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Actualités of Sunday, 7 August 2022

Source: L’ESSENTIEL DU CAMEROUN

Bertoua : l’Église catholique impliquée dans un scandale

Le Diocèse de Bertoua veut s’accaparer de 125 hectares de terrain Le Diocèse de Bertoua veut s’accaparer de 125 hectares de terrain

Face à la voracité foncière du Diocèse de Bertoua, les populations de cette localité, par la voix de l'autorité traditionnelle ont décidé de mener la résistance pour préserver les terres de leurs ancêtres.

Le Diocèse de Bertoua veut s’accaparer de 125 hectares de terrain pour la construction de l’Université catholique de Bertoua et de l'Archevêché. C'est visiblement trop estiment les populations de la localité convoitée. Cette volonté d'accaparement et de spoliation est décriée avec véhémence par les populations du village Nganké dans l'arrondissement de Bertoua 1er. Face à ce qu’elles qualifient de prédation foncière en mettant à l’avant la Bible et la religion, le chef traditionnel de 3ème degré, S M Alphonse Bara Baman, a effectué une sortie épistolaire pour exprimer le ras-lebol de ses populations. Il affirme dans une correspondance adressée à l'élite de son village, qu’ilrègne dans leur communauté villageoise un climat délétère depuis quelques semaines. Remettant au gré du jour, un vieux conflit qui refait surface avec l’annonce imminente de la réalisation des projets infrastructurels d’envergure. Entre 2014 et 2015, ces mêmes populations avaient déjà écrit au Saint siège au Vatican pour dénoncer cette prédation foncière. Après quelques années d’accalmie où l’Église catholique avait fait semblant de renoncer, elle revient à la charge près d'une décennie après. Dans sa correspondance, S M Alphonse Bara Baman, tout en saluant les efforts inlassables des élites pour œuvrer à un apaisement dans le conflit foncier qui oppose le village Nganké à l’Archevêque de Bertoua pour une affaire d’expropriation foncière sur une superficie de 125 ha, fait remarquer que les tensions ont refait jour. Et pour cause, les travaux d’implantation ont été engagés par le Diocèse de Bertoua surla parcelle querellée. Pourtant, il rappelle que le ministre des Domaines, du Cadastre et des Affaires Foncières (MINDCAF) a dans une correspondance reconnu que le site en conflit appartient à la collectivité coutumière. Or, celle-ci déclare avoir accepté d’octroyer 50 ha au Diocèse pourréaliser ses projets infrastructurels. «Dans l’optique de soutenir ces projets qui pourront booster le développement de notre village et de désamorcer la crise, nous avons en plus des 40 ha décidé d’ajouter 10 ha et les procès-verbaux techniques de bornage ont été signés », écrit S M Alphonse Bara Baman.
Mais quel n’est pas leur étonnement de constater que cette cession qui a été la conclusion des concertations menées ces dernières années par le Préfet du Lom et Djerem en vue de régler définitivement cette crise n’a émoussé la voracité du Diocèse. Concertations qui se sont soldées par des échecs du fait de la volonté de l’Archevêque Métropolitain de Bertoua, Mgr Joseph Atanga mettre tous les 125 ha sous l’escarcelle du Diocèse de Bertoua. Ce qui offusque les populations de cette communauté qui s’étonnent de la voracité foncière de Mgr Joseph Atanga. Le Chef du village Nganké relève que malgré «cette volonté manifeste de notre part d’harmoniser nos relations avec l’Église catholique à laquelle bon nombre de nos populations croient », ils reçoivent malheureusement des convocations de la police et de la gendarmerie en guise d’intimidation des populations locales qui mènent des activités champêtres surles terres de leurs ancêtres pour survivre. C’est le cas, cite-t-il, de sept personnes qui ont été convoquées le samedi 23 juillet 2022, à la Légion de gendarmerie de l’Est en vue de répondre sur des faits relevant de ce conflit foncier. C’est pourquoi, la notabilité de la chefferie Nganké a affirmé sa ferme détermination de préserver l’espace vital de ses populations en conformité aux lois et règlements de la République. Et de « mener dans les prochains jours des actions appropriées en vue de mettre définitivement fin à ce conflit d’accaparement et de spoliation des terres des minorités et des autochtones ». C’est pourquoi, elle invite les élites à jouer leur rôle dans ce conflit qui prend des allures d’une bataille aux allures épiques