Yaoundé - Le Professeur Charlemagne Messanga Nyamding a livré une analyse juridique pointue de l'affaire Martinez Zogo lors de l'émission "Clubs d'Élites" sur Vision 4. L'universitaire et constitutionnaliste a identifié ce qu'il qualifie de "contrastes" troublants dans le déroulement de la procédure judiciaire, soulevant des questions sur le respect du droit processuel camerounais.
Selon le Professeur Messanga Nyamding, "l'affaire Martinez Zogo pose trois problèmes de droit". L'expert juridique rappelle les fondements de la procédure pénale : "Lorsqu'il y a un crime, il y a trois étapes qui permettent aux juges qui rendent la justice au nom du peuple d'être justes et d'éclairer l'opinion."
Ces trois étapes sont clairement définies par le constitutionnaliste : l'enquête préliminaire, la mise en examen ou l'inculpation, et enfin l'accusation. Cette gradation procédurale constitue, selon lui, le fondement même de la justice équitable et du respect des droits de la défense.
Le professeur de Droit n'hésite pas à employer des termes forts pour décrire le traitement réservé à certains suspects. Concernant la première étape, il observe que "certaines personnes ont été jetées en prison gardées" dès l'enquête préliminaire.
Sa critique se durcit quand il évoque la phase de mise en examen : "Vous allez voir que certaines personnes ont également été attrapées comme des rats, torturées." Cette dénonciation frontale du traitement infligé aux suspects témoigne de la gravité des dysfonctionnements que l'universitaire croit déceler dans cette affaire.
C'est sur la troisième étape que le Professeur Messanga Nyamding concentre ses critiques les plus vives. "Dans cette affaire, vous allez voir qu'il y a des acteurs nouveaux qui n'étaient pas présents dans les premières étapes mais subitement on les retrouve dans l'accusation", révèle-t-il avec étonnement.
Cette observation constitue le cœur de son argumentation juridique. Pour le constitutionnaliste, cette apparition tardive de nouveaux accusés dans la procédure constitue une anomalie majeure qui remet en question la cohérence de l'enquête.
L'analyse du Professeur Messanga Nyamding aboutit à un constat sans appel : "À partir du moment où ces personnes n'ont pas connu ne serait-ce que l'étape de la mise en examen, et qu'elles se retrouvent en accusation, ça veut dire qu'on est en face de contrastes."
Ce terme de "contrastes" employé par l'expert juridique suggère des incohérences procédurales qui pourraient entacher la validité de l'ensemble de la procédure. Pour un constitutionnaliste de son rang, cette critique technique revêt une portée particulière dans l'évaluation de la régularité judiciaire.
En pointant ces dysfonctionnements, le Professeur Messanga Nyamding soulève des questions fondamentales sur le respect du droit processuel dans cette affaire hautement médiatisée. Ses observations techniques pourraient alimenter les débats sur la régularité de la procédure et influencer l'appréciation juridique de ce dossier complexe.