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Actualités of Wednesday, 29 April 2015

Source: cameroon-tribune.cm

Agriculture: Le climat gâche les semis

Les récoltes connaissent une baisse de rendement du fait de l’absence des pluies.

Robert Defomagam est un producteur de maïs, tomate, choux, carottes et autres au quartier Djunang, dans l’arrondissement de Bafoussam III, sur une superficie de 4 hectares, il parvient à récolter, chaque année, près de 120 tonnes de maïs en quatre campagnes, grâce à un système d’irrigation gravitaire. Mais voilà, depuis l’an dernier, sa production connaît une certaine baisse.

Lors de la campagne agricole de décembre 2014 à février 2015, il a récolté 19 tonnes de maïs au lieu des 28 à 30 tonnes habituelles. Pire, pour la campagne qui a démarré le 15 mars dernier, notre agriculteur table sur une production de maïs de 16 à 17 tonnes, alors qu’il respecte l’itinéraire technique préconisé, depuis 1990 qu’il exerce dans cette activité.

A l’origine, explique notre interlocuteur, l’espacement des pluies durant la saison pluvieuse. « Nous avons commencé à semer le 15 mars dernier. Mais quand il pleut aujourd’hui et qu’on attend deux à trois semaines pour revoir une autre pluie, les plantes souffrent en champ. Conséquence : il y aura baisse de rendement à la récolte parce que nous avons des variétés de maïs qui nous donnent 4, 5 et 7 tonnes à l’hectare », explique Robert Defomagam. Il ajoute qu’avec trop de soleil, on ne peut pas atteindre le même résultat.

Les plantes ayant besoin d’une certaine quantité d’eau pour mieux se développer. « Il faut qu’il pleuve deux à trois fois par semaine pour que les plantes puissent bien croître. »

Dans la plantation de cet agriculteur ce mercredi midi, le feuillage du maïs n’est plus tout à fait verdoyant. Les feuilles sont sèches, renfermées sur elles. « Ce n’est qu’en soirée qu’elles retrouvent leur forme », précise Robert Defomagam. Le même phénomène est observé pour d’autres cultures à l’instar de la tomate ou encore du haricot. En 2014, la situation n’était pas aussi alarmante. Mais les premiers signes étaient déjà visibles.

Aujourd’hui, le phénomène de changement climatique va croissant. La terre se dessèche et les cours d’eau tarissent. Toute chose qui influence la production agricole et l’élevage. « La quantité d’eau qui entre au champ n’est plus la même, il faut donc réduire l’espace cultivable pour rentabiliser l’irrigation.»

Les conséquences sont grandes. Quand je récolte généralement le maïs frais, je vends le sac de 100 kg à 7 500 F. Aujourd’hui, ce sac coûte 10 000 F. Le maïs sec qui était entre 14 et 16 000 F revient désormais à 18 000, voire 20 000 F.

« Et si le soleil continue ainsi, ce sac de 100 kg de maïs séché coûtera 25 000 F », pense le producteur.