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Actualités of Tuesday, 11 October 2022

Source: La Nouvelle N 670

Audit des lignes 64 et 94 : Sauve qui peut au Ministère des finances, Louis Paul Motaze indexé

Ministère  des Finances Ministère des Finances

Depuis plusieurs jours, la gestion des lignes 65 et 94 est passée au peigne fin par le contrôle supérieur de l’Etat. Une situation qui met en transe certains agents du ministère des Finances (Minfi).

Surtout lorsque l’on apprend que de graves anomalies sont déjà recensées par les gendarmes de la fortune pu-blique. Pour tenter de distraire l’opinion publique certains réseaux proches du Minfi indiquent qu’ils vont embarrasser le chef de l’Etat. Dans les couloirs de la direction générale du Budget par exemple l’on prétend par exemple que ladite direction mettait des dizaines de milliards à la fille du président de la République. En même temps l’on prétend encore dans ces milieux du Minfi que près de 200 officiers de l’armée auraient bénéficié des privilèges des lignes 65 et 94 pour tenter, selon eux, d’embarrasser le chef de l’Etat. Une autre frange de petits manipulateurs à la solde d’un lancer d’alerte tente ubuesquement de jeter le Minepat Alamine Ousmane Mey en pâture en le présentant comme une cible potentielle du chef de l’Etat. Dans son dossier de la semaine, votre journal traverse les lignes 65 et 94 avec une affaire non classée : le marché spécial N°835/98/99 qui semble être une parfaite illustration de la gestion chaotique des fameuses lignes 65 et 94. Man no run !

Controverse autour d’un « marché spécial »


Au moment où la gestion des lignes 94 et 65 fait l’objet d’une enquête conduite par les fins limiers du Consupe, la polémique autour de l’octroi du marché spécial N°835/98/99 par la chambre d’Agriculture à la société Inter Peinture refait surface. Alors question : comment le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, a-t-il autorisé le paiement d’un « faux marché » ? Evocation d’une affaire sous fond de scandale qui plombe encore les flancs du ministère des Finances.
Si le 19 mars 2019 Moussa Koue qui prend les rênes de la chambre d’Agriculture, des Pêches, d’Elevage et des Forêts du Cameroun, après le décès de Philémon Adjibolo, ne signe pas la décision N°2019/0029/Capef/Sg/ Daaf/Cig portant création du comité de suivi de l’audit de la dette de la chambre d’Agriculture, l’on n’aurait certainement plus entendu parler de cette affaire qui a entrainé de gros ennuis judiciaires au promoteur de la société Inter Peinture, Pascal Atangana, une élite de l’arrondissement de Mbankomo, dans la Mefou et Akono. Celui-là même dont la concession située à quelques encablures du village Nomayos sur l’axe lourd Yaoundé-Douala, à proximité de la station-service Total, brille de mille feux à la tombée de chaque nuit. Ce qui est constant, c’est que la décision du successeur de Philémon Adjibolo a eu pour effet de favoriser le paiement de la facture du marché spécial N°835/98/99 dont la société Inter Peinture a été attributaire courant les années 1998-1999. Ceci, en vue de la réhabilitation du centre de formation de Binguela plus connu sous le nom d’Ecole pratique d’Agriculture de Binguela (Epab) dans le département de la Mefou et Akono. Soit près de 20 ans après ! A en croire des sources introduites, Philémon Adjibolo, alors président de la chambre d’Agriculture, se retournerait aujourd’hui dans sa tombe. Lui qui ne s’était jamais privé de dire à qui voulait l’entendre que son institution n’avait jamais passé un quelconque marché avec la société Inter Peinture de Pascal Atangana. « Nous tenons à porter à votre connaissance ce qui suit : la chambre d’Agriculture n’a jamais passé un marché spécial N°835/98/99 dont l’intéressé se prévaut serait un faux. Nous voudrions ainsi par la présente apporter un démenti formel et vous demander par ailleurs de saisir les tribunaux sur cet acte frauduleux qui pourrait causer d’énormes préjudices à notre institution. Il convient par ailleurs de signaler que sieur Atangana Pascal n’a jamais eu à entretenir avec la chambre d’Agriculture aucune relation de quelque nature que ce soit » , indique sans équivoque le chef de division des affaires administratives et financières de la chambre d’Agriculture, Robert Njiki, dans sa correspondance qu’il adresse le 5 juillet 1999 aux conseils de l’institution dont Philémon Adjibolo avait encore la charge.


Scanning


Selon une version des faits très répandue, c’est cette scabreuse affaire qui conduit le promoteur d’Inter Peinture en prison. Seulement comme par enchantement, l’homme va se tirer d’affaire. Après avoir passé une bonne année en prison, une fois en liberté, Pascal Atangana va aussitôt relancer le dossier du marché querellé. Et pour quelle raison valable ? Pour répondre à cette question, il convient d’abord d’en poser une autre, celleci : malgré la récusation de la chambre d’Agriculture, comment Pascal Atangana aurait-il alors procédé pour gagner le marché spécial N°835/98/99 en question ? Une question pouvant en cacher d’autres : pourquoi, malgré ladite récusation de la chambre d’Agriculture, persiste-t-il suicidairement à clamer qu’il est l’adjudicataire du marché spécial N°835 ? Aurait-il alors usé du faux, comme on le subodore dans les coulisses de ce dossier en scannant carrément la signature de Philémon Adjibolo ? D’ailleurs cela se murmure depuis des années dans les couloirs de la Chambre d’Agriculture… Difficile d’y croire dans un Etat de droit comme le Cameroun. Pourtant c’est ce qui se raconte avec grand étonnement depuis des années. Il va sans dire même, de l’avis de nombreux observateurs, que cette pratique illicite de scanning de signature des ordonnateurs de crédits est très prisée par certains hommes d’affaires bénéficiaires des fameuses lignes 94 du Minepat et 65 du Minfi depuis que Louis Paul Motaze depuis était au Minepat en 2015. Ceux-ci, apprend-on, bénéficient chaque fois, du soutien de puissants et tentaculaires réseaux tapis au sein de ces deux ministères pour obtenir facilement le paiement de leurs nombreuses et astronomiques factures de faux marchés dont les lettres commandes portent des signatures scannées.
A sa sortie de prison donc, Pascal Atangana qui tient, mordicus, à son marché providentiel, va passer en force à la chambre d’Agriculture. Et comment ? Nos sources révèlent que, profitant de la mort d’Adjibolo, le gênant empêcheur de bouffer tranquille, l’homme d’affaires va bénéficier de l’entregent très actif et complice de certains cadres de la chambre d’Agriculture, à l’instar de Messe Mpeng et d’un certain Tambe. Contre quoi ? Toujours est-il que les différentes manœuvres initiées à partir de la chambre d’Agriculture vont, non seulement rendre la créance vis-à-vis d’Inter Peinture réelle, mais davantage exigible. A en croire nos mêmes sources, l’ultime étape va donc consister, après la réussite du premier coup, à activer cette fois les réseaux du ministère des Finances, assurément en stand-by, pour faciliter le paiement de la facture d’Inter Peinture. Surtout que de ce côté-là, en amont il y a déjà cette fameuse ligne 94 au Minepat gérée par Jean Sylvain Mvondo, directeur de la programmation et des investissements et en aval, la ligne 65 devenue depuis quelques temps est la bouée de sauvetage des affidés du Minfi. Par la suite vous allez savoir pourquoi, à en croire des indiscrétions glanées auprès des sources généralement bien informées. D’ailleurs selon celles-ci, en homme d’affaires futé, au lieu donc de passer par la chambre d’Agriculture comme le prévoient les usages, Pascal Atangana va directement se retourner vers le ministère des Finances. Celui-ci instruit à son tour la Caisse autonome d’Amortissement de régler la créance d’Inter Peinture. Sur la base de quels documents précis, puisque tous ceux qui traitent ce dossier qui étonne par la singularité de ses pièces, se posent beaucoup de questions en l’absence des pièces authentiques. En réalité, ces pièces sont d’authentiques photocopies…


Audit


Toutefois, face à toutes ces nombreuses incogruités que flaire aussi le Minfi d’alors, Alamine Ousmane Mey, celui-ci instruit que l’ensemble de la dette de la chambre d’Agriculture soit auditée. Dans son rapport, indiquent nos sources, l’auditeur du Minfi, un certain Bouzid, va lui aussi émettre beaucoup de réserves quant à la validation de la créance d’Inter Peinture. Malheureusement, à la faveur du remaniement ministériel de 2018, Alamine Ousmane Mey cède son fauteuil à Louis Paul Motaze. A la surprise générale, toutes les ob- servations de Bouzid, l’auditeur du Minfi à l’époque d’Alamine, sont balayées d’un revers de la main. La facture de Pascal Atangana est payée. Tenezvous bien : une rondelette somme de près d’un milliard de Fcfa, allègrement empochée par le promoteur d’Inter Peinture.

Tant pis pour le trésor public…
Pour Pascal Atangana que notre collaborateur a approché, après l’avoir eu au téléphone 699 73 22.., le 1er août 2022, cette affaire a acquis autorité de la chose jugée. Selon lui, l’agitation actuelle de ses détracteurs ne serait qu’une basse manœuvre des jaloux qui cherchent à savoir la clé de son succès et surtout ce qu’il mène comme activité. Au journaliste du journal La Nouvelle il va confier ce 1er août dans un snack bar non loin de l’hôtel Djeuga palace à Yaoundé qu’il est un promoteur d’énergie solaire au Cameroun. Ce qui lui permet de gagner honnêtement sa vie. Ce qui contraste avec la réticence que manifeste Mme Habiba à l’époque chef service des liquidations à la paierie générale du ministère des Finances qui s’oppose catégoriquement au paiement de la facture du prestataire des services dénommé Inter Peinture, relative à ce marché portant sur le projet du Centre d’agriculture de Binguela, financé par la chambre d’Agriculture. Selon nos sources, elle cède après moult insistances du ministre des Finances, Louis Paul Motaze, himself.
Nos mêmes sources prétendent que c’est parce que ce dossier avait été traité en amont sous l’égide de Jean Sylvain Mvondo, son affidé au Minepat. Vrai ou faux ? Mme Habiba que nous avons reçue au téléphone le 22 juin 2022 à 9h35mn ne conteste pas cette version des faits, mais indique plutôt qu’elle « n’a pas qualité pour parler au nom de son administration dans les médias. Prière de vous adresser au Minfi, ma hiérarchie est là-bas. Agréable journée » . Nous allons alors nous retourner vers Louis Paul Motaze en personne, en lui adressant une demande d’informations le 29 juin 2022, en ces termes : « dans le cadre d’une importante enquête que notre journal mène sur le paiement du marché spécial N°835/98/99 de la société Inter Peinture dont le bénéficiaire est Atangana Pascal, nos sources indiquent que malgré toutes les observations contenues dans le rapport de l’audit de la dette de la chambre d’Agriculture, des Pêches, de l’Elevage et des Forêts du Cameroun, et de ses structures rattachées au 31 décembre 2014, commandité par votre prédécesseur, Alamine Ousmane Mey, vous avez curieusement choisi de saisir la Caisse autonome d’amortissement pour faire payer cette créance. En le faisant, devrait-on penser, comme il se dit, que vous donniez un coup de main à un maillon de votre coterie ? Pourquoi selon vous, et à en croire nos sources, le chef des services des liquidations à la paierie générale (porte 26) au ministère des Finances, s’était dans un premier temps opposé au paiement d’une facture du prestataire Inter Peinture, pour la liquider par la suite ? Auriez-vous exercé des pressions sur votre collaboratrice, alors même que le dossier était en carence de pièces justificatives ?...
»
Jusqu’aujourd’hui nous n’avons eu droit qu’au silence méprisant et arrogant de Louis Paul Motaze. A vous de juger quand Boris Bertold sur les réseaux sociaux estime aujourd’hui qu’Alamine Ousmane Mey aurait été interdit de faire partie de la délégation en mission à Bretton Woods, au profit de Louis Paul Motaze. Pour lui, blanc comme neige aux yeux du chef de l’Etat dans la gestion calamiteuse de la ligne 94 du Minepat et de la ligne 65 du Minfi. Affaire à suivre.