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Actualités of Tuesday, 7 August 2018

Source: camerounlink.com

Ambazonie: une analyse de la situation qui fait craindre le pire

La crise anglophone dure et continue de faire des victimes. La crise anglophone dure et continue de faire des victimes.

On ne présente plus Mola David, l´un des camerounais les plus influents de la Diaspora, connu pour les prouesses de son entreprise dans le monde des énergies renouvelables. Mais Mola est aussi connu comme un acteur très engagé de la société qui s´intéresse sur le devenir de son pays le Cameroun. Camerounlink.com est allé à la rencontre du guru des énergies renouvelables en Allemagne. Ses pensées sont restées très proche de son pays.

Mr. Mola, La «crise anglophone» a entraîné le Cameroun dans un cycle de violences de plus en plus meurtrières. Quelle est votre lecture de la crise anglophone ? Quelle solution ?

Notre risque de vivre le schéma ivoirien (ou pire car les ivoiriens n’avaient pas un problème de sécession) de sortie de crise est bien réel. Tous les ingrédients sont réunis pour que nous débouchions dans une impasse politique, voire une guerre civile regrettable. C’est très inquiétant.
Lorsque nous apprenons que les populations prennent les armes contre les sécessionnistes, le conflit prend encore une dimension grave car c’est ainsi que ça a commencé en Somalie et a abouti à la naissance des « warlords ». Le gouvernement doit à tout prix contrôler cette situation.

Les méthodes (militaires) de résolution de conflits utilisés lors des indépendances ne fonctionnent plus de nos jours comme avant car maintenant les ONG ’s sont devenues plus puissantes ; aujourd’hui elles dictent même aux multinationales certaines règles de conduite à tenir. Les gouvernements n’en échappent pas.

Malheureusement nous sommes tombés dans un piège de la géopolitique internationale actuelle. Garantir l’unité et la stabilité du Cameroun est notre seule arme puissante contre toute forme de déstabilisation extérieure. C’est seulement dans cette unité et stabilité que nous pouvons résoudre nos problèmes internes. Vu de cet angle, je comprends très bien la position du gouvernement qui reste catégorique sur ce point.

Certes, les Anglophones luttent pour la bonne cause. Beaucoup de leur revendications sont légitimes et pourraient être les nôtres Francophones. Mais c´est le chemin emprunté en passant par la sécession et "l´Ambazonie" qui n´est pas bon et il est suicidaire en plus. Même si j´admire leur courage et leur détermination (ce qui manque à nous francophones), les combattants « Ambazoniens » doivent mettre en veille leurs armes immédiatement et revenir aux méthodes pacifiques afin de limiter des pertes en vies humaines et trouver une solution pacifique à ce conflit. Pour les deux camps en conflit, Il ne faudra pas que l’intérêt personnel prime sur l’intérêt commun général qui sera ainsi sacrifié.

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Je précise encore qu’être contre la sécession ou l’Ambazonie ne signifie pas supporter le régime actuel mais c’est aimer le Cameroun. Tout Camerounais responsable (Anglophone ou Francophone) doit œuvrer dans ce sens pour garantir l’intégrité et la souveraineté du territoire. Je suis un fou du Cameroun, mon « Afrique en miniature ». La paix réelle n’est possible que dans un Cameroun un et indivisible. Toute médiation sérieuse doit partir de cette base et toujours avoir l’unité et la stabilité du Cameroun en vue.


Est-ce vrai que vous vous êtes fait proposer comme médiateur impartial ?


Oui, en concordance avec les propositions allemandes j’ai même proposé une piste de solutions de sortie de la crise. Plusieurs acteurs politiques camerounais ont tout mis en oeuvre pour obliger le pouvoir actuel à Yaoundé à trouver une issue favorable à la crise anglophone. Plusieurs médiateurs se sont proposés et le pouvoir de Yaoundé a toujours dit non.

Sachez que je ne dors pas quand les miens sont menacés. La paix n’a pas de prix. Seul le dialogue inclusif entre les Camerounais permettra de répondre, de manière pacifique et concertée, aux préoccupations de toutes les parties, dans le respect de l’unité et de l’intégrité du pays et éviter une ingérence extérieure. Ce dialogue inclusif pour lequel je me suis déjà engagé personnellement et continuerai à m’engager, doit être initié le plus rapidement possible. Il est encore temps.

Faire la guerre pour arrêter celle-ci ne fait que perpétuer cette dernière. Il est grand temps qu’on s’achemine vers une vraie réconciliation nationale afin d’aplatir tous les différends et repartir sur de bonnes bases pour préserver l’unité et à la stabilité du Cameroun.

Pour échapper à une déstabilisation quelconque dans le contexte actuel le Cameroun et son peuple doivent éviter tout ce qui les divise : tribalisme, haine, division religieuse, toute forme de discrimination, repli identitaire, etc. En clair, nous avons donc intérêt à nous unir sinon à périr.

Quel est votre avis sur l’initiative du Cardinal Tumi ?

Chaque initiative visant à retrouver la paix dans ce pays est à saluer. Toute médiation sérieuse doit avoir l’intégrité du territoire camerounais en vue, en clair pas de sécession et pas d’Ambazonie. Tout le reste est et doit être discutable et négociable.

La diversité du peuple Camerounais est-elle un problème ?

Dans le cas spécifique du Cameroun, oui, mais la diversité ne devrait pas être un problème. C’est nous-mêmes qui avons fait de cette diversité un problème selon la devise « mieux diviser pour mieux régner ». Nous devons nous concentrer sur les avantages de cette diversité et aller vers une nouvelle devise qui est « rassembler pour mieux régner ». Chaque ethnie a ses qualités. Nous ne devons pas nous concentrer sur ce qui nous divise mais plutôt nous interroger quelle ethnie possède quels avantages et consolider ces acquis ; faire de ces acquis une force commune et construire sur ce socle un avenir meilleur. Le peuple Camerounais est un peuple béni. Ce n’est pas pour rien que Dieu nous a mis ensemble. Il ne nous donne pas un problème si nous sommes incapables de le résoudre. Il nous a mis ensemble en Afrique Centrale pour être la locomotive de l´Afrique dans tous les domaines et servir d’exemple pour toute l’Afrique. Ce n’est pas pour rien que le Cameroun est aussi appelé l’Afrique en miniature.

Beaucoup de personnes prônent le fédéralisme comme une piste de sortie de solution. Qu’en pensez-vous ?

Contrairement à ces personnes, la forme de l’Etat importe peu pour l’instant. Maintenant ce qui compte c’est d’abord de garantir l’intégrité du territoire et la stabilité du Cameroun.

On ne peut pas résoudre un problème national par le repli identitaire. C’est carrément faux. Je ne sais pas pourquoi nous voulons toujours reculer ? Nous avons reculé dans notre développement et maintenant nous voulons encore reculer même dans notre histoire. Dites-moi quand est-ce que nous allons travailler pour le progrès de ce pays ? Beaucoup de pays nous envient pour notre unité mais apparemment nous ne connaissons pas la valeur de cette unité-là. Pour moi Le fédéralisme est un acquis. Il ne s’agit pas d’un débat d’intellectuels. Il s’agit d’un sujet qui menace la sécurité nationale du pays. La paix réelle n’est possible que dans un Cameroun un et indivisible. Certes il y a eu des erreurs dans le passé. Mais nous sommes déjà passés par le fédéralisme pour arriver à l´État unitaire, qui est également un acquis qu´il faut consolider à tout prix. Partant de ces acquis il nous faut maintenant aller vers une vraie décentralisation effective. Vous ne pouvez pas discuter de fédéralisme ou de décentralisation ou toute autre forme de l’Etat sans garantir l’intégrité du territoire et la stabilité du Cameroun. C’est un peu comme si vous êtes à la maison et vous voulez choisir quel type de thé que vous aimerez bien boire pendant que vous laissez en même la porte de votre maison ouverte aux bandits.

Certes, la forme de l’Etat est importante mais les problèmes du Cameroun résident principalement dans le partage équitable du pouvoir et des biens de l’Etat. C’est sont ces problèmes là que nous devrons d’abord résoudre.

A propose des élections présidentielles 2018 au Cameroun : La fonction présidentielle a été banalisée au Cameroun ?

Oui, au regard du code électoral en vigueur, très peu de dossiers de candidature à l’élection présidentielle ont de chance de prospérer. Il y aurait beaucoup de légèreté dans la constitution de ces dossiers, preuve que la fonction présidentielle a été banalisée au Cameroun. Redonner à cette fonction ses lettres de noblesse sera l’une des missions du prochain Président de la République.

Nous sommes en pleine crise anglophone. Je trouve cela très choquant et égoïste de tenir les élections présidentielles le 07 octobre 2018 prochain.
Une élection présidentielle est comme une foire républicaine pour les candidats et leurs partis respectifs pour se présenter au peuple camerounais. Or, aujourd’hui, le Cameroun est un pays en guerre sur quatre fronts différents et pratiquement en deuil tous les jours. Des Camerounais(es) meurent chaque jour. Un candidat sérieux ne peut pas parler aux Camerounais de son programme et son projet de société, alors que nous sommes en train de nous entretuer.A mon humble avis le contexte et l’échéance politique actuels ne sont pas propices pour les élections présidentielles car le pays est instable.
M. Biya est officiellement âgé de 85 ans. Le mandat présidentiel au Cameroun dure 7 ans. Cela veut dire que s’il effectuait ce mandat, il aurait 92 ans à la fin de celui-ci. M. Biya est au pouvoir depuis 36 ans.Contrairement à certains je suis de ceux qui pensent que l’âge n’est pas un problème si l’équipe dirigeante était jeune ; le Président ne doit pas être nécessairement jeune mais l’équipe dirigeante (gouvernement) doit être un mixte de jeunes et vieux.S’il s’entoure lui-même des vieux pour diriger un pays ci-jeune comme le Cameroun c’est un grand problème. Lui et son gouvernement sont carrément déconnectés de la jeunesse et ainsi du pays. Pour moi c’est l’âge de son gouvernement qui cause un problème. Il faudra le rajeunir à tout prix après les élections.

Par contre l’âge du Président peut jouer un rôle aux yeux des investisseurs. Aucun investisseur au monde par exemple ne peut apporter des financements dans un pays où le président a 86ans, car à cet âge, la vie n’est plus sûre.
Cette situation isole complètement le Cameroun du monde financier international. Tout investisseur aurait peur des troubles qui surviendraient au cas où le président viendrait à disparaître. C’est ici le grand problème et le grand danger pour le pays.

Le Cameroun compte 23,4 Millions d’habitants. Est-ce qu’il est le seul candidat capable de diriger le Cameroun ?

La réponse est clairement non. C’est une absurdité totale de toujours croire que seuls les mêmes ou les gens connus peuvent apporter des solutions aux problèmes de ce pays ou décider de l´avenir de tout un pays. Nous devons changer de mentalité.

«Ne dure pas au pouvoir qui veut, mais dure au pouvoir qui peut». Paul Biya ne dure pas au pouvoir parce qu’il veut, mais parce qu’il peut…

C’est la seule phrase qui m’a gêné dans tous ses propos de 36 ans car cette phrase est une insulte grave pour tous ses compatriotes Camerounais. Ma première pensée était : « Quelle arrogance envers ses compatriotes dont il a la charge ? ». Elle n’est pas bonne et ne lui apporte rien de plus.

J’aimerais donner de l’espoir à mes compatriotes en disant qu’il y a bel et bien beaucoup de Camerounais(es) qui peuvent faire ce travail et même mieux que ceux qui ont la tâche aujourd’hui mais qui ne veulent pas car la fonction présidentielle a été banalisée au Cameroun. N’oubliez pas que nous sommes 23.4 Millions d’habitants et vous ne pouvez sérieusement croire qu’aucun Camerounais ne puisse diriger ce pays en dehors du Président actuel!

Que pensez-vous du retournement de veste de certains opposants ?

Pour moi, ce ne sont pas des opposants. Ce sont des pseudo-opposants pratiquant la politique du ventre. « Ventre affamé n’a point d’oreille », dit-on, j’ajouterai encore « vendre affamé n’a point d’oreille ni de conscience ». La Présidentielle de 2018 montre tout simplement que dans le paysage politique du Cameroun il y’a désormais le trafic des investitures. C’est la nouvelle immoralité qui est apparue dans la course à la présidentielle de 2018.

Je qualifie cette coalition comme la démonstration de l’incrédibilité des membres de l’opposition camerounaise, qui aurait une chance à cette présidentielle que si par consensus, elle dégage un seul candidat. En ce qui concerne les G-20 Il s’agit purement et simplement d’une opposition alimentaire au sens propre du terme, 20 faux opposants cherchant à récupérer 25 millions chacun, c’est tout.

Que pensez-vous de la vidéo d’exécution sommaire de femmes et d’enfants ?

Je ne peux assez condamner ces crimes. Encore une fois : En mon nom propre et assumant mes propos je condamne toute forme de violences des deux côtés contre la population civile innocente.

Je condamne fermement l’exécution sommaire des femmes et d’enfants indépendamment de l’identité des auteurs de ces crimes contre l’humanité. Vous conviendrez avec moi qu’on ne peut pas accuser un bébé d’être de Boko Haram, non.
Que ceux qui ont commis ces crimes soient arrêtés, jugés et punis conformément aux lois en vigueur.

Que pensez-vous de L’arrivée de hauts responsables de loges exotériques dans le pays alors que se prépare l’élection du chef de l’Etat ?

La bataille autour du pouvoir est d’abord spirituelle. L’arrivée de hauts responsables de loges exotériques dans le pays est un mauvais signe. Les candidats aux élections recourent à des pouvoirs spirituels mystiques pour réduire l’esprit de discernement des populations qui ont, de ce fait, un jugement amoindri et donc une moindre capacité à s’interroger sur des questions importantes. Je condamne fermement ce genre de pratiques maléfiques et souhaite que le Cameroun revienne sous la protection unique du Dieu tout puissant et le créateur de toute chose.

Que pensez-vous des dérapages de l’armée, ses expéditions punitives dans les villages ?

L’armée Camerounaise est professionnelle et fait un très bon travail pour protéger le peuple. Je ne doute point de son professionnalisme vu le ranking qu’elle occupe sur le plan international. Mais dans des circonstances pareilles les erreurs sont inévitables. L’armée camerounaise doit encore beaucoup apprendre et se professionnaliser encore d’avantage afin d’éviter ces exactions. L’ONU et d’autres ONG’s n’attendent que cela pour justifier leur intervention éventuelle. L’armée camerounaise doit éviter de tomber dans ce piège.

Si ces dérapages et ces expéditions punitives dans les villages continuent dans les deux camps (armée camerounaise et Ambazoniens) continuent, il faudra les condamner énergiquement.

Que pensez-vous du Plan d´assistance humanitaire d´urgence ?

Je n’ai rien contre un plan d´assistance humanitaire d´urgence mais le devoir d’un gouvernement n’est pas de faire de l’humanitaire à l’endroit de sa population. Dans le cas précis l’idéal humanitaire se veut être déconnecté des intérêts de l’Etat Camerounais car il repose sur l’impartialité, la neutralité et l’indépendance, qui sont ses principes fondamentaux à respecter.

La guerre plombe l’économie et se veut être financée ; il faut s’endetter ; ce qui fait que l’économie de tout le pays est actuellement sous perfusion. C’est tout le pays entier qui a besoin d’un plan Marshall, pas seulement l’Extrême-Nord, le Nord-Ouest et Sud-Ouest. Un vrai plan Marshall au sens propre du terme n’est possible que lorsque la guerre sera terminée entre les deux camps.

Etes-vous contre une intervention de l’ONU au Cameroun ?

Il appartient, en effet, aux Camerounais de procéder eux-mêmes aux transformations qu’ils veulent. S’ils veulent la démocratie ou l’alternance, il est de leur responsabilité de s’organiser à cet effet. Ceux qui en appellent aux interventions externes souvent n’en connaissent pas le prix. Rien de tout cela n’est gratuit.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein, a exprimé mercredi sa profonde inquiétude suite aux informations persistantes faisant état de violations des droits de l’homme et abus commis dans les régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest du pays, ainsi que dans l’extrême nord.

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Oui, Monsieur Zeid Al Hussein, a déclaré que le gouvernement n’a pas permis au bureau local de l’ONU de vérifier ces informations afin de se faire une idée. A en croire le Haut-Commissaire de l’ONU, Yaoundé aurait donc tout manigancé afin qu’ils ne disposent pas des informations sur cette affaire et d’autres exactions. Cette énième sortie de l’ONU montre que la situation est préoccupante et que le régime de Paul Biya se doit de faire plus de lumière sur les opérations. Sinon la situation va escaler et une intervention serait inévitable ; ce qui n’est pas du tout souhaitable pour notre pays.

La dette publique camerounaise atteindra «33% du PIB en moyenne d’ici fin 2020», selon S&P. Votre commentaire ?

S’endetter pour financer la croissance n’est pas un problème. Mais le Cameroun s’endette pour financer d’autres choses, telles que la guerre.
Il faut que tous les candidats aux élections présidentielles de 2018 soient conscients du problème de la dette. Quel que soit le futur Président du Cameroun il sera le Président d´un pays pauvre très endetté !Il faudra d’abord sortir le Cameroun de cette mauvaise classification avant de parler d’émergence !

Le Franc CFA : Le leader de l´ONG Urgences panafricaines, Kemi Seba lutte pour l’abandon du F CFA.Quelle est votre position sur ce sujet ?

Je partage son point de vue pour l’abandon du F CFA mais pas le chemin pour y parvenir.

Abandonner le F CFA oui mais après ?...après on verra ? Non, ce n’est pas comme ça que cela se passe. Avant de quitter le F CFA il nous faut avoir une alternative fiable.

Pour l’instant je n’ai pas encore vu cette solution alternative praticable.

Le Franc CFA ou franc des colonies françaises d’Afrique existe aujourd’hui sous deux formes : CFA-Franc BCEAO (Franc de la Communauté Financière d´Afrique) et CFA-Franc BEAC (Franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale) mais le principe reste le même. Même de nos jours, les anciennes colonies versent au trésor de Paris 50 % de leurs revenus, et ensuite paient les 20% pour assurer les fluctuations des marchés et couvrir les frais de la Banque de France !

Prenons un exemple très simple pour illustrer ce que cela veut dire concrètement pour les colonies en question : Imaginez que vous avez 10.000F CFA, et vous devez remettre à quelqu’un 5.000 FCFA, et ajouter en plus 2.000 FCFA de frais…. Il ne vous restera plus que 3.000 FCFA. Comment pouvez-vous vous développer sous ces conditions ?

Imaginez un peu ce que 70 % en plus ou en moins ferait au budget d’un pays comme le Cameroun tout entier ? C’est soit la pauvreté extrême comme c’est le cas aujourd’hui, ou un certain équilibre budgétaire au cas où on arriverait à sortir de ce dilemme monétaire.

Comme les conditions actuelles sont mauvaises les 16 pays de la zone franc doivent-ils quitter le F CFA ? Ont-ils la capacité d’avoir une monnaie unique autre que le CFA ?

Nous voulons toujours mettre la charrue avant les bœufs et c’est pour cela que rien ne marche.

Il n’est même pas nécessaire d’aller jusque-là. Ce qu’il faut, c’est que les dirigeants africains fassent vraiment preuve de responsabilité. Le choix est d’abord politique avant de prendre la dimension économique et technique.

Les deux banques centrales d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale doivent formuler clairement les objectifs et démontrer leur capacité à financer la croissance économique et évaluer la qualité de leur gestion monétaire. Après on pourra penser à modifier le régime de change.

Moi, je juge plutôt urgent de revoir la parité fixe entre le franc CFA et l’Euro car le franc CFA est beaucoup plus influencé par les événements au sein de la zone euro que par la conjoncture au sein de la zone franc. C’est vraiment absurde. C’est la conjoncture au sein de la zone franc qui devrait déterminer la valeur du franc CFA et non ce qui se passe en Europe.
Dans l’absolu, ce n’est pas impossible d’avoir une monnaie qui nous soit propre, puisqu’il s’agit d’un élément de la souveraineté nationale. Les autres pays africains ont leur propre monnaie, cela ne pose aucun problème. Je prends ici l’exemple de la Mauritanie qui est sortie du franc CFA en 1973.

Voici ce que je crois : Pour le moment, nous pouvons dire que le franc CFA est une monnaie qui nous garantit une certaine sécurité, surtout lorsqu’il s’agit de nous protéger contre les chocs économiques structurels et cela nous permet de rivaliser et de commercer internationalement, dans un monde de plus en plus mondialisé. Nous ne sommes pas prêts. Nous ne sommes pas prêts d’un point de vue géostratégique, du point de vue politique et économique, du point de vue technique, en particulier lorsqu’il s’agit de gérer une monnaie. Nous ne sommes pas prêts à prendre le risque de se débarrasser de l’euro.

Et la question de la souveraineté alors ?

La question de la souveraineté est légitime. Mais il ne faut pas penser que la monnaie seule est l’alpha et l’oméga du processus de développement et de croissance de l’Afrique. Il y a des questions liées à la bonne gouvernance, à la productivité et à la compétitivité que nos pays doivent d’abord clarifier et résoudre. La zone franc a besoin de produire, transformer sur place les matières premières dont elle regorge, donner du travail décent à ses jeunes, et disposer d’une monnaie qui soit le reflet exact de la force de son économie réelle. C’est à nous d’assumer notre destin.

5 chefs d’Etat de la CEDEAO se sont retrouvés en octobre dernier à Niamey pour tenter d’accélérer la mise en place de la monnaie unique. C’est une réponse au problème ?

Non, je ne crois pas car la CEDEAO compte 15 Etats membres pas 5. L’échéance de 2020 pour la mise en œuvre d’une monnaie unique à l’échelle de la CEDEAO me paraît illusoire.
Il paraît prématuré de mettre en place une monnaie unique à l’échelle de la CEDEAO, avec une économie telle que le Nigeria et peut-être l’adhésion prochaine du Maroc, qui ne semblent pas prêt à abandonner leurs monnaies nationales. On n’imagine pas le Maroc se passer du dirham pour une monnaie de la CEDEAO.
A mon avis L’idée de la mise en place de la monnaie unique est bonne mais elle ne doit pas être régionale ; elle doit être une monnaie unique africaine.

L´ancien ministre togolais Kako Nubukpo, passé directeur de la francophonie numérique a été viré de ses fonctions au sein de l´organisation internationale de la francophonie suite à sa réponse dans le Journal Le Monde aux déclarations du président français Emmanuel Macron sur le franc CFA à Ouagadougou. Qu’en dîtes-vous ?

C’est un grand économiste. J’ai du respect pour cet homme. On ne peut pas critiquer quelqu’un qui vous garantit votre pain quotidien sans conséquences. Je crois qu’entretemps il a déjà trouvé un nouveau boulot, donc pas de soucis.

Quel est votre regard sur la crise des migrants en Europe ?

La crise des migrants est avant tout une vraie crise politique fabriquée. En fait les Etats ont déjà réussi, par un travail conjoint, à réduire fortement les flux migratoire vers l’Europe mais certains essaient d’instrumentaliser la situation des migrants pour créer une tension politique et jouer avec les peurs des populations respectives. En réalité, l’Europe traverse une vraie crise politique très grave. On assiste simplement à un affrontement entre égoïsmes nationaux. Ce n’est pas glorieux pour l’Europe. Hélas les migrants jouent maintenant le rôle de bouc émissaire.

Quelles solutions pour lutter contre cette crise ?

L’Afrique est vraiment un grand paradoxe. Vous conviendrez avec moi que la terre africaine (et même le ciel Africain (à cause du soleil – énergie solaire)) est riche mais ses ressources continuent à enrichir non pas les Africains mais des individus qui œuvrent à l’appauvrissement de la population. Résultat : les gens sont obligés de fuir vers l’Europe qui ne veut rien savoir d’eux. Nous devons créer nous-mêmes nos propres richesses chez nous. Les Africains doivent s’unir ou périr. Mais c’est le dernier cas qui semble se produire actuellement et c’est très dommage.


Mais tous les dirigeants parlent d’émergence…

Oui, par exemple dans notre pays le Cameroun on parle d’émergence 2035. Cette émergence annoncée par les dirigeants Africains relève d’une simple propagande politicienne. Il s’agit d’une simple chimère. Aucun pays ne peut être émergent avec le F CFA et les accords APE. C’est une escroquerie politique et morale. C’est tout.

L’Union Africaine parle du plan 2063 ? Canular ou arlésienne : Quel est votre avis ?

Ici aussi c’est pareil. Quand j´ai lu la première fois « Afrique perspectives 2063 », j´ai cru à une plaisanterie ou dans un film de science-fiction. Je me demande pourquoi les populations africaines doivent attendre leur bonheur jusqu’en 2063 ?

C’est en fait une autre propagande politicienne dont les perdants sont les populations africaines car ceux qui sont responsables de ce canular aujourd’hui ne seront pas encore vivants pour être tenus responsables de leurs actes posés après 45 ans (de 2018 à 2063) !

La Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) : c’est bon pour l’Afrique ?

Oui, c’est une bonne chose même s’il y a encore des risques auxquels devront faire face les pays africains et les pays adhérents en particulier. Sans plus entrer dans les détails je crois que la mise en œuvre du projet même pourrait s’avérer complexe. Cela, compte tenu du nombre, de la diversité et des étapes développement économique des États membres. Des coûts d’ajustement importants pour certains pays membres sont également à prévoir.

La COP24 à Katowice en Pologne : A votre avis, quelle devrait être la position de l’Afrique ?Quelle est votre vision par rapport à ce sujet ?

Oui, Katowice accueillera la conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP24) en 2018. Il s’agira de finaliser les lignes directives visant à rendre l’accord de Paris pleinement opérationnel, et de faire le bilan de la situation collective des pays par rapport aux objectifs et aux ambitions de Paris pour les années et décennies à venir. L’Afrique doit y aller et parler d’une seule voix.

L´objectif principal de l´Accord de Paris est de maintenir la hausse de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius au cours de ce siècle et de mener des efforts visant à limiter encore plus l´augmentation de la température, soit à 1,5 degré Celsius au-dessus des niveaux préindustriels. Le secteur énergétique compte parmi ces efforts, en particulier celui des énergies renouvelables. Pour moi l´Accord de Paris est un mile stone vers un monde alimenté à 100% en energie renouvelable. La diplomatie climatique internationale doit encore faire beaucoup d’efforts dans ce sens.

Quels sont les défis énergétiques de l’Afrique ?

Près de 650 millions de personnes sont privées d´électricité en Afrique subsaharienne, selon les récentes données de la Banque mondiale. Rien de la croissance espérée pour l´Afrique ne sera possible sans électricité. Et pour le moment, du côté des infrastructures, on est loin du compte. Dans certains pays comme le Bénin, la Namibie ou encore le Togo, la production est inférieure à la demande, provoquant une insécurité énergétique. Pourtant les ressources renouvelables sont immenses : l´Afrique, c´est plus de 10 térawatts (TW) de solaire, 350 gigawatts (GW) d´hydroélectricité, 110 GW d´éolien, et un surcroît de 15 GW de géothermique.

Après le succès du sommet de Paris sur le climat de décembre 2015, l’heure est au soutien au développement des énergies bas carbone, donc aux ressources renouvelables listées ci-haut. L’Afrique pourrait ainsi passer directement à une nouvelle ère en matière énergétique sans franchir les différentes étapes qu’ont pu connaître les pays développés pour y parvenir. A cet égard, l’utilisation décentralisée de l’énergie solaire par exemple pourrait constituer une véritable révolution. Sauf qu’apparemment les Africains eux-mêmes ne sont pas intéressés à cette révolution.

L´Afrique du Sud renforcera l´utilisation durable de l´énergie nucléaire pour conduire son programme de développement, malgré les critiques croissantes contre le projet, a déclaré le ministre de l´Energie son honorable Mr. David Mahlobo. Qu’en dîtes-vous ?

Je ne suis pas familier avec la politique énergétique sud-africaine ; il semblerait qu’il existe un lobbying pour l´énergie nucléaire. Je suis contre l´utilisation durable de l´énergie nucléaire en Afrique car les risques technologiques sont très hauts surtout en ce qui concerne le traitement des déchets.
D’après mes informations le nouveau Président Sud-Africain vient de stopper les négociations avec le Président russe Mr. Poutine. Pour moi, c’est une bonne nouvelle. L’Afrique n’a pas besoin de la technologie nucléaire, ni pour son armement, ni pour son électrification.

Quelle est votre approche pour l´ Electrification de l’Afrique ?

Beaucoup de projets ont été déjà initiés pour électrifier l’Afrique et c’est bien. En ce qui me concerne j’ai une autre approche. En tant qu’Africain mon but n’est pas de réduire mes frères et sœurs Africains uniquement à des consommateurs d’électricité. Mon approche est d’industrialiser l’Afrique par l’utilisation massive des énergies renouvelables. Cette approche permettrait de créer des emplois et générer des revenus et plus.

Comment résorber le déficit énergétique du Cameroun ?

Comme nous l’avons vu dans d’autres domaines, le Cameroun ne profite pas de la diversité de son potentiel énergétique. Il privilégie l’hydroélectricité sous prétexte qu’il n’a pas de compétence dans les autres secteurs comme le solaire, la géothermie, la biomasse, l’éolien, etc. On gaspille le potentiel énergétique de ce pays comme on gaspille le capital humain Camerounais.
Pour ne pas trop entrer dans les détails au lieu de privilégier l’hydroélectricité l’Etat camerounais doit créer de bonnes conditions pour que les investisseurs privés et les collectivités locales (décentralisation effective) travaillent pour l’électrification efficace du pays.

Et L’agriculture ?

L’agriculture peut être elle aussi industrialisée de la même façon. Elle nécessite aussi de l’énergie renouvelable pour le pompage, les machines agricoles, etc. L’industrialisation de l’agriculture en utilisant massivement les énergies renouvelables devrait nous conduire vers une véritable sécurité alimentaire dont l’Afrique a beaucoup besoin.

Selon nos informations vous luttez beaucoup pour de bonnes causes…

Oui c’est vrai que je lutte pour beaucoup de bonnes causes.
Le paradis connu sous le nom de Jardin d’Eden était terrestre et le paradis prochain que nous attendons qui est la « nouvelle Jérusalem » sera lui aussi terrestre. Pourquoi donc ne pas commencer à construire ce paradis terrestre maintenant ? On attend quoi ?

…même les bonnes causes doivent être financées ?

Vous avez pleinement raison. Tout doit être financé. C’est sur cela que je travaille actuellement.

Y’aurait-il des surprises positives à attendre de ce côté ?

De bonnes surprises…je ne fais que de bonnes surprises. Je crois que oui il y en aura bientôt.S’il y a quelque chose à annoncer, vous le saurez en premier.

Selon nos sources, vous seriez en position de lancer un vaste programme de financement innovatif des énergies renouvelables dans tous les 54 pays africains ?

Oui, mais le principe n’est pas nouveau. Nous l’avons adapté aux nouvelles réalités de financement d’aujourd’hui.

Pourquoi ce financement est-il innovatif ?

Nous avons fait revivre le principe de troc déjà connu en Afrique et l’avons en quelque sorte modernisé.

Nous avons lu dans l´un de vos interviews que vous êtes favorable à un revenu universel ? De quoi s’agit-il ? Pourquoi vous vous engagez pour un revenu universel ?

Le revenu universel est un revenu de base payé sur une base individuelle, sans conditions de ressources ni obligation ou absence de travail. Il y a beaucoup d’arguments pour un tel revenu universel. Parmi les arguments invoqués pour sa mise en œuvre on trouve je cite les principes de liberté et d´égalité, la réduction voire l´élimination de la pauvreté, le combat pour des conditions de travail plus humaines, l´amélioration de l´éducation, la réduction de l´exode rural et des inégalités régionales, etc. Pour moi personnellement, c’est la réduction voire l´élimination de la pauvreté l’argument le plus fort.

A part la technologie solaire photovoltaïque vous êtes également engagé dans la technologie de la blockchain de l’intelligence artificielle (IA). Qu’est-ce que ces technologies ?

La blockchain est une technologie de stockage et de transmission d’informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe central de contrôle.

L´intelligence artificielle (IA, ou AI en anglais pour Artificial Intelligence) consiste à mettre en œuvre un certain nombre de techniques visant à permettre aux machines d´imiter une forme d´intelligence réelle.

Quels sont les avantages de cette technologie de blockchain pour l’Afrique ?

La technologie Blockchain propose de nombreux avantages : Créer de la confiance entre deux parties sans intermédiaire ; réduire drastiquement les coûts de transaction ; permettre l´automatisation de contrats immuables, offrir la perspective d´un nouveau mode de gouvernance

La création de confiance entre deux parties sans intermédiaire

La transmission de valeur entre utilisateurs du réseau repose sur la cryptographie asymétrique. Le registre public n´est pas tenu par une institution centrale : chaque nœud en possède une copie. Les utilisateurs du réseau connaissent les modalités de son fonctionnement et la blockchain repose sur l´acceptation d´un consensus commun. Ainsi l´unité échangée n´est pas soumise aux décisions arbitraires d´une banque ou d´un état.

La réduction des coûts de transaction

C´est dans le secteur de la finance que le bouleversement peut être l´un des plus importants. La mise en concurrence des mineurs provoque mécaniquement une baisse des frais de fonctionnement du réseau. Les banques s´en inspirent naturellement pour l´implémenter dans leurs services (voir Ripple, système de règlement brut en temps réel).

Une automatisation de contrats immuables

Le registre d´une blockchain permet la mise en place de "contrats intelligents" (smarts contracts) dont les conditions sont fixées à l´avance entre deux tiers (voir Ethereum). Lorsqu´un événement se produit, le déclenchement de la clause associée est immédiate et transparente. L´instantanéité du réseau peut assurer le versement d´un paiement dans la foulée : on notera l’intérêt de la technologie pour le secteur de l´assurance par exemple.

Un nouveau mode de gouvernance

La mise en place d´un système de vote infalsifiable et ergonomique apparaît comme une application évidente de la blockchain. On peut imaginer une votation sur un projet dont l´allocation des fonds est automatisée lorsqu´un certain seuil est obtenu dans les suffrages (la blockchain permet l´anonymisation de l´individu bien-entendu). Le registre étant public, la corruption est rendu quasiment impossible.

L’un des principaux avantages de la technologie de la chaîne de blocage est qu’elle est décentralisée et transparente, ce qui conduit à de nombreux cas d’utilisation possibles basés sur la lutte contre la corruption des systèmes politiques et électoraux.

Pour la première fois l’Afrique a l’opportunité de prendre part à une révolution au lieu de la subir tardivement mais cela dépend de nous, de notre engagement et à notre préparation à prendre part comme acteurs de cette révolution.

Avantages de l’intelligence artificielle (IA)

Avantages de l´IA dans le travail : Elle pourrait remplacer l´homme ainsi, elle pourrait réaliser des tâches pénibles ou dangereuses. De plus, elle ne présenterait aucune contrainte physique, (besoin de nourriture, repos...) ce qui fait qu´elle serait toujours en activité et au service de l´Homme.
Avantages dans le quotidien : Elle permettrait de réaliser toutes les tâches ménagères, (ménage, courses, cuisine, jardinage...) dans le futur les IA pourront surement avoir une apparence humaine pour le contact social.
Avantages dans le domaine calculatoire : Le premier avantage de l´IA est la limitation des erreurs de calculs. En effet grâce à tous les algorithmes, il est plus facile d´utiliser un ordinateur pour résoudre des calculs. Cela est plus rapide et plus efficace.

Alors que pour un calcul très long, l´homme risque de se tromper à multiples reprises et de prendre beaucoup de temps, l´ordinateur lui, va donner la réponse rapidement. Néanmoins, ce n´est que le principe d´une calculatrice mais en plus évolué.
Avantages dans les déplacements : Aujourd´hui, il existe déjà des véhicules pouvant se déplacer seuls à l´aide de caméras et de capteurs répartis sur ceux-ci.

Avantages dans le domaine de la médecine : Ces IA seront des reproductions de l´Homme, donc on peut envisager qu´elles seront conçues avec des prothèses qui pourraient servir aux personnes ayant perdu un membre de pouvoir retrouver une vie normale.
Avantages dans les jeux : L´IA va permettre aux joueurs d´affronter des joueurs de plus en plus forts et expérimentés et donc de ne plus se lasser d´un jeu trop vite, car celle-ci pourrait être imbattable.
Qu’on le veuille ou non, l’IA et la robotique sont l’avenir des soins de santé. L’ambition ultime est l’accès à des soins de qualité à des tarifs abordables permettant ainsi de garantir une meilleure santé pour tous. Intégrer harmonieusement l’IA et la robotique aux systèmes existants, puis créer de nouveaux modèles de soins basés sur ces technologies, peut entraîner des avantages économiques et sociaux considérables?
L’IA peut être utilisée en Afrique aussi pour appréhender la pauvreté.
L’Afrique ne doit pas rater le train de cette nouvelle révolution. L’Afrique n’a pas d’autres choix, elle doit s’y engager sans complexe.
En récapitulatif vous avez déjà des solutions à presque tous les problèmes de l’Afrique et du Cameroun en particulier…
L’énergie est un secteur stratégique de l’Etat et donc politique. Avoir des solutions et même le financement nécessaire pour implémenter ces solutions c’est une chose mais ce n’est pas moi qui décide de ce qui doit être fait. J’aimerai que les peuples africains et en particulier le peuple Camerounais comprennent cela.


Si nous sommes bien informés, vous vous êtes même fait beaucoup d’idées sur l’économie aux réalités Africaines. Alors selon vous quelle économie serait idéale pour notre monde ?


Le sujet de ma thèse en 1998 était l’économie circulaire.


C’est quoi alors l’économie circulaire ? En quoi est-elle bonne pour nous ?


L’économie circulaire est un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en développant le bien-être des individus.
C’est que nos parents au village font déjà. Ils réutilisent la même terre pour reconstruire de nouvelles cases.

Et comme je suis dans les énergies renouvelables depuis 1996 (22 ans maintenant) vous comprendrez que la composante verte ne doit passer manquer.

Je dois avouer que toutes les formes d’économie capitaliste et communiste ont en réalité échouées.
Notre monde a besoin d’une économie circulaire verte, sociale et solidaire. La base est l’économie du bien commun. C’est la seule forme d’économie prédestinée à l’Afrique.


Pour conclure revenons au Cameroun : quels sont les défis dont le futur Président aura à relever ?

Les défis qui attendent le prochain président du Cameroun sont multiples :

Arrêt des violences dans toutes les régions en crise, rassemblement de tous les Camerounais, lutte contre les maladies comme le SIDA et le choléra, réformes dans tous les secteurs (par exemple la révision du système éducatif), création d’emplois, réhabilitation et construction des infrastructures, solutions aux problèmes quotidiens comme l’électricité, l’eau potable, la nourriture, l’internet, etc., implication de la jeunesse et de la diaspora dans le développement du pays, etc.
Je ne connais aucun pays dans le monde en excluant sa diaspora et sa jeunesse.

Quels sont vos conseils et souhaits aux Candidats aux élections présidentielles 2018 ?

Quelle que soit la personne qui gagnera les élections présidentielles de 2018 elle doit faire preuve d’avoir le sens d’intérêt commun général et être le Président de tous les Camerounais.
La composition du gouvernement prochain doit refléter les revendications de la jeunesse, de la diaspora, des Camerounais Anglophones et autres minorités.

Je n´ai de préférence pour aucun candidat ni pour aucun parti. Ma position est claire, il appartient au peuple camerounais de décider sur son dirigeant et pour que cette volonté du peuple s´exprime, les élections doivent être libres, justes et crédibles.Je souhaite une bonne chance à tous les candidats.

Le peuple Camerounais est un peuple sage et saura faire son meilleur choix

Selon vous, qui sera vainqueur de ces élections présidentielles 2018 ?

Je dois avouer que je ne suis pas un bon analyste politique. Mais partant du fait que le Président actuel n’organise pas ces élections pour les perdre par la suite, vu le code électoral et la constitution d’ELECAM et autres facteurs, je crois qu’il n’y aura pas alternance par les urnes au Cameroun. Dans les circonstances actuelles les élections présidentielles devraient être repoussées car le Cameroun est en guerre et en deuil tous les jours. Je considère tous les candidats de l’opposition allant à ces élections présidentielles comme des instruments pour légitimer le pouvoir en place.

Quel espoir pour le peuple Camerounais ?

Je dois rappeler ici que le premier Président du Cameroun n’est pas venu par les urnes et le second donc l’actuel non plus. Il est donc possible que le troisième puisse aussi venir comme ses prédécesseurs sans passer par les urnes.

Le peuple Camerounais est souverain et c’est lui qui détient tous les pouvoirs. Si le peuple Camerounais veut à tout prix l’alternance il y a toujours des voies et moyens pacifiques (je dis et précise encore bien : « pacifiques ») pour obtenir cette alternance.

Je serai surpris si un candidat de l’opposition arrivait à gagner sous ces conditions.

Dans les circonstances actuelles le Cameroun a t´il besoin de tous ses fils et filles comme vous ?

J’aime beaucoup mon pays ; je suis un fou du Cameroun. De près ou de loin j’ai toujours œuvré pour la paix au Cameroun et je continuerai à œuvrer pour cette paix.

Si le peuple Camerounais a besoin de moi, je serai là pour lui comme je l’ai toujours fait et comme je le ferai toujours. Pour moi rien ne change.

Nous remercions pour votre disponibilité

C’est moi qui vous remercie.