Actualités of Wednesday, 19 November 2025

Source: www.camerounweb.com

Arrestation d'Alice Nkom, Porte-parole d'Issa Tchiroma: Fridolin Nke fat une sortie de route et montre son vrai visage

L'enseignant de philosophie et ancien opposant rallié à Paul Biya demande des poursuites judiciaires contre l'avocate pour "outrage au chef de l'État" et "atteinte à la sûreté de l'État".


La tension politique au Cameroun monte d'un cran après la nomination controversée de Me Alice Nkom comme "porte-parole officielle" par Issa Tchiroma Bakary, candidat malheureux à la présidentielle d'octobre 2025 qui continue de revendiquer sa victoire.


Fridolin Nke, enseignant de philosophie connu pour avoir rallié le camp du président Paul Biya, a publiquement réclamé l'arrestation immédiate de l'avocate, l'accusant d'outrage au chef de l'État, de défiance envers les institutions de la République et d'atteinte à la sûreté de l'État.


Par un acte portant les armoiries et le sceau de la République du Cameroun, Issa Tchiroma Bakary, réfugié au Nigeria selon plusieurs sources concordantes, a officiellement désigné Me Alice Nkom comme sa porte-parole. Le document, signé "Président élu de la République du Cameroun", constitue le premier acte officiel de ce type pris par l'ancien ministre depuis le scrutin contesté.
L'avocate, figure emblématique de la défense des droits de l'homme au Cameroun, a accepté cette mission "avec respect, avec sérieux et avec un profond sens du devoir", déclarant sur sa page Facebook qu'elle représente désormais "le peuple camerounais, sa volonté souveraine, son désir de reprendre en main son destin".
Ses attributions incluent la représentation des positions du "président élu" dans les échanges institutionnels, diplomatiques et médiatiques, ainsi que la coordination de la communication de cette "présidence élue".


Lors d'une intervention publique, Me Nkom a durci le ton en affirmant : "À la question : 'Y a-t-il deux présidents ?' La réponse est non. Il y a un président élu : Issa Tchiroma Bakary, et un dictateur entouré d'une équipe qui gère, protège et profite de la dictature."

Ces propos ont suscité l'indignation de certains partisans du régime en place, dont Fridolin Nke qui estime que l'avocate franchit les lignes rouges en contestant ouvertement la légalité du pouvoir établi.


Cette nomination s'inscrit dans une stratégie plus large du camp Tchiroma visant à structurer un "gouvernement parallèle" et à maintenir la pression médiatique sur le régime de Yaoundé. Malgré les arrestations de plusieurs de ses partisans, l'ancien ministre a fait savoir qu'il ne renoncerait pas à sa revendication, menaçant d'actions encore non précisées pour contraindre le pouvoir à céder.
La portée institutionnelle de ces initiatives demeure toutefois limitée en l'absence de reconnaissance juridique et parlementaire. Néanmoins, elles accentuent le face-à-face symbolique entre légalité proclamée et légitimité revendiquée, dans un contexte de tensions post-électorales croissantes.


La demande d'arrestation formulée par Fridolin Nke soulève la question d'une éventuelle judiciarisation du conflit politique. Si les autorités donnaient suite à cette réclamation, cela pourrait marquer une nouvelle étape dans la répression de l'opposition et susciter des réactions internationales, Me Alice Nkom étant une figure reconnue de la société civile camerounaise et africaine.
Pour l'heure, aucune réaction officielle des autorités judiciaires ou gouvernementales n'a été enregistrée concernant cette demande d'arrestation.