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Actualités of Tuesday, 8 March 2016

Source: cameroon-info.net

Alanguena Awono publie un livre sur les 'Mensonges d'Etat'

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«Mensonges d’Etat: déserts de République au Cameroun», c’est le titre du nouvel ouvrage d’Urbain Olanguena Owono qui paraît ce lundi 7 mars 2016 aux Editions du Schabel. Dans cet ouvrage de 456 pages, l’ancien ministre de la Santé publique aborde le sujet de l’Opération Epervier, du nom de cette action lancée par le président de la République pour lutter contre les détournements de fonds publics. 

Le prétexte est donc tout trouvé pour Le Quotidien de l’Economie (LQE) qui publie ce matin une note de lecture sur ledit livre. La préface est Me Richard Sedillot, l’avocat français de l’ancien ministre qui purge une double peine de 15 et 20 ans de prison ferme. Pour ce dernier, l’Opération Epervier est « un exemple remarquable de ce type d’instrumentalisation et de manipulation politique de la justice ».

Une position que partage l’auteur à en croire LQE. « En effet, Urbain Olanguena Awono raconte que pour son cas précis, tout est parti du G11. Une nébuleuse dont il dit ne rien savoir, qui n’existe même pas, mais qui a été créée par des officines tapies au sein des renseignements généraux de la police et du ministère de la Défense ayant juré sa perte, ainsi que celles de Polycarpe Abah Abah et Jean-Marie Atangana Mebara », écrit le journal.

Deux personnalités sont accusées d’avoir tout manœuvré. Edgar Alain Mebe Ngo’o et Remy Ze Meka. Le premier était directeur du Cabinet civil de la présidence au moment des faits et le second officiait en tant que ministre de la Défense. Olanguena Awono souligne à ce propos que « Les écuries de ces deux hommes, originaires de Zoétélé, département du Dja et Lobo, Région du Sud, et donc très proches des origines du chef de l’Etat, ont inventé et popularisé l’histoire du G11», le but étant selon lui de présenter la nébuleuse « imaginaire » comme complot visant à le renverser.

L’auteur, note LQE, révèle que les émeutes de février 2008 sont considérées comme une « insurrection instrumentée par des élites politiques en mal de pouvoir ».

Ainsi donc, poursuit notre confrère, « le 19 mars 2008, sur ordre de Mebe Ngo’o, les passeports de Olanguena Awono et de Abah Abah leur sont retirés. Une douzaine de jours plus tard, ils sont arrêtés. Ils seront conduits à Kondengui sous escorte, avec motard et gyrophare. Urbain Olanguena Awono est persuadé qu’ils sont victimes de leur compétence, dans un marigot de médiocrité. « Avec l’enjeu de la succession, et la raison d’Etat d’éliminer ceux à qui on prête des ambitions, le mensonge s’est installé au cœur de l’Etat (…) peut-il comprendre que ceux qui tirent les ficelles s’évertuent à le présenter comme l’organisateur direct du chaos généralisé d’une épuration dont on distingue mal le projet ? », écrit l’auteur.

L’ancien ministre de la Santé publique, mentionne le journal, « dissèque par ailleurs les dix accusations préalablement portées contre lui, pour un montant initial de 8,5 milliards, qui passera à 474 millions pour que le procès ne porte que sur 92 millions de FCFA. Une preuve, selon lui, de la légèreté des enquêtes, du vide de l’accusation et de son innocence finale, qu’il proclame tout le long du livre (…) Il dénonce Amadou Ali, devenu le procureur d’Etat, condamnant sans juger. Il s’interroge sur Issa Tchiroma, ministre à l’éthique douteuse et sans hauteur aucune quand il accuse Abah Abah, Olanguena Awono et Atangana Mebara de vouloir s’emparer du pouvoir. Et Laurent Esso, ce « tueur silencieux » … Paul Biya reçoit aussi ses coups de canif, plus subtils mais tout autant corrosifs ».