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Actualités of Thursday, 7 May 2015

Source: cameroon-info.net

Anti-French sentiment is a reality in Cameroon- Christine Robichon

Dans un entretien accordé ce mardi 05 mai 2015 à Radio Equinoxe, une chaine basée à Douala, capitale économique du Cameroun, l’ambassadrice de France au Cameroun est revenue sur les rapports entre le Cameroun et son pays.

Christine Robichon n’a sûrement pas encore oublié les huées par lesquelles les camerounais l’ont accueillie lors de la marche patriotique contre Boko Haram, organisée par un groupe de journalistes camerounais le 28 février 2015 à Yaoundé. Dans une interview accordée à Radio Equinoxe, l’ambassadrice de France au Cameroun a reconnu que le sentiment anti-français est une réalité au Cameroun. Une réalité cependant difficile à mesurer, selon cette diplomate française. « Il y a eu ces derniers temps un débat dans la presse, c’est une bonne chose, qui montrait que les évaluations de l’importance de ces ressentiments anti-français dans les populations camerounaises étaient très différentes. Les français qui résident aussi au Cameroun depuis longtemps me donnent eux-aussi des évaluations très différentes.

Nous n’avons pas beaucoup d’indicateurs pour évaluer la réalité. Si nous prenons le nombre de mariages entre français et camerounais, nous voyons que le nombre grandit au point que les services consulaires sont débordés. Si nous prenons aussi le nombre de demande de visas, là aussi, nous voyons que le désir pour les camerounais d’aller en France ne faiblit pas.

Si nous prenons comme indicateur, le lieu à l’étranger que choisissent les camerounais pour aller faire des études supérieures, là, vous voyez encore que beaucoup souhaitent étudier en France, que beaucoup étudient effectivement en France. Il y a actuellement plus de 7000 camerounais qui font des études supérieures en France. Tout cela montre la relativité de ces ressentiments.

Et moi, je reçois énormément des témoignages d’amitié et des témoignages d’amitié qui me viennent de toutes les composantes de la société camerounaise, des membres du Gouvernement ou des camerounais de la rue », a-t-elle remarqué.

Concernant la guerre contre Boko Haram qui semble avoir accru le ressentiment contre le pays de François Hollande au Cameroun, Christine Robichon réitère le soutien de son pays. Un soutien qui n’est certes pas physique (à travers l’envoi des soldats au Cameroun) comme l’attendaient certains camerounais, mais beaucoup plus stratégique. « La France est solidaire du Cameroun dans la lutte contre Boko Haram.

La France voit que les armées des Etats de la région, se sont organisées et mènent courageusement et efficacement la lutte contre ces terroristes. Le président Paul Biya a demandé un soutien international. A menace global, réponse globale.

La France répond. La France ne répond pas en se substituer aux armées africaines de la Région qui font le travail, la France répond à cette demande d’aide en apportant des soutiens spécifiques à ces forces armées, à l’armée du Cameroun. Ces soutiens spécifiques, c’est d’abord les renseignements.

Le renseignement est essentiel dans la lutte contre le terrorisme, le renseignement coûte cher parce qu’il nécessite des moyens aériens, des moyens humains, des capacités particulières... Nous apportons aussi des formations, et des formations tout à fait spécialisées qui répondent aux besoins particuliers d’une lutte contre le terrorisme.

Il y en a une par exemple qui se déroule en ce moment à Garoua pour une soixantaine de cadres de l’armée camerounaise. Il y a un groupe de formateur qui est venu pour dispenser cette formation, une formation sur le déminage des engins explosifs improvisés », indique l’ambassadrice de France au Cameroun.