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Actualités of Thursday, 26 April 2018

Source: L'Essentiel N°156

Alerte: Yaoundé sous la menace d’une catastrophe naturelle!

Une partie de la montagne qui sépare Nkolbisson de Mendong est en train de se briser lentement, au grand dam des populations qui invitent les autorités à agir rapidement afin d'éviter une tragédie.

La menace est visible et le drame imminent. Une pierre de plusieurs milliers de tonnes, perchée à plus de 200 mètres du sol présente une faille qui s’élargit de jour en jour. En contre-bas, des champs et des habitations, signe qu’une importante population de la ville de Yaoundé y vit depuis des années.

Nous sommes à la périphérie ouest de la ville de Yaoundé et le sommet rocheux qui menace de s’écrouler sur une de ses façades se trouve dans la chaîne montagneuse de l’Okok-Doué. En se détachant de ce flanc, cette immense roche peut rouler sur plusieurs centaines de mètres et causer d’importants dégâts à son passage. Une coulée de boue pourrait suivre et créer une véritable catastrophe humaine.

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Ce sinistre qui se prépare appelle l’attention des autorités à tous les niveaux : le gouvernement à travers la direction de la Protection du ministère de l’Administration territoriale, les municipalités concernées avec en prime la Communauté urbaine de Yaoundé, les communes d’arrondissement de Yaoundé 6 et Yaoundé 7.

Les constructions dans les zones marécageuses et les flancs de collines sont strictement interdites, mais faute de suivi, les populations achètent ces terrains moins cher auprès des autochtones et y érigent des habitations. Si la pierre de l’Okok Doué s’écroule, ce ne serait pas la première catastrophe causée par les constructions anarchiques sur les flancs de collines à Yaoundé.
Des drames ont déjà été enregistrés au quartier Mendong et Mbankolo avec des pertes en vies humaines.

Le mode de construction porte en lui-même les prémices des catastrophes éventuelles. À l’exception de quelques familles nanties, les personnes qui acquierent des espaces pour la construction des maisons d’habitation dans ces zones se contentent de creuser, sans mur de soutènement, au point de menacer dangereusement, les constructions qui sont situées plus haut. Ces pratiques alimentent les conflits entre voisins dans ces quartiers. Chacun cherche sa plateforme pour élever les murs de sa maison et la vie continue. L’érosion aidant, ces maisons finissent par s’écrouler non sans faire des victimes.

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Sur la route qui part du carrefour Mbankolo vers Febe Village, la Communauté urbaine de Yaoundé a fait poser de petites pancartes indiquant que la zone est interdite de construction. Quelques années plus tard ces pancartes ne sont plus visibles, et les constructions se densifient. En effet, les autorités butent sur la résistance des autochtones qui précisent à chaque fois qu’ils sont chez eux, leur village natal et n’ont pas d’autres endroits où aller. Ce sont eux aussi qui vendent le terrain à vil prix dans ces zones à tous ceux qui les sollicitent.

Dans un Etat de droit, les lois sont faites pour être respectées et les garants de la loi et de la sécurité des citoyens devront prendre leurs responsabilités pour éviter la catastrophe qui se dessine sur cette colline et qui ne semble pas émouvoir quelque autorité.