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Actualités of Lundi, 6 Avril 2015

Source: cameroon-info.net

Amadou Vamoulke to appear before court on April 10

Cette fin de semaine le directeur général de la Cameroon Radio and Television (Crtv), Amadou Vamoulké devra, sauf changement de dernière minute, subir le même sort que les autres responsables impliqués dans le scandale de la redevance audiovisuelle et de la régie publicitaire de l’Office.

Le 27 mars dernier, le patron de l’audiovisuel à capitaux publics avait déjà été cuisiné pendant près de 8 heures en instruction Tribunal criminel spécial Tcs, au sujet de pratiques peu orthodoxes en vigueur à la Tour d’aluminium de Mballa II.

Au terme de cette longue audition, rapporte une source introduite, un mandat de dépôt lui avait même été décerné mais qui a été annulé à la dernière minute, des considérations politiques étant rentrées en jeu et retardé l’échéance. Ce n’est donc que partie remise, souffle la même source, de nombreux faisceaux d’indices laissant dire que l’audition du 10 avril 2015 pourrait sceller la descente aux enfers du successeur de Gervais Mendo Ze.

Entre-temps, apprend-on, M. Vamoulké, avec l’énergie du désespoir, aurait entrepris un lobbying serré auprès de dignitaires du septentrion, notamment le vice-Premier ministre Amadou Ali, le président de l’Assemblée nationale, Cavaye Yeguie Djibril, le lamido de Rey Bouba, Boubakary Abdoulaye. Info ou intox ? Toujours est-il que l’homme, jusqu’ici présumé innocent, entend se battre jusqu’au bout.

La constance voudrait cependant que son éventuelle interpellation, vendredi prochain, ait, avoir entre autres, un lien étroit avec l’audition d’Antoinette Essomba, l’ex-directrice de la Marketing and Communication Agency (Cmca), la régie publicitaire de la Crtv où, confient des sources introduites, un trou d’un milliard de francs aurait été découvert.

À noter qu’au Tcs, l’ancienne collaboratrice de M. Vamoulké, aujourd’hui aux arrêts, n’avait pas été avare en déclarations, se répandant notamment sur les surfacturations, les non-facturations, les tripatouillages en passant par des prestations fictives. Au stade actuel des auditions, et selon la même source, deux chefs d’accusation sont retenus contre le successeur de Gervais Mendo Ze, aujourd’hui derrière les barreaux.

Défaillances managériales.

Au Tcs, murmure-t-on, le dossier Vamoulké pourrait donc connaître un coup d’accélérateur qui n’étonnera point les observateurs. Là-bas, les enquêteurs sont suffisamment édifiés sur les nombreuses casseroles que traîne le patron de la Crtv. Un gestionnaire qui, déjà à l’époque, avait fait l’objet de pas moins de 15 contrôles de gestion et plusieurs fois épinglé par de nombreux audits depuis sa nomination, le 26 janvier 2005.

Concernant par exemple le volet Cmca, on se souvient qu’un rapport annuel 2009 de la commission des finances de la Crtv, rédigé par un collège constitué de Valentin Bayiha, Isidore Toudou et Chantal Ndzié, avait relevé un trou budgétaire total de 15,45 milliards de Fcfa. Dans les détails, apprend-on, pour la seule année 2009, le même rapport faisait état du reversement insuffisant par la Cmca des 60% de ses recettes, tel que prévu dans la réglementation.

Pour faire court, 32 observations (gestion Crtv et Cmca) avaient été retenues, dont 21 épinglant le mangement du Dg de l’audiovisuel public. Bien avant, un autre rapport annuel (n°02/Crtv/Cf/08) de contrôle de l’exercice 2007, rédigé par Jacques Pom (président), Amang a Bitegmi et Petit Paul Ndongo (membres), soutenait que la redevance audiovisuelle (Rav), sous M. Vamoulké, avait généré des ressources d’un montant de 11.337.637.820 Fcfa sur des prévisions de 12.060.000.000 Fcfa. Un gap criard, qui semble aujourd’hui converger vers un détournement sec de deniers publics.

En remontant le temps, il apparaît clairement que l’ancien directeur général de l’Imprimerie nationale est un collectionneur de casseroles. On a encore en mémoire les conclusions des enquêteurs du Contrôle supérieur de l’État (Consupe), qui avaient audité les comptes de la Crtv dans l’intervalle allant du 27 janvier 2005 au 31 décembre 2006.

Dans leurs conclusions, les hommes de Siegfried Etame Massoma avaient constaté de nombreuses défaillances managériales. Ils avaient, par exemple, noté l’absence d’un manuel de procédures et d’un mécanisme d’audit interne efficace.

Sans oublier ces indemnités mensuelles de représentation, illégalement octroyés à des personnels qui n’en avaient pas droit. Un lourd préjudice en somme, causé par le Dg de la Crtv. C’est dire si, pour beaucoup, Amadou Vamoulké joue gros sa liberté en ce moment.