Actualités of Monday, 25 August 2025
Source: www.camerounweb.com
La filiale DPWS accusée de pratiques douteuses dans l'attribution des domiciliations salariales
Une lettre de dénonciation adressée à la Direction Générale du groupe BFC Cameroun met en lumière des dysfonctionnements graves au sein de la filiale Douala Port Weighing Services (DPWS). Des employés accusent les ressources humaines de l'entreprise de pratiques irrégulières dans la gestion des Attestations de Virement Irrévocables (AVI), documents essentiels pour l'obtention de crédits bancaires par les travailleurs.
Selon les témoignages rapportés dans cette correspondance destinée à Carole Mbessa Olongo, Directrice Générale du groupe BFC Cameroun et Présidente de DPWS, certains membres de l'équipe des ressources humaines auraient accordé des domiciliations bancaires à des collègues déjà endettés auprès d'autres établissements financiers.
Ces pratiques, qualifiées de "copinage" par les dénonciateurs, contreviendraient aux règles de bonne gestion des ressources humaines et exposeraient l'entreprise à des risques financiers importants. L'AVI, document par lequel l'employeur s'engage à verser directement le salaire d'un employé à une banque en cas de défaillance, constitue en effet une garantie cruciale dans l'octroi de crédits.
Plus grave encore selon les signataires de la lettre, les tentatives de signalement de ces irrégularités auraient été accueillies par des "lettres de menaces" de la part du responsable des ressources humaines. Au lieu d'engager des mesures disciplinaires contre les membres de son équipe impliqués dans ces pratiques douteuses, ce dernier aurait préféré intimider les employés ayant osé dénoncer la situation.
Cette réaction révèle un climat de travail préoccupant au sein de DPWS, où la transparence et la dénonciation d'irrégularités semblent être découragées par la hiérarchie. Les employés concernés estiment que ces pratiques constituent "une faute grave" et rejettent toute responsabilité dans ce qu'ils qualifient de "mauvaise gestion de leurs dossiers par les ressources humaines".
L'affaire met en évidence les lacunes du système de contrôle interne de DPWS. L'attribution de domiciliations bancaires multiples à des employés déjà endettés suggère l'absence de procédures de vérification efficaces et de coordination entre les services.
Cette situation expose non seulement l'entreprise à des risques financiers, mais compromet également la crédibilité du système de garanties salariales auprès des partenaires bancaires. Les banques accordent en effet leurs crédits en s'appuyant sur la fiabilité de ces attestations de virement.
Les employés signataires de la dénonciation exigent que des "mesures soient prises pour corriger ces pratiques irrégulières et pour sanctionner les responsables de ces fautes". Ils réclament également la mise en place de "procédures de contrôle et de vérification" pour éviter la reproduction de telles situations.
Cette demande s'inscrit dans une logique de transparence et de bonne gouvernance d'entreprise, particulièrement importante dans un groupe comme BFC Cameroun, acteur majeur du secteur logistique portuaire.
L'affaire DPWS soulève des questions plus larges sur la gouvernance au sein des entreprises camerounaises. La gestion des avantages sociaux et des facilités accordées aux employés nécessite des procédures claires et un contrôle rigoureux pour éviter les dérives.
La réaction de la Direction Générale de BFC Cameroun face à ces accusations sera scrutée de près, tant par les employés de l'entreprise que par les observateurs du secteur privé camerounais. Cette affaire constitue un test pour la capacité du groupe à traiter avec transparence les dysfonctionnements internes et à mettre en œuvre les réformes nécessaires.
Pour BFC Cameroun et sa filiale DPWS, acteurs importants du secteur portuaire de Douala, cette controverse arrive à un moment où la transparence et la bonne gouvernance sont devenues des enjeux cruciaux pour maintenir la confiance des partenaires financiers et des clients.
La résolution de cette crise interne sera déterminante pour l'image du groupe et sa capacité à maintenir des relations de confiance avec l'écosystème financier camerounais. Les employés attendent désormais des actes concrets de la part de la direction pour restaurer un climat de travail serein et des pratiques conformes aux standards professionnels.