Une puissante lettre ouverte écrite par un jeune Camerounais, Asobotazeh Clovis, appelle le président Paul Biya à se retirer après 43 ans au pouvoir. Le message, largement partagé en ligne, reflète la frustration grandissante des jeunes Camerounais qui estiment que la nation stagne sous la direction de l’un des dirigeants les plus anciens d’Afrique.

Dans cette lettre datée du 20 octobre 2025, Clovis écrit que son appel ne vient “ni de la haine, ni de la rébellion, mais d’une profonde frustration, d’une déception et d’un amour sincère pour la nation que nous appelons tous notre patrie.” Il décrit un pays piégé dans “le même cycle, le même visage, les mêmes promesses non tenues”, affirmant que “quarante-trois ans, ce n’est plus du leadership ; c’est l’histoire qui se répète.”

Clovis accuse l’administration Biya de n’avoir pas su assurer le progrès, évoquant “des universités sans équipements adéquats, des hôpitaux sans médicaments, des routes pleines de nids-de-poule et des jeunes sans emploi.” Il ajoute que la corruption et le népotisme ont détruit la méritocratie, obligeant des milliers de jeunes à quitter le pays dans ce qu’il qualifie de “protestation silencieuse.”

Son appel est à la fois passionné et direct — une invitation à un changement pacifique, démocratique et digne. “Le leadership ne se mesure pas au nombre d’années passées au pouvoir, mais à la transformation qu’il apporte à une nation,” écrit-il, exhortant Biya à ouvrir la voie à “de nouvelles idées, une nouvelle énergie et un nouveau leadership.”

Cette lettre ouverte intervient dans un contexte politique tendu au Cameroun, alors que les tensions montent après l’élection présidentielle contestée du 12 octobre 2025. Le message de Clovis trouve un large écho, alimentant les discussions sur la gouvernance, l’autonomisation des jeunes et l’avenir de la démocratie dans le pays.