Vous-êtes ici: AccueilActualités2017 11 15Article 426181

Actualités of Wednesday, 15 November 2017

Source: camer24.de

Ambazonie: une centaine de morts enrégistrés au 1er octobre- ONU

Les chiffres sont différents de ceux présentés officiellement par le gouvernement Les chiffres sont différents de ceux présentés officiellement par le gouvernement

C’est ce que révèle un rapport sur la situation des droits de l’Homme présenté vendredi devant le comité des Nations unies en charge de ces questions.

La représentation permanente du Cameroun aux Nations unies à Genève a révélé, vendredi dernier, qu’au moins cent personnes sont décédées dans le Sud-Ouest et le Nord-Ouest le 01er octobre 2017, jour de la proclamation de l’indépendance de l’Etat virtuel d’Ambazonie.

« Au moins cent morts sont à déplorer au 1er octobre », a déclaré Anatole Fabien Marie Nkou, le représentant permanent du Cameroun à l’Onu. C’était dans le cadre de la présentation du cinquième rapport du Cameroun devant le Comité contre la torture du Haut-commissariat des Nations unies sur les droits de l’Homme (HCDH).

Les chiffres présentés ainsi par Anatole Fabien Marie Nkou sont dix fois supérieurs à ceux avancés par le ministre de la Communication au soir du 01er octobre. Issa Tchiroma Bakary avait soutenu qu’il n’y avait pas eu plus de dix morts. « Le bilan fait état d’une dizaine de morts chez les assaillants, dont cinq décédés lors de la tentative d’évasion massive de la prison de Kumbo, organisée par les détenus eux-mêmes», avait déclaré Tchiroma en réaction aux accusations de l’Ong Amnesty international qui faisait état de 17 morts. L’opposant John Fru Ndi, qui accuse le président Paul Biya d’être responsable des violences dans les régions anglophones, avait, quant à lui, annoncé plus de trente morts. Il avait, par ailleurs, demandé que les responsables de ces violences soient traduits devant la Cour pénale internationale.

Revenant sur le contexte de la crise anglophone, la délégation camerounaise, constituée de représentants des ministères des Relations extérieures et de la Justice, ainsi que de la Délégation générale à la Sûreté nationale et de la Gendarmerie nationale, explique : « La crise sociale dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun était de nature corporatiste: les avocats de ces régions réclamaient de pouvoir utiliser l’anglais dans les procédures judiciaires ; ils ont été suivis par un mouvement de six syndicats d’enseignants. Les autorités ont commencé à répondre à ces revendications de nature linguistique, mais la situation a rapidement dégénéré en manifestations violentes. L’État a alors déployé les forces de l’ordre pour garantir la sécurité des personnes et des biens ».


« Au début de l’année 2017, a poursuivi la délégation, les manifestations se sont transformées en revendications sécessionnistes accompagnées de pillages.

Les revendications sécessionnistes s’accompagnent actuellement d’attaques mortelles contre des gendarmes, dont trois sont décédés. Tel est le contexte de la « crise anglophone ». « La réaction des autorités consiste donc à rétablir l’ordre, à poursuivre les auteurs de crimes et à lancer des enquêtes sur les décès enregistrés. Parallèlement, le gouvernement prend les mesures nécessaires pour rétablir le vivre ensemble dans les deux régions concernées. En août 2017, 98 personnes ont été interpellées pour troubles à l’ordre public: douze ont été relaxées et les autres ont été condamnées à des amendes.

D’autre part, 13 personnes sont en cours de jugement pour des faits de rébellion armée, terrorisme et sécession. Ultérieurement, plusieurs centaines de personnes ont été interpellées après de nouveaux troubles au début du mois dernier [octobre 2017, Ndlr]».