L'ancien capitaine des Lions Indomptables fait la distinction entre le président et le footballeur

Dans une prise de position nuancée sur la polémique entourant l'interdiction faite à Samuel Eto'o d'accéder au vestiaire des Lions Indomptables par l'entraîneur Marc Brys, Alexandre Song, ancienne gloire du football camerounais, a apporté un éclairage original sur cette affaire qui divise le monde du football national.


Pour Alexandre Song, la question doit être abordée sous deux angles distincts. S'exprimant sur le sujet, l'ancien milieu de terrain d'Arsenal et du FC Barcelone a d'abord été catégorique sur un point : Samuel Eto'o, en tant que légende du football camerounais, ne peut se voir refuser l'accès au vestiaire.
"Si on parle du joueur Samuel Eto'o, on ne peut pas lui interdire un vestiaire. C'est comme si on interdisait le vestiaire à Rigobert Song ou à Roger Milla. Je te dirais non !" a-t-il affirmé, plaçant ainsi Eto'o au même rang que les plus grandes icônes du football camerounais.

Selon Song, ces légendes ont joué à un très haut niveau et peuvent apporter une expérience précieuse aux jeunes générations. Cette contribution serait même un droit acquis par leur palmarès et leur statut.

C'est sur la question du président de la fédération qu'Alexandre Song introduit une nuance importante. Il reconnaît qu'un entraîneur peut légitimement vouloir réserver le vestiaire uniquement aux joueurs, excluant ainsi les dirigeants, y compris le président de la FECAFOOT.

"Si on doit regarder seulement la fonction de président de la fédération, je te dirais que cela peut avoir sa place dans le sens où l'entraîneur peut dire : 'Moi, je veux que le vestiaire soit réservé uniquement aux joueurs'", a-t-il expliqué.

Mais c'est là que Song établit sa distinction centrale : "Si j'enlève la casquette de président de la fédération et qu'on parle de Samuel Eto'o le joueur, je pense qu'il a pleinement le droit d'accéder au vestiaire pour apporter des choses aux jeunes footballeurs."

Alexandre Song multiplie les comparaisons pour asseoir son argument. Pour lui, Samuel Eto'o doit bénéficier du même traitement que d'autres légendes camerounaises : "Comme Rigo peut venir, comme Roger Milla peut venir, comme Patrick Mboma peut venir !"

L'ancien international insiste sur cette différenciation : "En tant que président de la fédération, on peut dire qu'il doit rester au bureau. Mais en tant que Samuel Eto'o, par rapport à son vécu de footballeur, je dirais que l'accessibilité au vestiaire de l'équipe du Cameroun, il doit l'avoir."

Malgré sa défense d'Eto'o, Alexandre Song n'oublie pas de rappeler l'autorité de l'entraîneur. Il admet que même les légendes doivent obtenir l'accord du sélectionneur pour accéder au vestiaire.

"Il faut aussi que l'entraîneur l'accepte. Parce que même nous, quand on jouait, parfois on ne voulait pas de certaines personnes dans le vestiaire. Ça pouvait arriver", a-t-il confié, faisant référence à sa propre expérience de joueur.

Au final, Alexandre Song adopte une position claire : il comprend qu'on refuse l'accès au vestiaire à un président de fédération, mais refuse catégoriquement qu'on l'interdise à Samuel Eto'o en tant que légende du football.
"Je ne peux pas mal prendre qu'on dise qu'un président de fédération ne doit pas entrer dans le vestiaire. Mais par contre, je prends ça mal si on dit que Samuel Eto'o, avec tout ce qu'il représente, n'a pas le droit de venir donner un conseil. Ce n'est pas bon", a-t-il martelé.

Sa conclusion résume parfaitement sa pensée : "Un entraîneur peut lui dire non en tant que président de la Fécafoot, mais il peut alors sortir sa deuxième casquette : celle de Samuel Eto'o le footballeur."

Cette intervention d'Alexandre Song apporte une nouvelle dimension au débat sur les relations entre Marc Brys et Samuel Eto'o. Elle soulève également des questions plus larges sur le rôle des anciennes gloires dans l'encadrement de la nouvelle génération et sur les limites du pouvoir des entraîneurs face aux légendes du football national.