L'histoire retiendra que c'est dans le contexte de l'élection présidentielle de 2025 que l'opposant Anicet Ekane est parti. Il laisse derrière lui une famille politique très grande et des membres tristes de sa famille biologique, sans oublier ses soutiens au sein de l'opinion publique.

Un poème est écrit par Clovis Junior. Pour lui, Anicet Ekane est un héros tombé dans l'ombre. C'est une « lumière gravée dans nos mémoires ».

Dans les couloirs silencieux où s'éteignent les destins,
Tu as rendu ton dernier souffle,
Toi, sentinelle du peuple,
Toi qui veillais encore, même dans les fers,
Sur le rêve d'un Cameroun libre.

Depuis les années de braise, au vent rugissant des années 1990,
Tu as levé la voix,
Haute, ferme, inébranlable,
Pour dire que l'histoire ne se fige pas,
Qu'elle s'arrache, qu'elle se bâtit,
Qu'elle se conquiert par la conviction.

Tu marchais sans trembler,
Face aux murs dressés contre le changement.
Tu marchais avec la patiente certitude
Que l'alternance n'est pas un luxe,
Mais un souffle vital
Pour tenir debout un pays.

Arrêté, retenu, étouffé dans les ombres du SED,
C'est le premier jour de décembre
Qui t'a pris,
À soixante-quatorze années de courage,
Mais ni les portes scellées
Ni les nuits sans horizon
N'auront éteint ton nom.

Car un héros ne tombe jamais :
Il se prolonge dans chaque cœur qu'il a éveillé,
Dans chaque jeune qui lève le poing,
Dans chaque ancien qui se souvient,
Dans chaque citoyen qui rêve encore.

Que ton départ soit une torche,
Que ton combat demeure un sillon,
Que ton nom, Anicet Ekane,
Résonne comme un serment
Que la liberté ne se négocie pas,
Et que la justice ne s'étouffe jamais.

Repose, héros national,
Toi qui n'as jamais renoncé.
La patrie blessée pleure ton départ,
Mais ton esprit marche encore
Sur le chemin que tu as ouvert.