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Actualités of Monday, 23 October 2023

Source: Le Jour n°4026 du 23 octobre 2023

Affaire des 418 millions d'un client disparus à la banque, le voleur a été attrapé

Une grosse somme d'argent disparue à la banque Une grosse somme d'argent disparue à la banque

Affaire Daniel Sandjon contre SCB Cameroun. La banque a été reconnue coupable d’abus de confiance, faux en écriture privée ou de commerce et vol par le TPI de Douala Bonanjo, sans que le plaignant ne rentre toujours dans ses fonds.

Le Tribunal de première instance (TPI) de Douala Bonanjo a rendu une décision le 12 septembre 2023, à la suite de la plainte de Daniel Sandjon, opérateur économique, contre la banque SCB Cameroun. La plainte portait sur une disparition dans les quatre comptes, dont deux en son nom et deux autres aux noms de ses fils, ouverts à la SCB Cameroun d’une somme totale de 418 805 220 francs CFA par Daniel Sandjon courant 2025.

Il s’est alors rendu compte de plusieurs irrégularités sur ces comptes en 2019 et a saisi la banque. Constatant qu’elle ne semblait pas prêter une attention à ses réclamations, il a alors initié une procédure judiciaire au TPI de Douala Bonanjo. Le procureur de la République, à l’issue de plusieurs audiences, a reconnu la banque et Roméo Keou Chango, son gestionnaire de comptes, coupables d’abus de confiance, vol, faux en écriture privée ou de commerce et le montant des dommages-intérêts et la réparation du préjudice demandés par Daniel Sandjon était de 4 527 306 236 francs CFA, après une expertise.

Le 12 septembre 2023, le TPI de Douala Bonanjo a confirmé et retenu les infractions d’abus de confiance, vol, faux en écriture privée ou de commerce contre la SCB Cameroun et Roméo Keou Chango. « Déclare la SCB S.A prise en la personne de son directeur général et de Keou Chango Roméo coupables respectivement d’abus de confiance pour la première et faux en écriture privée ou de commerce et vol pour le seconde des articles 74, 74-1, 318 1 (b), 314 et 318 1 (a) du Code pénal (…) condamne la SCB prise en la personne du directeur général à 750 000 francs CFA d’amende ; condamne Keou Chango Roméo à 12 mois d’emprisonnement avec sursis pendant 03 ans (…) Condamne solidairement la SCB prise en la personne du directeur général et Keou Chango Roméo à lui payer la somme totale de 150 000 000 francs CFA au titre de réparation du préjudice qu’il a subi en principal assorti de l’ensemble des dommages et intérêts ; le déboute du surplus de sa demande comme étant non fondé ou en tout cas non justifiée ; condamne solidairement la SCB prise en la personne du directeur général et Keou Chango Roméo aux dépens à 7 621 574 francs CFA », lit-on sur le plumitif des audiences de la Chambre correctionnelle du TPI de Douala Bonanjo.

Seulement, la décision du juge du TPI est muette sur le sort des 418 805 220 francs CFA, même si elle ordonne de payer 150 000 000 de francs CFA justifiés sur les 4 527 306 236 francs demandés en réparation du préjudice subi et les dommages et intérêts. Les deux parties disposaient d’un délai de 10 jours pour faire appel à la suite de cette décision signée la 15 septembre. Et comme il fallait s’y attendre, Daniel Sandjon confirme avoir fait appel. Et selon nos informations, la SCB l’a aussi fait.

Les faits. En effet, l’argent du client a disparu par des complicités entre des agents de la banque, avec le gestionnaire des comptes Roméo Keou Chango en tête. Le rapport d’audit interne de la banque, auquel Le Jour a pu avoir accès, établit le 31 décembre 2019, révèle la culpabilité de sieur Keou du remplissage de sa main d’écriture des formulaires de retraits guichets et de signature apposée pour ces retraits frauduleux. Ce rapport d’audit interne cite sieur Atangana, chef de caisse au moment des faits ; dame Diranda Makoua, chargée de la clientèle au moment des faits qui valide deux opérations de retrait ; dame Mbangue, chargée de la clientèle au moment des faits ; sieur Roméo Kéou a eu une plainte déposée contre lui par la banque dont on ne connaît toujours pas la suite.

Bien que cette plainte ait été déposée contre lui, la SCB paradoxalement, a déposé à sa place, une caution de 05 millions de francs CFA pour qu’il comparaisse libre. La banque a reconnu dans un tableau, deux cartes commandées au nom de Daniel Sandjon n’ayant pas de décharge. Il ressort selon les enquêtes que c’est bien ces deux cartes qui auraient effectué des achats sur trois continents à la fois le même jour et à plusieurs reprises ; des achats en ligne ; des retraits dans les distributeurs dans plusieurs pays d’Europe ; des retraits dans les distributeurs de plusieurs villes du Cameroun ; des paiements par carte par dame Tiani Happy à Lille en France. Tels sont les faits ayant conduit à cette procédure dont le dénouement est très attendu non seulement par les parties mais surtout des curieux de savoir si le client Daniel Sandjon, rentrera dans ses fonds déposés à la SCB, et si le préjudice subi sera réparé avec des dommages et intérêts convenables.