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Actualités of Saturday, 13 October 2018

Source: lemonde.fr

Ambazonie: près de 400 morts au total depuis un an

Des milices combattent depuis plus d’un an pour l’indépendance des régions anglophones Des milices combattent depuis plus d’un an pour l’indépendance des régions anglophones

Des milices combattent depuis plus d’un an pour l’indépendance des régions Sud-Ouest et Nord-Ouest. Les premières victimes des violences sont les populations civiles.

Un épais brouillard enveloppe Buéa en cette matinée d’octobre. Il ne peut cependant dissimuler les crimes commis et la peur qui a envahi les esprits dans la capitale de la région Sud-Ouest comme dans l’autre région anglophone du Cameroun, le Nord-Ouest. L’entrée de la ville a été désertée de ses habitants, laissée aux seuls militaires et policiers, qui en contrôlent les entrées et les sorties.

Quelques épaves de véhicules calcinés, des douilles de gros calibre sur la chaussée, des marchés et des maisons laissés à l’abandon indiquent ce que chacun nomme ici pudiquement « la situation » est en réalité une guerre qui ne dit pas son nom.

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Un conflit à huis clos entre les soldats d’un régime autiste et vieillissant et des milices qui combattent pour l’improbable indépendance d’un Etat qu’elles nomment Ambazonie. Les victimes sont à chercher parmi ceux que les premiers sont censés protéger et les seconds libérer. « En un an, nous avons reçu plus de 100 blessés par balle, à 90 % des civils, alors que, lors des cinq années précédentes, nous n’en avions pas vu plus de deux », se désole George Enow Orock, le directeur de l’hôpital de Buéa.

« Peur des balles perdues »

A la mi-septembre, Amnesty International comptabilisait que « depuis un an, jusqu’à 400 citoyens ont été tués par les forces de sécurité et les séparatistes armés ». Un bilan que l’organisation de défense des droits humains considère comme très probablement sous-estimé.

Sous couvert d’anonymat, un officier de l’armée camerounaise avance que « le pouvoir ne communique pas dessus mais, dans les échanges de feu, les soldats ont éliminé des centaines de sécessionnistes ». Amnesty International a pour sa part recensé « plus de 160 cas de membres des forces de sécurité morts aux mains des séparatistes armés ».