Actualités of Tuesday, 1 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Batcham : allégations d'enlèvement d'une jeune femme de 18 ans par le chef traditionnel

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Une mère de famille de Yaoundé accuse le roi Njintsa Sonkwe Adrien de Batcham d'avoir enlevé sa fille de 18 ans, prénommée Delia, dans l'intention présumée de la contraindre au mariage. L'affaire, révélée par des photos circulant sur les réseaux sociaux, soulève des questions sur les pratiques traditionnelles et le respect des droits fondamentaux.

Selon le témoignage de la mère de la jeune femme, Delia vivait chez sa grand-mère dans le village de Batcham lorsque les événements se seraient produits. D'après cette version, le roi Njintsa Sonkwe Adrien aurait d'abord envoyé ses gardes chez la grand-mère pour s'entretenir avec elle, mais celle-ci aurait refusé de leur ouvrir.

Le lendemain, profitant de l'absence de la grand-mère partie aux champs, les gardes se seraient introduits dans le domicile pour emmener Delia à la chefferie, toujours selon les allégations rapportées.

La mère affirme n'avoir eu aucun contact avec sa fille depuis le 16 juin dernier. Elle dit avoir découvert la situation de Delia en voyant circuler des photos sur les réseaux sociaux, montrant sa fille aux côtés d'une autre femme présentée comme sa "co-épouse" et du chef traditionnel.
"Je ne peux pas rendre visite à ma fille par peur de représailles, car s'opposer à la volonté du chef à Batcham est dangereux", déclare-t-elle, exprimant son sentiment d'impuissance face à la situation.

Cette affaire relance le débat sur la coexistence entre les pratiques coutumières et les droits fondamentaux dans la société camerounaise moderne. Les observateurs soulignent que toute personne majeure dispose du droit inaliénable de choisir librement son conjoint.

"Contraindre une jeune femme au mariage contre sa volonté constitue une coercition", estiment des défenseurs des droits humains, qui rappellent que "même un roi n'est pas au-dessus de la loi".

L'affaire soulève plusieurs interrogations sur l'application du droit moderne face aux traditions ancestrales. Si les mariages forcés sont régulièrement dénoncés dans certaines régions du pays, cette situation illustre que de telles pratiques peuvent survenir dans différentes zones géographiques.
Les autorités compétentes n'ont pas encore réagi officiellement à ces allégations. La chefferie de Batcham n'a pas non plus communiqué sur cette affaire qui agite les réseaux sociaux.

Des voix s'élèvent pour demander une enquête approfondie sur cette situation et rappeler l'importance du respect des droits fondamentaux de chaque citoyen, indépendamment des considérations traditionnelles.