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Actualités of Friday, 15 June 2018

Source: reliefweb.int

Ambazonie: des mesures d’urgences annoncées au Conseil de sécurité de l’ONU

Plusieurs pays ont exprimé leurs craintes vis à vis de la situation dans les régions anglophones Plusieurs pays ont exprimé leurs craintes vis à vis de la situation dans les régions anglophones

Le Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique centrale, François Louncény Fall, a indiqué, mercredi dernier, que la situation dans les régions anglophones du Cameroun reste difficile du fait d’un certain nombre de menaces pesant sur la stabilité politique, sécuritaire et socioéconomique, notamment en République centrafricaine et en République démocratique du Congo.

L’escalade de la violence et des tensions dans les régions nord-ouest et sud-ouest du Cameroun représentent aussi « une source de préoccupation majeure », a-t-il averti, nourrissant ainsi le désir de la délégation des États-Unis d’en débattre davantage au sein du Conseil de sécurité.

Venu présenter devant le Conseil de sécurité le dernier rapport du Secrétaire général sur la situation dans la région, M. François Louncény Fall, qui est aussi Chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (BRENUAC), a souligné que les 11 pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) sont soit au milieu, soit au début d’un cycle électoral, ce qui explique en partie les tensions qu’ils connaissent.

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Parmi les 10 membres du Conseil qui se sont exprimés sur ce sujet, plusieurs ont appelé de leurs vœux le bon déroulement de ces processus électoraux. La Pologne, par exemple, a appelé les gouvernements concernés à œuvrer en faveur de la tenue d’élections « pacifiques et crédibles ». Son homologue du Pérou a ajouté qu’il fallait promouvoir la participation des femmes et des jeunes.

Pour le cas du Cameroun, pays qui n’est pas à l’ordre du jour du Conseil de sécurité mais qui a été mentionné dans plusieurs interventions, M. Louncény Fall a recommandé un apaisement des tensions pour permettre la bonne conduite des scrutins présidentiel, législatifs et municipaux prévus pour cette année. Il s’est notamment inquiété de la condamnation de sept activistes anglophones à des peines allant jusqu’à 15 ans de prison, pour des motifs notamment de terrorisme.

Le Représentant spécial a insisté sur l’importance d’un dialogue inclusif pour trouver une solution à la crise camerounaise, répondre aux doléances des populations anglophones et garantir l’intégrité territoriale du pays, ainsi que la stabilité régionale. Il s’est aussi inquiété du nombre important de réfugiés camerounais -plus de 200 000- qui ont été enregistrés de l’autre côté de la frontière avec le Nigéria.

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La situation au Cameroun a valu au représentant du Royaume-Uni de réclamer des mesures d’urgence pour apaiser les tensions tandis que les États-Unis ont axé leur intervention exclusivement sur cette situation. Appelant à la plus haute vigilance, cette délégation a estimé que le Conseil de sécurité devait se pencher davantage sur ce pays. Son avis est que le risque élevé de violence électorale menace de miner les efforts déployés pour stabiliser la situation dans le bassin du lac Tchad.

Le représentant de l’Éthiopie a toutefois mis en garde contre les conséquences d’une « dramatisation » de la situation au Cameroun. Il a longuement insisté sur les mérites de la « diplomatie de velours », ou silencieuse, et a engagé le Secrétaire général à utiliser ses bons offices à cette fin.