Tentative de coup d'État au Bénin : une journée de tension et d'incertitude à Cotonou. Malgré l'annonce officielle de la neutralisation des mutins, la situation reste confuse en fin de soirée, tandis que des mouvements militaires régionaux et la mobilisation des partenaires internationaux témoignent de la gravité de la crise.
En début de soirée du 7 décembre, l’atmosphère au Bénin restait marquée par une forte incertitude, malgré l’annonce du pouvoir affirmant avoir neutralisé une tentative de coup d’État visant le président Patrice Talon. À Cotonou, la situation demeurait instable, les habitants rapportant encore des échanges de tirs et des détonations dans certains secteurs. Selon son entourage, le chef de l’État, qui n’avait pas encore pris la parole, se trouvait en sécurité.
Les événements ont débuté vers 7 h 30, lorsque des rafales ont été entendues à proximité de la résidence présidentielle, située dans le centre de Cotonou, non loin de l’ambassade de France. Des sources sécuritaires font état d’au moins deux victimes lors de ces premiers affrontements. Peu après, huit militaires sont apparus sur la chaîne nationale, la SRTB. Leur porte parole, équipé de manière rudimentaire, a annoncé la destitution du président au nom d’un prétendu Comité militaire pour la refondation, désignant le lieutenant colonel Pascal Tigri comme meneur de cette opération.
L’évolution rapide de la situation a immédiatement mobilisé les partenaires internationaux, en particulier la France, dont la présence diplomatique et sécuritaire dans le pays est ancienne. Selon plusieurs sources concordantes, l’ambassade de France a activé ses protocoles d’urgence dès les premières détonations, renforçant la sécurité de son périmètre et procédant à la mise à l’abri de son personnel essentiel. Les autorités françaises ont également établi un contact étroit avec les responsables béninois pour suivre l’évolution des opérations loyalistes en temps réel.
Au cours de la matinée et de l’après midi, plusieurs aéronefs militaires ou para militaires ont été observés dans l’espace régional, certains venant du Nigeria, d’autres de Côte d’Ivoire, tandis qu’un appareil de type King Air semblait avoir décollé de Cotonou avant d’adopter une trajectoire complexe. L’un des avions identifiés comme un CASA, en provenance d’Abidjan, avait brièvement coupé son transpondeur alors qu’il semblait amorcer une approche vers Cotonou, avant de réapparaître plus tard en direction du Togo. Ces mouvements, largement suivis par les observateurs spécialisés, ont alimenté les spéculations sur une éventuelle coordination régionale visant à sécuriser la situation et à empêcher tout élargissement du soulèvement.
Selon des sources proches de la coopération franco béninoise, des échanges techniques ont eu lieu entre les autorités des deux pays, notamment pour évaluer les risques immédiats pour les ressortissants français et pour coordonner d’éventuelles mesures de soutien non offensif. Aucun élément ne permet toutefois d’affirmer qu’une implication militaire directe ait été engagée. Les discussions auraient porté principalement sur le partage d’informations, l’appui à la sécurisation de points sensibles et l’accompagnement logistique en cas d’évolution défavorable.
Pendant plusieurs heures, le Bénin a semblé rejoindre la longue liste des États ouest africains confrontés à des prises de pouvoir militaires au cours des dernières années. Le calme revenait progressivement en fin d’après midi, mais sans certitude de stabilisation durable. Les signaux contradictoires, la brièveté des messages diffusés par les mutins et l’absence de communication publique du président Talon nourrissaient encore les interrogations sur la portée réelle de l’évènement et sur les risques résiduels de fragmentation sécuritaire.
Les autorités béninoises affirmaient maintenir la situation sous contrôle. Néanmoins, les observations recueillies, y compris les mouvements aériens inhabituels dans la sous région et les mesures de précaution prises par les partenaires étrangers, laissaient penser que l’épisode n’avait peut être pas encore livré toute sa dimension.









