Un ancien de la DSP, de la DGRE et du SCRJ/SED, des services connus pour leur importance dans le renseignement au Cameroun, fait des révélations. Celui qui se fait appeler par les initiaux Y. B explique tout en long et en large.
Pour établir les responsabilités pénales, politiques, administratives et morales sur l'assassinat prémédité du martyr et héros national Georges Anicet Ekane. Le lundi 1er décembre 2025, le Président National du Manidem, Georges Anicet Ekane a rendu l'âme au terme d'un crime politique d'État prémédité, lentement et cyniquement exécuté à l'infirmerie (et pas un hôpital militaire comme allégué par le ministre de la Défense) de la gendarmerie nationale sis au camp Yeyap.
Le crime politique d'État étant consommé, il faut désormais établir la chaîne des responsabilités.
1- Qui a ordonné le kidnapping du président Georges Anicet Ekane ? a) De l'autorité administrative responsable. Le Président G. Anicet EKANE n'a pas été interpellé en flagrant délit ni été convoqué dans le cadre d'une enquête préliminaire.
Même s'il a été arrêté sur la base d'un devoiement des dispositions légales sur la lutte contre la grande criminalité ou sur le maintien de l'ordre, comme cela à été le cas depuis l'élection présidentielle de 2018 avec les militants du MRC contestant le hold-up électoral, il reste que le Président G. Anicet Ekane a été kidnappé. Il a été kidnappé car dans le cas des Marcheurs Pacifiques du MRC de 2019 et de 2020, le Groupe de travail sur la détention arbitraire (GTDA) de l'ONU saisi par les avocats du Collectif Me Sylvain Souop a émis un Avis le 4 novembre 2022.
Cet avis rendu au terme d'un échange de communications, et donc réputé contradictoire à l'égard des parties, a établi que, entre autres, les arrestations de ces marcheurs Pacifiques du MRC étaient arbitraires.
Le Cameroun a ratifié le Pacte international relatif aux droits civils et politiques le 27 juin 1984. L'article 45 de la Constitution du Cameroun dispose : « Les traités ou accords internationaux régulièrement approuvés ou ratifiés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve pour chaque accord ou traité, de son application par l’autre partie ». « Par ailleurs, l'article 2 du Code de Procédure Pénal camerounais dispose (...) Les règles de droit international, ainsi que les traités dûment promulgués et publiés, s'imposent au présent Code, ainsi qu'à toute disposition pénale (...) ».
La combinaison de la ratification du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, de l'article 45 de la Constitution et de l'article 2 du Code de procédure pénale rend l'Avis rendu par le GTDA de l'ONU, le 04 novembre 2022, dans la saisine du MRC opposable aussi bien à l'État du Cameroun qu'à la justice camerounaise.
De ce qui précède, l'arrestation du président Georges Anicet Ekane sans titre ni mandat est et restera arbitraire. Il s'agit donc d'un authentique kidnapping.
Qui a alors ordonné ce crime ? C'est, au regard de l'analyse administrative et juridique du cas des Marcheurs Pacifiques du MRC, une autorité administrative qui certainement a signé le premier acte qui a ouvert la voie à l'opérationnalisation du lent et cynique crime politique d'État prémédité ayant abouti à l'assassinat du Président G. Anicet Ekane.
Quelle est donc l'autorité administrative qui a signé la détention administrative du président G. Anicet Ekane ? C'est soit le Gouverneur du Littoral, soit le préfet du Wouri.
Mais connaissant la couardise et la lâcheté administrative qui caractérise le commandement territorial dans un pays où règne un "chérif" auto proclamé, rien ne peut être entrepris pour le maintien de l'ordre politique sans l'avis ou le quitus du bouillonnant ministre de l’Administration territoriale, le rôle éventuellement joué dans ce crime par Paul Atanga Nji doit retenir toute l'attention d'un enquêteur sérieux. À travers Paul Atanga Nji, le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, peut-il avoir donné des ordres ? Et Chantal Biya ? Il appartiendra aux enquêteurs de rechercher des éléments matériels ou des actes et propos pour y répondre.
b) l'autorité policière/gendarmerie exécutante d'un acte illégal. Le président G. Anicet Ekane était un homme politique connu de tous. C'est dans le cadre de son activité politique qu'il a été décidé quelque part, qu'il soit réduit au silence pour ses opinions politiques.
Georges Anicet Ekane n'était donc pas un grand bandit pour que l'autorité administrative ordonne à une autorité de la police ou de la gendarmerie de l'appréhender avec un arrêté de détention administrative. Il ne se trouvait pas non plus dans une manifestation publique non déclarée qui aurait pu conduire à son arrestation pour le maintien de l'ordre.
L'autorité policière, au sens police ou gendarmerie, qui a exécuté l'arrêté de mise en détention administrative ne pouvait pas ignorer que l'on était là dans l'exécution d'un ordre manifestement illégal. Dès lors, la responsabilité pénale et administrative de tout officier de police judiciaire ou adjoint d'officier de police judiciaire (policier de base, gendarme, agent des renseignements) qui a planifié, exécuté l'arrestation, en réalité le kidnapping du président Georges Anicet Ekane, doit faire face à la justice. C'est ici qu'intervient le nom du colonel, commandant la légion de gendarmerie du Littoral, Otoulou Jean Pierre.
Tout comme la responsabilité pénale de toute la chaîne des policiers, gendarmes, agents de renseignement qui ont, d'une manière ou d'une autre, concouru directement ou indirectement (au sens de l'article 97 du Code Pénal sur la complicité) au kidnapping du Président Georges Anicet Ekane doivent répondre de leurs actes dans une enquête sérieuse. En réalité, tous ces fonctionnaires ont agi davantage pour le maintien de l'ordre politique que dans le cadre du maintien de l'ordre public ou dans l'exécution des instructions légalement donnés par un procureur de la république dans le cadre d'une affaire judiciaire.
2/ Qui a décidé de la déportation du président Georges Anicet Ekane à Yaoundé, ordonné son placement en garde à vue et l'a mis à la disposition du tribunal militaire. Après son kidnapping à Douala, il a bien fallu qu'une autorité judiciaire à compétence nationale décide de sa déportation sur Yaoundé.
Sous toutes les réserves, et en prenant appui sur les dérives relevées dans les procédures orchestrées contre les Marcheurs Pacifiques du MRC en 2018 et en 2020, c'est le Commissaire du Gouvernement près le Tribunal militaire de Yaoundé, le lieutenant-colonel Belinga Cerlin qui, sur instruction du Directeur de la justice militaire colonel, Djiofack Sylvestre Pascal, lui-même instruit par le ministre délégué à la Défense, Beti Assomo Joseph qui agit sous l'autorité du ministre de la Défense qui est en réalité le président de la République, Paul Biya.
C'est à la gendarmerie que revient la responsabilité de poser les actes dans toute enquête décidée par le tribunal militaire.
Ainsi, le secrétaire d'État en charge de la gendarmerie, Galax Yves Landry Etoga, le général de division, directeur de la coordination centrale de la gendarmerie, le général de brigade Pierre Louba Zal, le lieutenant-colonel Dieudonné Biallo, chef du service central des recherches judiciaires (SCRJ) du SED et ses différents collaborateurs, quel que soit leur grade, qui sont intervenus dans le dossier du président Georges Anicet Ekane qui doivent être mis aux arrêts.
Au terme de la Constitution, des textes qui organisent le fonctionnement des tribunaux militaires, c'est le ministre de la Défense, en l'occurrence le président de la République, qui, via son ministre délégué, déclenche les procédures judiciaires à travers l'instruction que donne le directeur de la justice militaire au commissaire du gouvernement qui a son tour ordonne aux officiers de police judiciaire de la gendarmerie de poser des actes.
Si le président de la République ne peut pas être attrait en justice pour les actes posés dans le cadre de ses fonctions, le ministre de la Défense qu'il est ne bénéficie d'aucune immunité judiciaire.
Ainsi, Paul Biya, le ministre de la Défense, le ministre délégué à la défense, Joseph Beti Assomo, le directeur de la justice militaire, le colonel Djiofack Sylvestre Pascal, le Commissaire du Gouvernement du tribunal militaire de Yaoundé, Cerlin Belinga, doivent être mis aux arrêtés dans le cadre d'une enquête judiciaire sérieuse dans ce crime politique d'État.
3/ De la responsabilité pénale, administrative et morale à partir de l'état de santé connue du Président Georges Anicet Ekane.
Même si le président Georges Anicet Ekane avait été interpellé en flagrant délit ou alors avait été appréhendé en exécution d'un mandat d'amener signé d'un procureur suite à un refus de répondre à une convocation dans le cadre d'une enquête préliminaire, lui empêcher pour quelque raison que ce soit de garder son appareil d'oxygénation avec lui, ou même se le faire amener immédiatement et en toute urgence était déjà susceptible d'être qualifié, au moins de non-assistance de personne en danger, voire de crime, eu égard au caractère vital d'un tel appareil pour un grand malade, connu, comme lui.
On fait ici l'hypothèse que quand il est kidnappé, il a dû dire à ses ravisseurs que sa vie tenait à cet appareil qu'ils ont finalement laissé à Douala au moment de le déporter sur Yaoundé. On n'ose pas imaginer dans quelle condition le malheureux à été convoyé sur Yaoundé avec son état de santé que, sans être forcément un médecin, chacun pouvait constater.
Naturellement, comme tiré du récit fait par Maurice Kamto de sa déportation inhumaine et terriblement humiliante sur Yaoundé après son arrestation avec un mandat de perquisition le 28 janvier 2019, il a certainement subi le martyr sur le trajet malgré son état de santé.
Parvenu au Service Central des Recherches Judiciaires (SCRJ), le lieutenant-colonel Dieudonné Biallo qui l'a séquestré (en effet, il n'y avait pas un mandat judiciaire contre lui et il n'avait pas été arrêté en flagrant délit) devait, comme lui impose le Code de Procédure Pénal, tenir compte de son état de santé. Aussi, devait-il faire appel à un médecin.
Au SCRJ, généralement, le médecin appelé pour les gardés à vue nécessitant des soins, généralement après les tortures physiques qui y sont de règle lors des enquêtes-que l'on se souvienne de l'assassinat du malheureux Ngwa Divine dans ce sinistre service et haut lieu de tortures en fin octobre, début novembre 2018 par le Chef d'escadron Biallo, Lieutenant Ngansso Cédric, les sous-officiers Djoya, Zambe, etc. Lequel, curieusement jusqu'ici, n'a jamais donné lieu à un procès, malgré que le commissaire du Gouvernement en ait été informé et que des témoins de ce crime odieux soient connus et vivants.
Le médecin militaire responsable de l'infirmerie du camp YEYAP a-t-il géré le cas du président Georges Anicet Ekane, très malade, en médecin ou plutôt en milicien du régime chargé de faire payer à ce dernier son crime politique d'avoir dénoncer les fraudes et falsifications des résultats électoraux à la veille de la proclamation des résultats officiels de l'élection présidentielle du 12 octobre 2025 par le Conseil constitutionnel ?
En tout état de cause, le président Georges Anicet Ekane n'est pas mort dans un cadre hospitalier qui correspondait au niveau de la détérioration connue de sa santé. Pourquoi le médecin de l'infirmerie de la Gendarmerie du camp YEYAP ne l'a pas référencé à l'hôpital militaire de Yaoundé, situé à seulement quelques minutes, où alors au CHU encore plus proche, où le président Anicet Ekane s'est souvenu rendu et où il aurait eu droit à un suivi médical approprié ? Un suivi approprié qui aurait alors enlevé à sa mort éventuelle à ce moment-là, le qualificatif d'assassinat politique prémédité qui semble choquer certains hypocrites aujourd'hui ?
Sur la base de l'examen du protocole de la prise en charge des patients dans l'infirmerie du camp YEYAP et des critères de référence de ces derniers vers des hôpitaux disposant des plateaux techniques appropriés, le médecin militaire de l'infirmerie de la Gendarmerie du camp YEYAP doit être interpellé.
Par ailleurs, toutes les autorités de la gendarmerie, de la justice militaire et civile, le président de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés qui, sur la base des nombreuses alertes publiques données aussi bien par les avocats du malheureux, de sa famille et des organisations de la société civile, pouvaient agir pour sauver sa vie, doivent être entendus par les enquêteurs sur leur inaction coupable qui a conduit à son assassinat prémédité.
Voilà donc, le fil conducteur de l'enquête qui doit être menée, si l'on veut que l'assassinat du Président Georges Anicet Ekane serve à dire plus jamais de crimes politiques au Cameroun.
Dans cette perspective, l'autopsie précipitée de sa dépouille n'est qu'une volonté politique délibérée de cacher la vérité dans ce crime politique d'État, de trop.
Par ailleurs, comment le Commissaire du Gouvernement, le lieutenant-colonel Cerlin Belinga, un des suspects dans ce crime d'État peut-il encore ordonner des actes dans une enquête que l'on voudrait crédible ?
La gendarmerie étant mise en cause dans le dossier, il revient à la police, appuyée par la communauté internationale spécialisée, de conduire cette enquête délicate qui met en cause Paul Biya, le ministre de la Défense et de très portantes personnalités du pays.
À moins que le pouvoir veille encore nous livrer aux Camerounais le même type de résultats d'enquête que le procureur général près la cour d'appel du Centre, Jean Fils Kléber Ntamack, l'homme des basses manœuvres judiciaires du régime Biya-RDPC, dans de nombreux dossiers tels la "noyade" judiciaire de Monseigneur Jean Marie Benoît Bala, l'évêque de Bafia, le vol réel et la "mort" judiciaire du bébé de la jeune Vanessa Tchatchou, etc. a l'habitude de servir au public. Des dossiers judiciaires dans lesquels, malgré la vérité judiciaire officielle, le peuple sait et murmure ce qui s'est effectivement passé. Ce peuple peut d'ores et déjà dire à tous ces puissants qui ont travesti la vérité et même la vérité judiciaire dans ces affaires qui dorment au fond des placards du pouvoir, et à leurs auteurs et complices qu'ils ne perdent rien à attendre.
Il faut en effet être naïf pour penser que l'amnésie judiciaire et historique imposée sur l'assassinat de Jeanne Irène Biya, de son neveu le capitaine Roger Motaze ne sera jamais levée. Franck Emmanuel Biya, Louis Paul Motaze, Robert Nkili, savent, même s'ils jouent à la comédie et se réfugient dans le vol compulsif de l'argent public, que la vérité dans l'assassinat de leurs parents tués sera un jour, tôt ou tard, connue du Peuple et de l'histoire du Cameroun.
Pour le moment, c'est la justice immédiate sur le lâche assassinat prémédité du Président Georges Anicet Ekane que nous attendons, tous, mobilisés.









