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Actualités of Sunday, 7 October 2018

Source: www.hurinews.com

Bamessing: du nouveau dans l’assassinat du jeune séminariste

L’archidiocèse de Bamenda condamne et accuse les soldats camerounais. L’archidiocèse de Bamenda condamne et accuse les soldats camerounais.

Selon des témoins, le jeune Gérard Akiata a été tué jeudi dernier à Bamessing, dans la zone nord du Southern Cameroon, alors qu’il venait de terminer la messe du matin dans une paroisse catholique de la localité. L’archidiocèse de Bamenda condamne et accuse les soldats camerounais.

Il devait poursuivre ses études dès le 12 octobre prochain au centre spirituel de Bafut pour devenir prêtre après une formation au petit séminaire Saint Aloys de Kitiwum, dans la zone nord du Southern Cameroon. Malheureusement, Gerard Akiata Anyjiangwe, âgé de 19 ans, a été arraché à la vie ce jeudi 4 octobre à la paroisse Quasi de Bamessing où il venait d’achever la messe du matin : « des militaires passaient devant la paroisse, ils se sont arrêtés puis sont entrés. Ils ont aperçu Gerald à l’intérieur de la sacristie, ils l’ont fait venir dehors, lui ont intimé l’ordre de se coucher sur son ventre puis de se lever. Ce qu’il a fait. Ils lui ont demandé de se coucher sur son ventre pour une deuxième fois, c’est alors qu’ils ont tiré sur lui », raconte un témoin qui précise que les bourreaux ont abandonné le corps baignant dans une mare de sang, non loin de son chapelet.

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Difficile de vérifier si ce sont les militaires camerounais qui sont responsables de cet assassinat. La cellule de communication du ministère de la Défense est depuis toujours interdite d’accès à votre journal. L’Eglise catholique n’est pas restée indifférente au sort réservé à ce jeune séminariste. Dans un communiqué rendu public ce 5 octobre, l’Archidiocèse de Bamenda accuse les militaires camerounais d’avoir posé l’acte et invite les membres de la paroisse ainsi que les parents du défunt (il était leur fils unique) à prier pour le repos de l’âme de ce dernier.

Dans une vidéo actuellement en circulation sur les réseaux sociaux, un prêtre, sans doute de l’Archidiocèse de Bamenda, dénonce ce qu’il considère comme les « actes génocidaires », du régime de Paul Biya en zone anglophone : « cet acte c’est pour la gloire de Dieu pour que votre maître, le président Paul Biya et ses collaborateurs de génocide (sic) dans la zone anglophone du Cameroun soit exposés…la mort de Gérald Akiata expose votre plan de tuer tous les jeunes garçons de 13 à 35 ans de la zone anglophone », clame l’homme de Dieu.

La guerre d’indépendance du Southern Cameroon qui oppose l’armée camerounaise aux forces indépendantistes anglophones depuis décembre 2017 ne compte pas seulement ce jeune séminariste comme victime parmi les hommes de Dieu. Fin juillet dernier, l’Abbé Alexander Sob, prêtre à la paroisse sacré cœur de Bomaka à Buea (Southern Cameroon) et ancien secrétaire à l’éducation au sein de la dite paroisse, a été assassiné par des militaires camerounais d’après des témoins. Dans un communiqué rendu public le 7 août dernier, la Conférence épiscopale nationale a condamné cet assassinat et invité les autorités camerounaises à ouvrir une enquête pour déterminer et punir les coupables. Cette enquête reste attendue.

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L’Eglise catholique n’est pas la seule à pâtir de cette atmosphère conflictuelle. Le 14 juillet dernier, Révérend Isaac Atoh, pasteur ghanéen de l’église pentecôtiste a été abattu par des soldats camerounais à Batibo de sources locales.