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Actualités of Thursday, 14 January 2016

Source: L'Oeil du Sahel

Bilan des prises d'otage dans l'Adamaoua

Des militaires au Nord, Archives Des militaires au Nord, Archives

Pendant ces six mois, cette région a officiellement enregistré 10 attaques au cours desquelles deux assaillants ont été abattus et huit autres interpelés. 56 enlèvements ont été répertoriés et a concerné 67 personnes. 13 tuées ont été tuées par leurs ravisseurs, 07 blessées et 09 libérées pendant les affrontements avec les forces de défense et de sécurité. Va pour les chiffres officiels. En réalité, le drame est plus profond, de nombreuses familles choisissant de mener discrètement les négociations avec les preneurs d’otages sans informer les autorités.

JUILLET 2015
Le 1er juillet, le village Bafouk dans l’arrondissement de Ngaoui, département du Mbéré, reçoit la «visite» d’un groupe de personnes lourdement armées. Ils pénètrent dans la bergerie d’Alahdji Adamou et prennent son berger en otage. Les ravisseurs exigent une somme de 2.500.000 Fcfa pour le relâcher. Aux environs de 1 h du matin le 03 juillet, dans le village Barki non loin de Meiganga, 04 hommes armés de fusils AK47 font une incursion au domicile d’Alahdji Arounna. Les assaillants tirent sur sa jambe gauche ainsi que sur son berger, le nommé Inoussa Bouba. De même, pour n’avoir pas payé la rançon exigée, estimée à 10 millions de Fcfa, le nommé Aminou Amadou est enlevé.

Dans la nuit du 19 au 20 juillet, toujours dans le département du Mbéré, cette fois ci dans la localité de Yaki non loin de Yamba, une bande de personnes armées d’AK47 s’introduisent chez Alahdji Haroun et l’emmène dans un endroit inconnu. Le 28 juillet à 22h, dans le village Mamoumi, arrondissement de Nyambaka, département de la Vina, 05 malfrats non identifiés armés de fusils AK47 prennent d’assaut les bergeries d’Alahdji Moussa Djibo et Bakari. Ils enlèvent les nommés Mohamadou, 20 ans ; Idrissa, 16 ans ; Alim, 20 ans et Younoussa, 18 ans. Ils vont poursuivre leur forfait dans la bergerie de Hamatoukour Djibo en mitraillant sa case. Ousmanou Mani, grièvement blessé est évacué d’urgence à l’hôpital de district de Meïganga. Pendant que les ravisseurs repartaient avec leurs otages, un de leurs captifs, le nommé Younoussa, réussit à s’échapper.

AOÛT 2015
Le 03 août à 23h, 05 coupeurs de route tendent une embuscade dans la localité de Likok, département de la Vina. Après des tirs de coups de feu nourris, les criminels dépouillent les passagers d’un bus de 36 places avant de fondre dans la nature. Le 06 août, dans le village Ngunbella, au lieu-dit carrière Gbasson non loin de Meïganga, un groupe de 05 malfaiteurs parvient à enlever Ousmailla Oumarou Tchindo, 16 ans et Adamou Oumarou, 10 ans. Une rançon de 600.000 Fcfa est exigée contre leur libération. Lors du paiement de ladite somme, une embuscade est tendue par les forces du maintien de l’ordre. Après des échanges de coups de feu, les otages sont libérés sans aucune perte en vie humaine.

Le 18 août à 19h, c’est le village Louga par Martap qui est pris d’assaut par 05 malfrats munis de fusils de fabrication artisanale. Ces derniers pénètrent dans le domicile d’Alahdji Rafiou pour ressortir avec son fils de 25 ans. Ils demandent 2.000.000 Fcfa de rançon. Le 19 août à 16h, trois bandits armés d’AK47 font une incursion dans le village Mbella dans l’arrondissement de Martap et molestent copieusement les populations. L’arrivée des éléments de la gendarmerie détachés à Likok permet de mettre les malfrats en déroute après un accrochage. Ce même 19 août, toujours dans l’arrondissement de Martap, cette fois-ci dans le village Marduwa, deux enfants sont enlevés par un groupe de six bandits armés de fusil de fabrication artisanale et de machettes. Au cours de cette opération, l’on enregistre deux blessés parmi les habitants : Issa et Arabo. Chez les assaillants, Ousseini Moussa, 25 ans et Souleymanou, 31 ans, sont interpelés par la gendarmerie. Dans la nuit du 22 au 23 août, le village Djabori par Ngaoui, est pris d’assaut par 05 hommes armés de fusils de calibre AK47. Pendant l’affrontement qui s’en est suivi entre ces derniers et les populations, le nommé Moussa est appréhendé, puis remis aux éléments du 33e BIM de Ngaoui. Auditionné, il citera ses complices, à savoir Oumarou, Ibrahima, Sidiki et Aliou, tous des réfugiés centrafricains résidant au camp des réfugiés de Borgop, bloc 3. Le 29 août à 6h du matin, sur l’axe Ngaoui-Sabewa, le centrafricain Mbarbé est la cible des coupeurs de route. Il reçoit deux flèches au niveau de l’abdomen et des coups de gourdin sur la tête.  

SEPTEMBRE 2015
Le 04 septembre, aux environs de 11h, le village Gada-Goudo dans l’arrondissement de Dir, département du Mbéré, est le théâtre d’un enlèvement de 07 personnes par 10 individus armés de fusils d’assaut. Ils parviennent à enlever Halidou Lagou, Adamou Alhadji Abdoulaye, Ali Seini, Seini Souley, Ibrahim Bouba, Hamadou et le fils d’Hamadou Djika. Une rançon de 10 millions de Fcfa est exigée. Dans la nuit du 05 au 06 septembre, les nommés Oumarou Dieudonné et Abbo Hamadou, armés de machettes et de couteaux, s’introduisent dans les domiciles de Mamoudou Baba et Abba Alim, situés dans le village Ngawa, dans l’arrondissement d’Idool, département de la Vina. Ces derniers exigent la somme de 400.000 Fcfa afin de ne pas enlever leurs quatre enfants. Une bagarre s’en suit, au cours de laquelle les deux malfrats sont neutralisés par les populations, puis confiés aux forces de maintien de l’ordre. Le 18 septembre, 03 personnes sont enlevées par un groupe de malfrats à Wa’Ah, dans l’arrondissement de Dir. Les malfrats emportent un important stock de marchandises. Les otages recouvrent la liberté, mais dans des circonstances jusque-là troubles.

OCTOBRE 2015
Sur l’axe Méidougou-Kalaldi dans le Mbéré, le 02 octobre vers 20h30, un certain Inack Franklin tombe dans une embuscade tendue par 05 coupeurs de route, tous armés de fusils de guerre. Les assaillants le molestent et lui arrachent une somme de 450.000 Fcfa, ainsi que ses deux téléphones. Le 06 octobre, aux environs de 7h, un groupe de 06 hommes armés d’AK47, de machettes et de couteaux, enlèvent le jeune Abass, 20 ans, dans le village Mambaka, arrondissement de Nyambaka, département de la Vina. La même nuit, l’otage réussit à s’échapper alors que ses ravisseurs dormaient. Le 07 octobre vers 19h30, dans le village Mboug-Badi, toujours à Nyambaka, 06 malfrats armés d’AK47 prennent en otage les nommés Alhadji Djamara, Ibrahima Iya et Ousmanou. Une semaine après leur captivité, ceuxci réussissent à s’enfuir pendant que leurs bourreaux étaient profondément endormis.  Le 07 octobre sur l’axe Kalaldi- Dir dans le Mbéré, un véhicule de marque Toyota Carina E tombe dans une embuscade des coupeurs de route armés de fusils de fabrication artisanale. Les occupants dudit véhicule sont dépouillés de 04 téléphones portables et d’une somme de 270.000 Fcfa.

Dans le village Tomedo de l’arrondissement de Dir, le 11 octobre, 14 individus font une incursion et prennent en otage les nommés Bouba, 35 ans ; Hassana Alahdji Laolo, 16 ans ; et Abdou Oumarou, 30 ans. Ils exigent une rançon de 10 millions de Fcfa payable au plus tard le 15 octobre 2015. Dans la nuit du 10 au 11 octobre, 07 malfrats armés prennent en otage 04 personnes à Tourningal Hosseré, dans la Vina. Il s’agit de Mohamadou Takiyou, 17 ans, Iya Mamadou, 32 ans ; Dewa Bakary, 30 ans et Aliou Bakary. Le 17 octobre vers 3h du matin, au village Djaouro Money par Yamba dans le Mbéré, le nommé Ousmanou est enlevé par 04 malfrats armés de fusils de guerre. Une rançon non déterminée est exigée. Le 19 octobre vers 19h30, sur l’axe Kognoli-Bélel-Dibi, les commerçants revenant du marché périodique de Kognoli sont rackettés par 05 coupeurs de route armés de fusils de fabrication artisanale. Les commerçants sont délestés d’une importante somme d’argent, de leurs téléphones, ainsi que d’autres objets de valeur. Deux suspects, à savoir Abbo Abdoulaye et Moussa Bobbo, sont interpellés le lendemain et passent aux aveux complets. Le 13 octobre dans le village Mamoumi par Nyambaka, Baba Hamayadji est pris en otage par 05 hommes armés de fusils de guerre et de grenades. L’otage, profitant de l’absence de 04 malfrats partis à la recherche d’autres otages le 20 octobre, obtiendra du dernier malfrat l’autorisation de se faire ôter la chaîne des pieds pour prier. Il profitera de l’opportunité pour s’échapper.