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Actualités of Friday, 1 April 2016

Source: cameroon-info.net

Alamine O. Mey contraint d’accélérer la CARFIC

Photo d'archives utilisée juste à titre d'illustration Photo d'archives utilisée juste à titre d'illustration

L’intégralité du communiqué rendu public à l’issue du Conseil de Cabinet du mois de mars tenu jeudi à Yaoundé.

"Le Premier Ministre, chef du Gouvernement, Monsieur Philémon Yang a présidé un Conseil de Cabinet hier jeudi, à partir de 15h dans ses Services.

Y prenaient part un ministre d’Etat, les ministres, les ministres délégués ainsi que les secrétaires d’Etat.

Deux exposés ayant trait à la politique agricole étaient inscrits à l’ordre du jour.

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a dévoilé les grandes lignes de la stratégie de « relance des filières café et cacao».

Le ministre délégué auprès du ministre des Finances a présenté quant à lui quelques-unes des sources et modalités de «financement de l’agriculture».

La présentation du ministre chargé de l’agriculture a d’abord fait un état des lieux sommaire des filières café et cacao, caractérisé par une production dont la croissance demeure très insuffisante. Les chiffres pour 2015 sont de 250 000 tonnes de cacao, 20 000 tonnes de café robusta et 3 000 tonnes d’arabica.

Pourtant le contexte international favorable, avec une demande en hausse en raison des nouvelles habitudes de consommation en Asie.

Il a ensuite présenté le Plan de Relance et de Développement des Filières cacao et café, adopté par le gouvernement en septembre 2014, dont les objectifs de production à l’horizon 2020 sont les suivants : 600 000 tonnes pour le cacao, 125 000 tonnes de café robusta et 35 000 tonnes de café arabica.

Le volet production de ce plan de relance met l’accent sur la production et la diffusion du matériel végétal de qualité, la fertilisation et la protection des vergers, l’appui aux opérations post-récolte, la densification du réseau de pistes de collecte ainsi que l’encadrement, la formation et la structuration des acteurs ruraux.

Différents programmes et projets, à l’instar du Projet de Production et de Diffusion du Matériel Végétal Cacao Café, du Projet d’Appui à l’Utilisation des Engrais dans les Filières Cacao et Café, du Projet d’Appui à la Lutte Antifongique dans les Filières Cacao et Café ainsi que du Projet d’Appui à la Gestion de la Qualité dans les Filières Cacao et Café sont à l’œuvre.

Ils font cependant face à de nombreuses contraintes comme l’absence de statistiques agricoles, l’étroitesse des périmètres exploités, le vieillissement des producteurs, l’enclavement des bassins de production, les pratiques culturales et post-récoltes archaïques, les difficultés de financement et le coût des engrais.

Le ministre a, par ailleurs, déploré le foisonnement institutionnel qui caractérise les filières café et cacao et suggéré des pistes de rationalisation.

Le deuxième exposé a permis au ministre délégué auprès du ministre des Finances de rappeler l’apport du secteur agricole au cours des cinq dernières années, soit 16,5% du PIB et 73% dans le PIB du secteur primaire. Il présente un solde global excédentaire de 656, 3 milliards de FCFA en 2014 et constitue le premier pourvoyeur de devises avec 55% du total des exportations.

Les efforts de soutien au secteur agricole se sont poursuivis avec l’augmentation du budget du ministère chargé de l’agriculture de 12% au cours de la période 2014-2016, soit un passage de 98,3 à 110,2 milliards de FCFA.

Outre les subventions allouées aux acteurs institutionnels publics de ce secteur, des mesures d’accompagnement fiscal ont été mises à contribution à cet effet, à savoir: les exonérations de TVA sur les engrais, les semences, les pesticides et les équipements agricoles ; l’exonération de TVA sur les intérêts sur les prêts liés au financement des opérations de crédit-bail ; l’exonération de l’impôt sur le revenu des entités collectives du secteur agricole, ainsi que des agriculteurs individuels.

Concernant les besoins de financement de ce secteur, tels que déclinés dans le Plan national d’investissement agricole, le ministre délégué auprès du ministre des Finances a mentionné qu’ils sont évalués à 3350 milliards de FCFA sur la période 2014-2020.

Pour faire face à tous ces besoins de financement, le gouvernement camerounais a mis en place un Fonds de facilitation doté d’une enveloppe de 4,5 milliards de Francs CFA dans le cadre du Programme d’Appui au Développement de la Microfinance Rurale (PADMIR). Le concours du secteur bancaire au financement de l’agriculture étant évalué à environ 313,6 milliards de FCFA au 31 décembre 2015, soit près de 14,9% du crédit bancaire.

Quant aux sources de financement extérieur, il a rappelé que la politique agricole camerounaise bénéficie des concours financiers de l’Agence Française de Développement, à travers le C2D et de la Banque Mondiale dans le cadre d’un cofinancement du Projet d’Amélioration de la Compétitivité Agricole.

Au rang des actions en cours et envisagées pour renforcer la politique de financement de l’agriculture, figurent notamment le renforcement du cadre institutionnel, à travers la mise en place de la Cameroon Rural Financial Corporation (CARFIC), dont le capital de 10 milliards de FCFA, a été entièrement libéré ; l’opérationnalisation de la bourse des matières premières au Cameroun ; la création d’une banque des exportations, la création à la Douala Stock Exchange d’un compartiment alternatif destiné aux financements des PME, le Plan d’actions en vue du renforcement de l’intermédiation financière au Cameroun.

De plus, des dispositifs de facilitation de l’accès aux crédits pour les investisseurs ruraux sont expérimentés, entre autres, la mise en place du service bancaire minimum garanti, avec la suppression des agios sur les comptes ; la vulgarisation du mobile banking, la bonification des taux d’intérêts, la promotion de la bancarisation etc.

En perspective, au regard des besoins de financement considérable requis par ce secteur pour l’atteinte des objectifs de production escomptés, une réflexion est en cours d’approfondissement sur la recherche des sources de financements innovants, la mutualisation des fonds, la rationalisation des programmes et projets d’intervention existants, ainsi que la canalisation des ressources dans un circuit de financement susceptible de permettre l’optimisation et l’efficacité desdits financements au développement de ce secteur.

Au terme de ces deux présentations et des échanges subséquents, le Premier ministre a demandé:

- au ministre de l’Agriculture et du Développement mural de lui soumettre un schéma d’allègement du dispositif institutionnel et de rationalisation des interventions des acteurs intervenant dans les filières café et cacao;

- au ministre des Finances et au ministre chargé de l’économie, de privilégier l’approche partenariale dans la recherche des financements destinés au secteur agricole et de prendre en compte cette exigence dans la programmation des dépenses y relatives.

De plus, il a également prescrit au ministre des Finances une accélération du parachèvement de la procédure de mise en place de la Cameroon Rural Financial Corporation (CARFIC).

Le Conseil s’est achevé à 16h 30
Yaoundé, le 31 mars 2016

Le secrétaire général des Services du Premier Ministre,
(é) Séraphin Magloire FOUDA"