Sous un ton volontairement ironique, Armand Okol dénonce la militarisation de Yaoundé après l’élection présidentielle.
Derrière ses « félicitations » aux forces de l’ordre et aux autorités, il fustige un régime qui maquille son échec par la force et le simulacre. Il se moque du « bitumage à la boue » et de la « paix » imposée par la matraque, dénonçant un pouvoir qui préfère frapper les citoyens plutôt que de répondre à leurs aspirations à la vérité, à la justice et au progrès.
"POLICIERS, GENDARMES, MILITAIRES, ALLÔ !
Depuis quelques jours, la ville de Yaoundé a fière allure. En 24 années passées sans discontinuer dans la capitale siège des institutions Républicaines et de mémoire, je n'ai pas souvenance d'avoir connu une telle présence visible et dissuasive des hommes en tenue dans les carrefours et les artères de la cité.
Et sincèrement, ça fait non seulement plaisir, mais ça rassure. C'est la preuve palpable et tangible que le pays est debout, la République est sereine, la Nation est inébranlable.
Chapeau bas aux fmo et fds.
Jamais vous n'avez aussi bien porté haut l'emblème <
D'ailleurs, cette militarisation de la ville aux sept collines n'est pas la seule bonne nouvelle du moment à mettre à l'actif de ce régime exemplaire. Les Yaoundéens ont dû - comme moi - faire le constat de ce que ça circule mieux les "temps çi" à Ongola.
Tous les nids de poule ont définitivement disparu. Certainement grace aux conseils des experts de la Mission de Promotion des Matériaux Locaux (MIPROMALO), les entreprises du BTP commises à la tâche ont substitué le bitume qui faisait autrefois recette par une boue d'une solidité à nulle autre pareille, pour boucher les trous qui rendaient impraticables les routes dans les sept arrondissements de notre très attrayant <
On applaudit pour qui?
Pour le super Maire de la ville évidemment.
Congratulations à Madame la Ministre du Développement Urbain et de l'Habitat.
Gratitude à l'inamovible Ministre des Travaux Publics.
Franchement, ça donne !
Grâce à cette nouvelle technologie du bitumage des routes à base de la boue saupoudrée d'un zeste de gravillon, j'ai l'intime conviction que sous peu, les chinois - copieur-colleurs devant l'Éternel - viendront bientôt se former au savoir faire camerounais.
Bravo LE KONTINENT!
Si l'on ajoute à ce tableau déjà très reluisant du pays, la très bonne, je dirais même la parfaite organisation de l'élection présidentielle du 12 octobre dernier, il y a toutes les raisons de se sentir privilégié de vivre dans la capitale africaine la plus sécure du moment.
Tout est mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Là où le bas blesse, c'est que pendant que le pouvoir multiplie de telles actions salvatrices pour améliorer le quotidien des citoyens et concitoyens, l'on apprend que certains anti patriotes nés, annoncent ça et là des manifestations et des mouvements de contestation au prétexte - bien évidemment fallacieux - d'un scrutin entaché d'interminables irrégularités.
Quelle ingratitude envers et contre un régime qui a pourtant offert à toutes/tous le paradis terrestre !
Heureusement, les chefs de corps et chefs d'unités veillent au grain. Explication logique de ces escouades d'éléments déployés sur le terrain ces derniers jours pour mater la moindre velléité de tentative de troubles à l'ordre public. Le patriote que suis-je se sent donc l'obligation d'être la sentinelle de la République.
C'est pourquoi je joins ma voix à celle des donneurs d'ordres pour demander aux sbires de faire résonner la matraque et le fouet. Braves soldats et fonctionnaires de police, faîtes le job, fouettez-moi ces éternels insatisfaits à volonté. Cognez aussi fort que possible ces ennemis de la République même s'ils/elles mijotent de manifester à mains nues, selon le principe de non-violence.
Du moment où ceux qui projettent de manifester - droit de non droit - croient aimer le Cameroun plus que vous, il faut agir, sans réserve et sans pitié. Rien ne peut justifier que tous les camerounais sans exclusive, nés de la cuisse de Jupiter, ayant des privilèges infinis pour mener le train de vie de pacha qui a court dans ce pays, rien ne peut justifier disais-je, que toutes ces femmes et tous ces hommes à l'opulence débordante, nourrissent le moindre ressentiment pour un pouvoir qui leur a tout donné.
D'ailleurs, si ça se trouve, personne, pas un seul de ceux qui se plaignent ne fait partie de vos progénitures, aucun d'eux n'a le moindre lien de parenté avec chacun d'entre vous, il n'existe aucune proximité quelconque entre ces plaintifs et vous.
J'ai ouï-dire que lundi prochain, jour de proclamation des résultats de la dernière comédie électorale sera aussi jour de fessée nationale.
Petit conseil mesdames et messieurs les "Gniès" ne soyez surtout pas comme un certain Général Douala MASSANGO qui, apprend-on, avait refusé d'ordonner qu'on ouvra le feu sur les populations de la ville éponyme en son temps lors des émeutes dites de la faim.
Le pays vous appartient, alors s'il vous est demandé - comme c'est le cas - de déserter vos lieux habituels d'exercice du métier des armes pour vous en servir contre le peuple qui exprime pacifiquement le droit de faire entendre sa voix, posez-vous cette seule question :
"dans ce pays si prospère où il fait si bon vivre, nos enfants, nos conjoint(e)s, nos frères et sœurs, nos parents, nos familles et ami(e)s, nos proches, nos connaissances sont-elles/ils à l'abri de lendemains incertains"?
Si la réponse à cette question est à l'affirmative, alors exécutez les ordres, et bastonnez-moi correctement et bien quiconque osera encore se plaindre de quoi que ce soit dans ce pays.
Mais si la réponse est à la négative, alors ravisez vous, rangez vos instruments de torture, de peur de sceller à jamais le sort d'un pays déjà agonisant, le sort des vôtres aussi, idem pour le votre même...