Plusieurs faits peuvent amener des Camerounais à vous détester gravement, bien que vous le leur avez rien fait.
Dans une tribune, Bruno Bidjang a dévoilé les 05 raisons qu'il a découvertes grâce à ses expérience de vie.
"Dans notre pays, le Cameroun, il existe une vérité crue que beaucoup n’osent pas dire à haute voix : si tu veux être aimé, respecté ou même célébré, tu dois apprendre à jouer selon les règles tacites imposées par une majorité bruyante. Mais si, par malheur, tu oses t’en écarter, alors prépare-toi à devenir la cible d’un torrent de haine, d’injures, de jalousie et de cabales cybernétiques permanentes. Voici donc les « erreurs » à ne surtout pas commettre si tu veux éviter de devenir un punching-ball sur la place publique.
1. Oser afficher ton bonheur
Au Cameroun, le bonheur est une provocation. Le simple fait de publier une photo souriante, de partager une réussite familiale ou professionnelle est déjà perçu comme un affront. On te rappellera aussitôt que « tu n’es pas le seul », que « ton bonheur n’est pas vrai » ou encore que « tu fais semblant ». La société préfère la plainte et le malheur. Si tu veux être applaudi, raconte plutôt ta misère, montre que tu es écrasé par la vie. Là, tu auras la sympathie générale. Mais si tu oses afficher ta joie, sache que tu viens de déclarer la guerre à tes compatriotes.
2. Refuser de soutenir Maurice Kamto
Sur les réseaux sociaux, le culte est établi : Kamto est le totem. Près de 80 % des vrais et faux profils lui sont dévoués. Tu as beau être compétent, travailleur, brillant dans ton domaine, si tu ne te prosternes pas devant ce nom, tu deviens automatiquement un ennemi. Chaque publication que tu feras, quelle qu’en soit la teneur, sera envahie de commentaires négatifs. Ton opinion ne compte plus : le simple fait de ne pas être dans leur camp est déjà une hérésie.
3. Ne pas céder au chantage des « menteurs d’alerte »
Ils ont un modus operandi bien huilé. D’abord, ils fabriquent une histoire à dormir debout à ton sujet. Ensuite, ils lancent une campagne coordonnée de publications, comme on l’a vu avec les affaires Bopda, Ebodé, Steven Nbienou ou Bruno Bidjang. Puis arrive l’émissaire : un « frère » bienveillant qui prétend connaître la solution. Il te suggère de payer une rançon pour que les attaques cessent. Mais si tu paies une fois, c’est fini : tu deviens leur guichet automatique. À chaque migraine ou mauvaise humeur d’un de ces charognards, tu seras de nouveau pris pour cible. Ils vivent de ce chantage, comme des sangsues qui ne lâchent pas tant qu’elles n’ont pas aspiré tout ton sang.
4. Montrer un signe de réussite
Au Cameroun, réussir est un crime. Acheter une voiture, construire une maison, s’habiller correctement, voyager ou simplement progresser dans la vie est immédiatement suspect. Pour certains, la réussite n’est pas permise dans un pays qu’ils décrivent comme un enfer. Donc si tu brilles, c’est forcément louche. On te collera toutes les étiquettes possibles : sorcier, sectaire, homosexuel, assassin, manipulateur, recruteur occulte. Bref, tout sauf travailleur. Le narratif dominant est simple : personne n’a droit à la réussite ici. Et si tu réussis, c’est que tu as forcément triché avec la vie.
5. Soutenir Paul Biya
Voilà le péché suprême, celui qui te condamne à la lapidation numérique à perpétuité. Dire publiquement que tu soutiens le Président Paul Biya, c’est signer ton arrêt de mort médiatique. Regarde Bruno Bidjang, Steven Nbienou, Raoul Christophe Bia et tant d’autres : à peine expriment-ils leur fidélité que les insultes pleuvent. Les 80 % de Facebook acquis au MRC ne pardonnent pas. Pour eux, soutenir Biya, c’est trahir leur gourou. Mais attention : si demain tu dis que tu soutiens Kamto, tout change. Tu deviens soudain le plus talentueux, le plus intelligent, le plus beau, le plus visionnaire. Ton succès est lavé de tout soupçon, ta vie est sanctifiée.
Au Cameroun, la haine est parfois plus facile à récolter que l’amour. Si tu veux être applaudi, reste discret, tais ton bonheur, cache tes réussites et adopte la complainte permanente. Si tu veux être adulé, répète que Kamto est ton sauveur.
Mais si tu choisis la voie de l’authenticité être heureux, réussir honnêtement, refuser le chantage et soutenir qui tu veux alors accepte de devenir la cible des cabales et des injures. Car ici, la liberté d’être soi-même est le plus grand crime que tu puisses commettre".