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Actualités of Tuesday, 28 June 2022

Source: Me Amedee Dimitri Touko

Bataille au MRC: Michèle Ndoki concède à Maurice Kamto sa victoire future pour 2023

Michèle Ndoki Michèle Ndoki

En rencontrant hier Maurice KAMTO, le Président du MRC et surtout en médiatisant cette rencontre, Me Michèle NDOKI voulait par ce symbole installer dans le subconscient des camerounais la logique subliminale d’une dualité politique au MRC.

En effet, inapte pour l’instant à faire triompher dans son parti, des idées politiques dont personne jusqu’ici ne connaît la substance, la « fiancée du Peuple » comme on l’appelait affectueusement a choisi semble t-il de construire une opinion, en dehors de son parti, ou contre celui-ci.

Elle a donc réussi à faire prospérer un micro-débat dans l’opinion, dans lequel les relais de ses positions sont exactement des profils traditionnellement opposés à Maurice KAMTO ou au MRC.

Fidèle à sa stratégie de l’opinion contre le parti, elle rend compte sur les réseaux sociaux de ce qu’elle dit être la substance de ses deux heures d’échanges avec Maurice KAMTO, avant d’indiquer que ce dernier ne serait pas favorable à une alternance au sein du MRC dès 2023.

Michèle Ndoki est allée dire a Maurice KAMTO que les textes du parti l’empêchent de se présenter aux élections internes du PARTI en 2023

Dire que Maurice KAMTO n’est pas favorable à une alternance au sein du parti, alors même que le principe des élections internes a été réaffirmé et ce conformément à ses statuts, est un exercice de communication dans lequel, Me Michèle NDOKI, essaye de disqualifier le Président du MRC, en le présentant comme un autre BIYA, qui s’oppose à l'alternance.

Au soutien de cette alchimie communicationnelle, elle invoque les statuts dont elle donne une lecture très spéciale, qui interdirait à Maurice KAMTO d’être candidat à sa propre succession.

En clair, elle estime que Maurice KAMTO, désigné Président du parti au moment de sa création en 2012, a en 2018 effectué un mandat, et aura en 2023 effectué deux mandats, ce qui de facto lui interdiraient toute nouvelle candidature.

Une interprétation spécieuse et suspecte des statuts qui interroge

Maître NDOKI a une interprétation assez spéciale des dispositions de l’article 28 des statuts du MRC : « Le Président National du parti… est élu...pour un mandat de cinq ans renouvelable deux (2) fois... ». L’application des dispositions de cet article a été précisé par l’article 48 : « Les dispositions de l’article 28 des présents Statuts qui limitent à deux (2) le nombre de renouvellement des mandats du Président National... ne s’appliquent pas au mandat exercé avant l’adoption de la modification des présents Statuts par la Convention de mars 2018 ».

Ceci signifie que dans la computation, les mandats précédant 2018 ne comptent pas. Le point de départ est donc mars 2018. Ce qui est d’ailleurs de bon sens en politique car ces premiers mandats dits des "Fondateurs" est souvent utilisé pour l'implantation car aucun parti politique ne se crée avec des organes lui permettant de tenir au jour de sa création un congrès électif.

Sur ce point encore, Me NDOKI conteste la lettre de l’amendement intervenu en 2018 des statuts du MRC. Si donc on lui concède, même par extraordinaire, le caractère non avenu de l’amendement intervenu en 2018, on a alors la lettre des statuts de 2012 qui disposent : « Le Président National du parti… est élu...pour un mandat de cinq ans renouvelable deux (2) fois... ». Le début du mandat qui est d’ailleurs celui d’une constituante est 2012 ; le premier renouvellement intervient en 2018 et le deuxième renouvellement interviendra en 2023. Ceci signifie renouvelable deux fois à ne pas confondre avec la limitation de deux mandats. Donc même en considérant l’hypothèse de Me NDOKI, Maurice KAMTO peut être en toute légalité, candidat en 2023.

Mon opinion, c’est qu’en écho à ce qui se passe au SDF, des miliciens de la confusion politique et du cafouillage sont disséminés dans les rangs de l’opposition par des réseaux malicieux, afin de la réduire et la neutraliser quant à sa capacité d’organisation. Je refuse de croire sur ce coup qu'il peut s'agir d'une méprise de la part d'une professionnelle du droit.