Alors que des milliers de jeunes Camerounais tentent désespérément de quitter le pays à la recherche d'un avenir meilleur, certains proches du pouvoir semblent vivre dans une bulle dorée, déconnectée des difficultés quotidiennes de la population. Cette dualité, symptomatique des inégalités qui frappent le pays, s'illustre notamment à travers le parcours de Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire Général de la Présidence, et de son entourage proche.
Ferdinand Ngoh Ngoh, surnommé par ses détracteurs "l'archiduc de Nyom" en référence à son quartier résidentiel huppé de Yaoundé, occupe une position stratégique au sein de l'appareil d'État camerounais. Bras droit du président Paul Biya depuis de nombreuses années, il est considéré comme l'un des hommes les plus influents du pays.
Particulièrement discret sur sa vie privée, l'homme fort du régime entretient des liens étroits avec la famille présidentielle. Selon plusieurs sources concordantes, bien qu'il n'ait qu'une fille biologique prénommée Coco, Ferdinand Ngoh Ngoh considère comme ses propres enfants Bryan et Falone, neveu et nièce de la Première Dame, Chantal Biya.
Ces deux jeunes gens, frère et sœur cadets de Judith Marionne Nyandjock (elle-même en service à la présidence de la République et qui avait été impliquée dans l'affaire Parfait Mbapou/Contre-amiral Fouda), sont les enfants de Mme Medoulou, qui occupe la fonction de gouvernante auprès de Chantal Biya. Un réseau familial et d'influence qui illustre parfaitement les imbrications complexes entre sphères privée et publique au sommet de l'État camerounais.
Les réseaux sociaux et certains médias camerounais se font régulièrement l'écho du train de vie fastueux mené par Bryan et Falone. Voitures de luxe, voyages à l'international, soirées dispendieuses, vêtements de marque... Rien ne semble trop beau pour ces jeunes privilégiés qui affichent sans complexe leur aisance matérielle sur Instagram et TikTok.
Cette ostentation contraste violemment avec la réalité vécue par l'immense majorité de la jeunesse camerounaise, confrontée au chômage massif, à l'inflation galopante et à la paupérisation. Selon les dernières statistiques officielles, près de 70% des moins de 30 ans sont soit au chômage, soit en situation de sous-emploi chronique, une situation qui pousse de nombreux jeunes diplômés à tenter l'aventure de l'émigration, parfois au péril de leur vie.