Une famille du département du Dja-et-Lobo vit un calvaire depuis deux ans. Selon les révélations du lanceur d'alerte Boris Bertolt, un inspecteur de police identifié sous le nom d'Ebo'o aurait tué un père de famille en 2023 dans le village de Messock, situé non loin de la localité d'origine de Samuel Mvondo Ayolo, directeur du Cabinet civil de la présidence de la République.
Les faits remonteraient à 2023. L'inspecteur Ebo'o circulait au volant d'un véhicule de service de la police nationale. Selon les informations recueillies, ce véhicule lui aurait été confié par un haut cadre de la police pour transporter du manioc de son village vers Yaoundé.
C'est dans ces circonstances que papa Owono aurait été mortellement percuté en bordure de route. Une vie fauchée lors d'une mission qui n'avait rien d'officiel, un véhicule administratif détourné de son usage, et depuis, un silence assourdissant.
Après le drame, une enquête aurait été ouverte, mais uniquement pour la forme. L'inspecteur Ebo'o ne se serait présenté qu'une seule fois sur les lieux : pour récupérer le véhicule impliqué dans l'accident. Depuis, personne ne l'aurait revu. Ni convocation, ni audition, ni suites judiciaires apparentes.
La famille endeuillée attend toujours que justice soit rendue. Deux ans se sont écoulés sans qu'aucune poursuite ne soit engagée contre le responsable présumé de cet accident mortel.
Selon Boris Bertolt, l'affaire aurait été délibérément enterrée. Des élites locales, dont certaines seraient proches du directeur du Cabinet civil Samuel Mvondo Ayolo, auraient exercé des pressions sur la famille de la victime pour que l'affaire soit oubliée et classée sans suite.
Cette mort qui aurait pu donner lieu à une procédure judiciaire normale se serait ainsi transformée en une nouvelle illustration de l'impunité dont bénéficieraient certains agents de l'État, protégés par leurs réseaux d'influence.
Au-delà du drame humain vécu par la famille Owono, cette affaire soulève des questions dérangeantes sur le fonctionnement de la justice et des services de sécurité au Cameroun. Comment un inspecteur de police peut-il utiliser un véhicule de service pour des besoins personnels ? Comment peut-il disparaître de la circulation après avoir causé la mort d'un citoyen ? Pourquoi aucune sanction n'a-t-elle été prise ?
Pendant que la famille pleure son défunt et réclame justice, l'inspecteur Ebo'o continuerait d'exercer ses fonctions en toute tranquillité, protégé par un système qui privilégie les relations au détriment du droit.









