Deux ans après l'assassinat du journaliste Martinez Zogo, le procès qui se déroule devant le Tribunal Militaire de Yaoundé continue de soulever des questions troublantes sur les véritables commanditaires de ce crime. Alors que les projecteurs se concentrent sur Jean Pierre Amougou Belinga et les présumés exécutants, le nom de Laurent Esso, Ministre de la Justice et Garde des Sceaux, revient avec insistance dans les témoignages et les rapports d'organisations internationales. Pourtant, le chef de la diplomatie judiciaire camerounaise demeure étrangement à l'abri de toute poursuite, alimentant les soupçons d'une justice à plusieurs vitesses.
Affaire Martinez Zogo : Où est passé Laurent Esso ?
Alors que le procès sur l’assassinat du chef de chaine d’Amplitude Fm a pris une autre tournure avec des révélations fracassantes, Laurent Esso, ministre de la Justice, Garde des Sceaux soupçonné d’avoir commandité ce crime crapuleux, selon le Lieutenant-Colonel Justin Danwe et Reporters sans Frontières, n’est en aucun cas inquiété.
Des mois durant, le dossier Amougou Belinga a constitué l’essentiel des sujets de l’émission à succès ‘’ Embouteillage ‘’, présentée avec maestria par Martinez Zogo. Le célèbre animateur y dénonçait au grand jour l’enrichissement illicite du patron du Groupe l’Anecdote qui bénéficiait indument de l’argent du contribuable grâce à ses amis du sérail, Louis Paul Motaze, Samuel Mvondo Ayolo et Laurent Esso. Dans un style qui lui était propre, Martinez Zogo n’hésitait pas à traiter Jean Pierre Amougou Belinga de « Mebi Me Nyack » ou encore de « Mebi Me Kup ». En un mot comme en mille, il le traitait de « fumier ». C’est pour mettre un terme à ces humiliations que Jean Pierre Amougou Belinga va décider de donner une leçon à Martinez Zogo. Pour cela, la DGRE est appelée à se déployer avec l’appui de voyous tels que Martin Savom , Bidzogo alias Arthur Essomba le neveu de Amougou Belinga
Martinez Zogo est arrêté et impitoyablement torturé. Jean Pierre Amougou Belinga s’amène au sous-sol de l’immeuble Ekang où se déroule ces actes d’une violence insupportable, et frappe Martinez Zogo profondément affaibli par la torture. Selon le Lieutenant-Colonel Justin Danwe, chef des opérations à la DGRE et principal tortionnaire de l’animateur d’Amplitude Fm, le ‘’ Zomloa’’ compte à ce moment-là lui laisser la vie sauve, à la condition de ne plus jamais exercer le métier de journaliste. Il contacte alors Laurent Esso (‘’ Don Lorenzo ‘’), patron de cette mafia d’Etat, pour l’informer de la situation. Contre toute attente, ‘’Don Lorenzo’’ va ordonner de « finir le travail ». Le cas du jeune Paul Chouta leur reste encore au travers de la gorge, puisqu’avec lui, ils n’avaient pas fini le travail à la suite de graves actes de torture. C’est ainsi que dans la matinée du 22 Janvier 2023, le corps en état de décomposition et complètement dénudé de Martinez Zogo était retrouvé à Ebogo 3 par Soa, dans la banlieue de Yaoundé.
Un célèbre magazine panafricain va s’interroger en ces termes : « le tout puissant ministre de la Justice a pris le risque de se lier d’amitié avec l’homme d’affaires Jean Pierre Amougou Belinga, et il est maintenant soupçonné d’avoir commandité l’enlèvement et l’assassinat de Martinez Zogo. Paul Biya va-t-il lâcher ce fidèle allié qui l’a aidé à consolider son pouvoir ? » Pour Reporters Sans Frontières, Laurent Esso est fortement cité comme l’un des principaux commanditaires de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Alors que l’étau se resserre progressivement sur les assassins du chef de chaine d’Amplitude Fm, Laurent Esso ne sort toujours pas de son mutisme. Pour blanchir Laurent Esso de toute accusation, il est maintenant question de tenter un passage en force pour libérer Jean Pierre Amougou Belinga, avant que celui-ci ne se mette à table au Tribunal Militaire. Pour le moment, les accusations vont vers Justin Danwe et Martin Savom. Samuel Mvondo Ayolo, Laurent Esso ou encore Louis Paul Motaze ont perdu le sommeil et ne rêvent plus que d’une chose ; permettre à leur pion de respirer à nouveau l’air de la liberté à pleins poumons. Au-delà de la justice, Jean Pierre Amougou Belinga est le prête nom de ces personnalités dans le cadre des ‘’ sociétés écrans’’ créées pour siphonner les deniers publics.
Le 18 Décembre prochain, date de l’audience à la Cour d’Appel du Mfoundi, pour répondre à la requête émise par le camp de Jean Pierre Amougou Belinga, en vue de libérer ce dernier, le public est appelé à accompagner massivement les conseils des ayants droit de Martinez Zogo, pour éviter un véritable hold-up judiciaire avec l’éventuelle libération de Jean Pierre du ‘’ Zomloa’’. De toute façon, la communauté internationale veille au grain, et c’est la raison pour laquelle un faux geste n’a pas été observé à la Cour d’Appel lors de la dernière audience. Tous ceux qui ont de près ou de loin été impliqués dans l’assassinat crapuleux de Martinez Zogo, le payeront tôt ou tard. D’ailleurs, il est grand temps de réserver une cellule VIP à Laurent Esso du côté de la prison de Kondengui.









