Les déclarations d'Issa Tchiroma Bakary adressées aux forces de défense et de sécurité soulèvent des questions cruciales sur la stabilité institutionnelle du Cameroun. En invitant explicitement les militaires à contester les ordres qu'ils jugeraient « injustes », le leader politique emprunte un chemin dangereux qui pourrait déstabiliser davantage le pays.

L'historique sécuritaire du Cameroun, marqué par les conflits du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, démontre l'importance capitale de l'unité et de la discipline au sein des forces armées. Toute remise en question de la chaîne de commandement présente des risques opérationnels majeurs au moment même où le pays fait face à des menaces multiples.

Les violences urbaines observées à Dschang — incendies publics, pillages — illustrent comment les discours polarisés peuvent dégénérer en désordre. Une armée fragmentée, tiraillée entre des ordres concurrents, ne peut plus assurer efficacement sa mission régalienne de protection des citoyens.
Les analystes sécuritaires s'inquiètent d'un scénario où l'insubordination généralisée au sein des rangs militaires rendrait impossible le maintien de l'ordre et la protection des institutions républicaines.