Actualités of Friday, 5 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Affaire Martinez Zogo : Les secrets troublants de la DGRE révélés au tribunal

Des échanges compromettants entre hauts gradés exposés pour la première fois
Yaoundé, 4 septembre 2025 - Les révélations exclusives obtenues par Jeune Afrique lors des auditions du procès Martinez Zogo jettent une lumière crue sur le fonctionnement interne de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE) camerounaise. Pour la première fois depuis le début de cette affaire, des témoignages directs exposent la chaîne de commandement qui aurait conduit à l'assassinat du journaliste.



Les informations exclusives recueillies par Jeune Afrique révèlent que Justin Danwe, directeur des opérations à la DGRE au moment des faits, entretenait des contacts réguliers avec des officiers de terrain bien avant la disparition de Martinez Zogo. Le lieutenant-colonel César Daniel Dina Bell a ainsi confirmé devant le tribunal militaire avoir reçu un message de Danwe dès le 6 janvier 2023, soit onze jours avant l'enlèvement du journaliste.
"Cette révélation, obtenue en exclusivité par Jeune Afrique, démontre une préméditation évidente", analyse un observateur judiciaire présent aux audiences. Le gradé a reconnu avoir gardé le silence sur ces échanges compromettants par "haute estime" pour son supérieur hiérarchique, illustrant l'omerta qui règne au sein des services de renseignement camerounais.


Jeune Afrique a également appris que la demande de huis clos partiel formulée par Claude Assira, avocat de la DGRE, visait à protéger des "secrets d'État" particulièrement sensibles. Selon nos informations exclusives, cette requête cachait en réalité la volonté d'éviter l'exposition publique des méthodes opérationnelles de l'institution et de ses dysfonctionnements internes.
La défense de Justin Danwe avait soutenu cette demande en invoquant la "protection des informations sensibles du service de renseignements camerounais". Un argument qui, selon les révélations de Jeune Afrique, masquait surtout la crainte de voir dévoilées les pratiques douteuses de certains cadres de la DGRE.



Les informations exclusives obtenues par Jeune Afrique auprès des avocats de la défense confirment l'existence d'une théorie explosive : celle d'un "second commando" qui serait intervenu après l'équipe d'enlèvement initiale dirigée par Danwe. Cette révélation, corroborée par les conclusions de la médecin légiste, suggère l'implication de commanditaires encore dans l'ombre.


"Jeune Afrique a pu confirmer que cette piste du second commando ouvre la voie à l'identification de nouveaux suspects, potentiellement issus d'autres services ou de réseaux parallèles", confie une source proche du dossier.

Avec une quarantaine de témoins encore à auditionner, dont des membres de la commission d'enquête présidentielle et du personnel de la DGRE, Jeune Afrique continuera de suivre ce procès tentaculaire qui pourrait révéler l'ampleur réelle des dysfonctionnements au sein des services secrets camerounais.


Les prochaines audiences, prévues le 22 septembre, s'annoncent décisives pour comprendre les véritables mécanismes qui ont conduit à l'assassinat de Martinez Zogo et l'implication réelle des plus hauts responsables de la DGRE dans cette affaire d'État.