Actualités of Monday, 28 March 2022
Source: www.camerounweb.com
•Le chef d'état-major de la défense, le lieutenant-général René Claude Meka était à Bamenda
•Il pense que l’armée camerounaise opère avec professionnalisme
•Un avis que ne partagent pas les ONG
Le chef d'état-major de la défense, le lieutenant-général René Claude Meka était à Bamenda. A l’occasion d’une visite centrée sur l'évaluation du climat sécuritaire dans la 5ème Région Militaire Interarmées et la 5ème Région de Gendarmerie. C'était un contrôle de routine, cette fois à la 501 Airforce Base.Au cours de cette réunion, il a salué ce qu'il dit être le professionnalisme des militaires en guerre contre les séparatistes dans la région agitée du Nord-Ouest. Le général Claude Meka en a fait le constat jeudi 24 mars.
Le patron de la Défense a présidé une réunion à huis clos, visant à assurer le suivi de la mise en œuvre des instructions sur la gestion de la situation sécuritaire pendant et après la Coupe d'Afrique des Nations Total Energies 2021.
Il est ressorti de cette rencontre que le chef d'état-major des armées a félicité les troupes sur le terrain tout en les exhortant à continuer jusqu'à ce que la paix soit rétablie.
Il est également ressorti que la célébration réussie de la 56ème édition de la Journée de la Jeunesse et de la 37ème édition de la Journée Internationale de la Femme s'est déroulée sans encombre dans les unités administratives des Régions du Nord-Ouest et de l'Ouest.
Ceci, selon les responsables militaires, est notamment dû au professionnalisme des troupes.
Des sources militaires ont également laissé entendre que de nouvelles instructions ont été données, conformément à l'élimination des «groupes terroristes» qui opèrent toujours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud.
Si le général Claude Meka salue le professionnalisme de l’armée, ce n’est pas le cas des ONG.
L’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) a accusé, il y a quelques mois, l’armée camerounaise d’avoir violé au moins 20 femmes, dont quatre handicapées, et d’avoir tué un homme le 1er mars 2020 dans l’une des deux zones anglophones du Cameroun en proie à un sanglant conflit séparatiste.
« L’attaque contre le village d’Ebam, dans la région Sud-Ouest, a été l’une des pires perpétrées par l’armée camerounaise », opposée depuis près de quatre ans aux groupes armés séparatistes des deux régions de l’ouest peuplées principalement par la minorité anglophone camerounaise, écrit l’ONG dans un communiqué.
Des soldats ont capturé des hommes, tandis que d’autres se sont livrés à des agressions sexuelles contre des femmes. HRW assure aussi qu’un homme de 34 ans a été tué par des militaires dans une forêt entourant Ebam.
Aucune des victimes de viol interrogées n’a pu recevoir de soins médicaux immédiatement après l’attaque en raison d’une série d’obstacles, notamment à cause du coût des traitements et de la crainte de la stigmatisation et du rejet.
L’ONG a aussi déclaré que des soldats ont emmené au moins 36 hommes dans une base militaire, « où ils ont été roués de coups à plusieurs reprises » et ont subi « des passages à tabac d’une violence relevant de la torture ».
« Les autorités camerounaises devraient mener d’urgence une enquête indépendante sur l’attaque d’Ebam, avec le soutien de l’ONU et de l’Union africaine, et rendre ses conclusions publiques », a déclaré Ida Sawyer, directrice adjointe de la division Afrique à HRW. Contactée par l’AFP, l’armée n’a pas souhaité réagir.
Les ONG internationales et l’ONU dénoncent régulièrement des crimes et exactions commis sur les civils par les deux camps, séparatistes armés et militaires, dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Ce conflit a fait plus de 3 500 morts et forcé plus de 700 000 personnes à fuir leur domicile.