Une vidéo montrant une altercation impliquant le président de la Fecafoot Samuel Eto'o lors du match Cameroun-Angola a fait le buzz sur les réseaux sociaux. Le ministre Jean Dedieu Momo, présent dans les tribunes, a livré sa version des faits, accusant un groupe d'individus dont "Baongla, le pseudo fils du président Paul Biya", d'avoir provoqué l'incident.
L'altercation survenue au stade lors du match nul et vierge entre le Cameroun et l'Angola continue de faire parler. Dans une prise de position publique, le ministre Jean Dedieu Momo a volé au secours de Samuel Eto'o, président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot), en contestant fermement la version des faits qui circule sur les réseaux sociaux.
"Archi faux. J'étais au stade assis à la même rangée que le président Samuel Eto'o", affirme d'emblée Jean Dedieu Momo dans son témoignage. Le ministre, qui se trouvait donc aux premières loges, conteste la narration selon laquelle l'ancien capitaine des Lions Indomptables aurait eu un comportement agressif.
Selon son récit, l'incident aurait été provoqué par "un groupe d'individus" installés "au dernier banc de la tribune présidentielle" et qui "ne cessaient d'invectiver le président de la Fecafoot alors qu'ils étaient assis à la tribune présidentielle grâce aux invitations de Samuel Eto'o".
Le ministre identifie nommément l'un des protagonistes : "Baongla le pseudo fils du président Paul Biya (ce n'est pas son fils du tout)". Cette précision est importante, car elle dément le statut souvent évoqué de ce personnage dans les milieux camerounais, tout en suggérant qu'il bénéficie d'une certaine protection du fait de cette proximité présumée avec le chef de l'État.
Le fait que ces individus aient été "assis à la tribune présidentielle grâce aux invitations de Samuel Eto'o" rend leur comportement d'autant plus choquant aux yeux du ministre, qui y voit une forme d'ingratitude et de provocation délibérée.
Jean Dedieu Momo décrit un "comportement de mal élevés" qui "indisposait toute la tribune". Il révèle que "la sécurité a voulu les expulser manu militari" tant la situation était devenue insupportable pour les autres spectateurs de la tribune présidentielle.
Le ministre mentionne également la présence d'une femme dans le groupe : "Il y avait parmi eux une fille qui faisait comme une névrosée. Nous avions tous honte de ce comportement provocatoire filmé par leur comparse pour salir le président Eto'o."
Selon la version du ministre, Samuel Eto'o aurait fait preuve de retenue face aux provocations. "Il s'est drapé dans sa dignité pour ne pas descendre dans la boue avec ces espèces en voie de disparition certainement", affirme Jean Dedieu Momo, utilisant une formule particulièrement méprisante à l'égard des provocateurs.
Cette présentation des faits contraste avec certaines vidéos circulant sur les réseaux sociaux, qui semblent montrer le président de la Fecafoot dans une posture plus agressive. Le ministre suggère que ces images ont été filmées précisément dans le but de "salir" Eto'o.
Jean Dedieu Momo conclut son témoignage par une question rhétorique qui en dit long sur sa lecture de l'incident : "Il y avait de la haine et de la jalousie en l'air. Dieu pourquoi ces gens détestent-ils Eto'o de toute leur force ainsi???"
Cette interrogation suggère que l'altercation ne serait pas un incident isolé, mais s'inscrirait dans un contexte plus large d'hostilité envers l'ancien footballeur devenu dirigeant. Samuel Eto'o, figure populaire mais aussi controversée, suscite des réactions passionnées au Cameroun, tant positives que négatives.
La prise de position du ministre a suscité des réactions contrastées sur les réseaux sociaux. Certains saluent son courage d'avoir témoigné en faveur d'Eto'o, tandis que d'autres y voient une défense corporatiste ou politique.
La mention de Baongla et de sa proximité présumée avec le président Paul Biya ajoute une dimension politique à l'affaire. Dans un contexte post-électoral tendu, où chaque incident est scruté à la loupe, cette altercation au stade pourrait prendre une résonance particulière.
Malgré le témoignage du ministre, plusieurs questions restent en suspens. Pourquoi ces individus ont-ils été invités dans la tribune présidentielle s'ils étaient susceptibles de créer des incidents ? Quelles étaient exactement les invectives lancées contre Eto'o ? Et surtout, les images vidéo qui circulent correspondent-elles au récit livré par Jean Dedieu Momo ?
La Fecafoot n'a pas encore communiqué officiellement sur cet incident. Samuel Eto'o, connu pour son caractère bouillant mais aussi pour son engagement en faveur du football camerounais, pourrait être amené à s'exprimer dans les prochains jours.
En attendant, cette affaire illustre une fois de plus les tensions qui entourent la gestion du football au Cameroun, sport-roi dans un pays où il cristallise passions, ambitions politiques et rivalités personnelles.