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Actualités of Wednesday, 3 February 2016

Source: carmer.be

Alice Sadio : Le peuple camerounais a l?obligation d?être exigent

Alice Sadio : Le peuple camerounais a l’obligation d’être exigent :: CAMEROON Au commencement, en 2006, c’était un ras-le-bol d’un groupe de cadres du Sdf, dont le Professeur Ngwasiri (paix à son âme), le Professeur Asonganyi, le Bâtonnier Ben Muna, moi-même et bien d’autres. Torturés par notre conscience militante et patriotique, nous avions alors décidé de rendre compte à qui de droit, c’est-à-dire le peuple camerounais, des multiples dérapages et compromissions qui avaient désormais cours au sein du principal parti de l’opposition, sensé nous leader vers un Cameroun meilleur. Vous vous êtes fait l’écho du fameux mémorandum y relatif.

Puis, il ya eu l’assassinat odieux de Nzall Diboule Grégoire, dont les coupables courent toujours au vu et au su du Juge sensé user avec justesse du glaive de la justice, pour que règne l’Etat de droit. Vous avez été témoin des deux congrès qui s’en sont suivis mais surtout aussi témoin des manigances du pouvoir en place. Nous étions face à une alternative. Fallait-il se renier et cautionner les exactions du monstre en puissance qu’était devenue cette formation politique juste pour plaire aux caciques et s’emprisonner ainsi dans le cercle vicieux de l’aventurisme politique ou fallait-il persévérer dans notre démarche patriotique de dénonciation du monstre qu’étaient devenue la principale force alternative?

Notre choix était sans équivoque pour la simple raison que, entre les intérêts partisans et les intérêts de la nation, il va de soi que les intérêts de la nation doivent toujours l’emporter. La suite de l’affaire, vous la connaissez. La responsabilité de désamorcer le holdup partisan pervers afin de permettre aux forces nouvelles d’exister nous incombait désormais. Pour le faire, nous avions besoin d’un véhicule politique. D’où l’Alliance des Forces Progressistes (Afp) dont la mission principielle hier et aujourd’hui est de constituer la preuve de ce qu’il est possible de faire la politique autrement, car le peuple camerounais a l’obligation d’être exigent vis-à-vis de ses opérateurs politiques, ce peuple mérite de meilleurs représentants au sein de nos institutions. L’adéquation entre le discours et la pratique.

Telle est l’école à laquelle l’Afp a invité la classe politique camerounaise pendant ces huit dernières années. A vous de nous noter. A vous de nous juger peut-être aussi à la lumière du sens de mon élection à la tête de l’Afp.

1)- Le sens de mon élection à la tête de l’Afp Pour la petite histoire lors de son 1er congrès le 25 mars 2007, l’Afp est un conglomérat d’hommes et de femmes politiques venus d’horizons divers et pour des raisons diverses. Mais ces braves hommes et femmes sont déjà mus par trois postulats qui les rassemblent et les soudent.

2)- Ils croient mordicus que le Cameroun peut mieux se porter à condition que l’on mette « the right men at the right places » (Confèrele tome I de notre Livre Orange) ; 2)- Ils acceptent de faire désormais de l’organisation politique le laboratoire par excellence d’expérimentation et d’appropriation de la démocratie ;

3)- Ils sont d’accord sur le fait que la déchéance de l’opposition camerounaise ne tient pas uniquement de la fraude électorale, mais davantage de la balkanisation tribaliste des partis politiques, des intérêts égocentristes des leaders et de leur refus d’opérer leur mue en fonction de l’évolution du temps (…).

4)- Notre lecture de l’état des lieux de notre pays : Notre pays, le Cameroun est devenu un cas d’école tristement célèbre dans sa dextérité à : • renier son histoire (nous sommes le seul pays au monde qui ne célèbre pas son indépendance) malgré même l’accord de François Hollande de mettre à disposition les documents classés secrets de la douloureuse histoire de la lutte pour l’indépendance. Le régime est resté muet comme une carpe.

Mépriser ses héros nationaux, et j’en veux pour preuve la confusion inacceptable entre le maquis, les années de braises dues au vent d’Est et Boko Haram qui est le symbole même de la négation de toutes les valeurs pour les quelles nos prédécesseurs dans la lutte sont morts; Emprisonner le peuple dans une misère indescriptible dans un espace vital Riche de par son sol et son sous-sol, Promotteur de par son potentiel et la combativité de ses fils et filles, Béni de par l’abondance des intelligences à disposition. Au jour d’aujourd’hui, tandis que nous nous engluons une fois de trop dans des combats politiciens perdus d’avance, d’autres pays de l’Afrique avancent courageusement vers la prise en main de leur propre destin. Au jour d’aujourd’hui, tandis que certains politiciens véreux nous expliquent que la solution pour le changement c’est le repli identitaire en réduisant leurs propres partis en Balkan tribaux, les grandes nations, qui savent défendre mordicus les intérêts de leurs peuples fédèrent audelà des langues, des cultures, des intérêts divergents, pour mieux assoir leur notoriété et jouir d’une place considérable dans le concert des nations. C’est sous notre nez que les Etats-Unis, la Chine, l’Europe se réinventent au quotidien, renforcent leur capacité à peser sur le sens de l’ordalie, à imposer à tort ou à raison leurs désidératas au monde. Pendant ce temps, nous vociférons, et parfois même, nous chialons, tels des enfants à qui on aurait arraché une sucrerie. Or dans les joutes politiques, dans les arènes du pouvoir, il n’ya pas de place pour les chialeurs. Par conséquent, la révolution psychologique, intellectuelle, organisationnelle, structurelle est rendue nécessaire pour un changement endogène profond et global… parce que le Cameroun peut mieux se porter.

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© Le Jour : Alice Sadio