutionnel ; M. Biya sait qu'il n'a pas remporté les élections. Il doit permettre à ELECAM et au Conseil constitutionnel d'annoncer les véritables résultats.
1.4.3. Étant donné que la résolution de l'impasse nécessaire pour contraindre les voleurs d'élections au dialogue pourrait prendre du temps, nous appelons à la patience et à la diligence. Les manifestations fortement décentralisées constituent le point faible du régime ; au moment opportun, elles devraient commencer à se regrouper et à renforcer leur impact. Elles ne doivent pas se laisser décourager par une quelconque absurdité quant à la finalité de la déclaration qu'une bande de voleurs a baptisée Conseil constitutionnel. Ils ne peuvent pas déclarer le contraire de ce que tout le monde sait. Agir ainsi reviendrait à démontrer que cette institution est gravement défaillante et qu'il ne faut pas lui faire confiance tant qu'elle n'aura pas été réparée en annulant le jugement manifestement erroné rendu.
1.4.4. Bien que la capacité carcérale ne permette pas les nombreuses arrestations envisagées, le régime cherchera à en arrêter davantage. Nous avons besoin d'avocats bénévoles pour œuvrer à la libération des personnes arrêtées afin de nous intimider. Quant à ceux qui commettent des crimes de guerre en ordonnant aux forces de l'ordre de tirer sur des manifestants, nous devons engager le processus pour garantir qu'ils soient punis au Cameroun libéré, devant la Cour pénale internationale ou dans tout pays étranger appliquant la compétence universelle en matière de crimes de guerre.
2. Les créanciers du Cameroun doivent s'abstenir de verser des fonds au Cameroun sous la présidence de M. Biya, de peur que ces fonds ne soient finalement considérés comme une dette odieuse.
2.1. M. Biya n'est pas le président du Cameroun; le peuple l'a renversé. Son gouvernement ne peut survivre sans prêts et autres programmes d'aide. La crise politique au Cameroun doit clairement refléter le manque de légitimité et la probable destitution de M. Biya. Dans ce contexte, les créanciers et les alliés du Cameroun doivent veiller à ne pas apparaître comme étant du côté de M. Biya, contre les Camerounais. 2.2. Mise en garde contre la reconnaissance de M. Biya : Les pays sont priés de s’abstenir de féliciter ou de reconnaître M. Biya comme président élu. Cela pourrait avoir des conséquences négatives. Nous vous recommandons, chers frères et sœurs, de convenir de la suspension des relations diplomatiques avec tout pays reconnaissant M. Biya comme président du Cameroun. Nous pouvons convenir d’une durée de suspension en fonction de la gravité du préjudice et de notre intérêt national. Il est préférable que les pays s’abstiennent de reconnaître M. Biya comme véritablement réélu.
2.3. Les créanciers qui continuent d’envoyer de l’argent au Cameroun par l’intermédiaire du gouvernement de M. Biya doivent être considérés comme ayant contracté des dettes odieuses. Ils financent la répression menée par M. Biya contre son propre peuple, et non le Cameroun lui-même. Cet argent ne doit pas être remboursé. Dans ce contexte, la Chine doit être particulièrement mise en garde : elle doit rester du côté du peuple. Même les articles de Xinhua seront scrutés pour détecter tout parti pris pro-Biya et toute reconnaissance injustifiée de M. Biya comme vainqueur. Nous mettons également en garde le Fonds monétaire international et les nombreux prêteurs auprès desquels le Cameroun a emprunté de l'argent.
2.4. Ces pays et organisations savent que les valeurs démocratiques constitutionnelles doivent être respectées pour garantir que les prêts soient utilisés pour le bien du pays. Une telle utilisation efficace augmente les chances de remboursement dans les délais.
3. Exhortation spirituelle à la poursuite des protestations : Dieu est avec nous, les opprimés ; il veut nous libérer ; remercions-le pour notre libération à venir.
3.1. Lorsque la naissance miraculeuse de Jésus le Messie (Issa al masih) fut annoncée à sa mère, Marie (Mariam), elle entonna un chant qui nous a été transmis par Luc et qu'il convient de chanter avec elle dans notre situation au Cameroun:
Mon âme exalte le Seigneur,
et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur.
Car il a regardé
la bassesse de son serviteur ;
désormais, toutes les générations me diront bienheureuse.
Car le Puissant a fait pour moi de grandes choses,
et saint est son nom.
Sa miséricorde s'étend à ceux qui le craignent,
de génération en génération.
Il a déployé la force de son bras ;
Il a dispersé les orgueilleux.
Il a renversé les puissants de leurs trônes
et élevé les humbles.
Il a comblé de biens les affamés,
et renvoyé les riches les mains vides.
Il a secouru son serviteur Israël,
en souvenir de sa miséricorde,
comme il l'avait dit à nos pères,
à Abraham et à sa descendance pour toujours.
3.2. Le message spirituel et politique entrelacé de ce chant est facile à saisir. Dieu agit par le biais de processus politiques. Pendant des décennies, il a toléré nos fraudes électorales. Les blasphémateurs ont pris cela pour une ordination divine. Dieu est juste et n'accomplit pas son œuvre en ce monde par des moyens injustes comme le bourrage d'urnes. Il voit la méchanceté des cœurs impies. Il les tolère, leur laissant le temps de se repentir. Mais lorsque ces impies, tels nos voleurs d'élections, s'enivrent de leur propre pouvoir mondain, ils se moquent de Dieu. C'est alors que Dieu se retourne contre eux. Il déploie sa force en faveur des faibles par son bras puissant. Il disperse les orgueilleux dans l'imagination de leurs cœurs. La langue latine décrit ce coup porté aux orgueilleux comme « despersit superbos menti cordi sui ». Dieu veut disperser les orgueilleux qui nous ont nargués, rendus invisibles, bafoués nos élections, dépouillés de nos ressources. Dans l'imagination de leurs cœurs, ils ont déjà gagné sept années supplémentaires de chèque en blanc pour faire ce qu'ils veulent. Chantons-leur le cantique de Marie. Il les disperse, il les dispersera encore davantage dans leur arrogance, dans l'imagination de leurs cœurs. Les Camerounais meurent de faim tandis que quelques orgueilleux se repaissent à leurs dépens. Le vent tourne. Le peuple accède au pouvoir. Ce n'est pas Tchiroma; M. Tchiroma est l'instrument qui montre comment devrait se dérouler la vie dans une démocratie constitutionnelle. Le peuple demeure souverain en tout temps et ne délègue que des aspects de sa souveraineté à diverses branches du gouvernement. Il est prêt à révoquer le pouvoir délégué à des individus spécifiques qui abusent des institutions. Il veillera à ce que sa volonté prévale, telle qu'exprimée dans les urnes le 12 octobre 2025. L'histoire ne nous pardonnera pas si nous n'inscrivons pas ce beau chant dans l'histoire du Cameroun, une nation de serviteurs de Dieu, citoyens ordinaires.
Que Dieu vous bénisse. Et qu'Il bénisse et protège le Cameroun dans cette dernière phase de notre lutte pour la libération. Par la grâce de Dieu, nous vaincrons.
26 Octobre 2025