Plusieurs appels à la révolte ont été lancés ces dernières heures contre le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). Paul Biya, qui a selon toute vérité, perdu l'élection présidentielle, a pris sur lui, encouragé par les personnes qui l'entourent, de maquiller les résultats et faire un énième coup de passage en force selon l'opinion publique.

Les faits sont là. La ferveur constatée autour du candidat de l'opposition, Issa Tchiroma Bakary, en dit long sur la nature du choix effectué dimanche le 12 octobre dernier dans les bureaux de vote implantés dans le pays. L'ex-ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle entre 2019 et 2025, qui a démissionné du gouvernement qu'il a servi, pour rendre concrète son ambition de diriger le pays, donne du fil à retordre au régime de Biya.

Immédiatement après les votes, le dépouillement a été fait un peu partout sur l'étendue du territoire. Les images partagées sur les médias ainsi que sur les différents réseaux sociaux donnent Issa Tchiroma Bakary largement vainqueur, très loin devant le président le plus âgé, encore en fonction dans le monde.

C'est alors que le clan Biya a décidé d'entrer en jeu et ce de façon brutale. Il fallait coûte que coûte étouffer dans l'œuf cette montée d'Issa Tchiroma, l'homme du nord, dans l'œuf. Hors de question pour les locataires du palais d'Étoudi que l'ancien collaborateur fasse partir celui qui s'est fait maître des lieux pendant ces 43 dernières années.

Se sentant trahi et une fois de plus non consulté, le peuple a décidé de taper du poing sur la table. Les mouvements d'humeur ont d'abord commencé au domicile du leader de l'opposition. Les forces de l'ordre positionnés ont pu témoigner de la pugnacité de cette portion de la population qui veillait nuit et jour, rodait autour de la maison et veillait au grain pour que rien n'arrive à Tchiroma que le régime voulait faire prendre, selon nos informations puisées à des sources dignes de foi.

Maintenant, à quelques heures/jours de la proclamation des résultats, la colère s'est propagée, atteignant la capitale Yaoundé, face à l'émergence des informations de plus en plus insistantes sur le fait que le Conseil constitutionnel serait sur le point de déclarer Paul Biya vainqueur, malgré tous les indicateurs au vert pour Issa Tchiroma, son concurrent direct.

En ce moment même, une forte manifestation est constatée dans la ville de Yaoundé. Les batteurs de pavés dénoncent sans retenue le vol de la victoire d'Issa Tchiroma qui est orchestré par le pouvoir. Les visages sont serrés et fermés, le sang est chaud, le peuple se sent une nouvelle fois trahi, mais ne compte pas se laisser faire. Un bain de sang est très redouté, en l'état actuel des choses, même si personne ne souhaite qu'une telle chose regrettable arrive.