Actualités of Sunday, 27 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Affaire Kamto : Prosper Nkou Mvondo dénonce la "kamtophobie" tout en pointant les erreurs de l'opposant

Prosper Nkou Mvondo dénonce la Prosper Nkou Mvondo dénonce la "kamtophobie" tout en pointant les erreurs de l'opposant

Dans l'émission "Libre Expression" sur Info TV, l'analyste politique Prosper Nkou Mvondo a livré une analyse nuancée de l'éviction de Maurice Kamto, dénonçant un "acharnement" et une "kamtophobie", tout en soulignant les responsabilités de l'opposant dans ses propres déboires.
L'affaire Maurice Kamto continue de diviser les observateurs politiques camerounais. Dans une intervention remarquée sur Info TV, Prosper Nkou Mvondo a proposé une grille de lecture complexe de l'éviction de l'ancien candidat du MRC, mêlant dénonciation de la persécution et critique des erreurs stratégiques de l'intéressé.

Un diagnostic sans complaisance : "acharnement" et "kamtophobie"
"Le rejet de la candidature du professeur Maurice Kamto relève pour moi de l'acharnement, relève pour moi, comme le dit le professeur Messanga Nyamding, de la kamtophobie et même de la persécution", a déclaré Prosper Nkou Mvondo, reprenant à son compte le concept de "kamtophobie" théorisé par d'autres intellectuels camerounais.

Cette référence au professeur Messanga Nyamding, figure intellectuelle respectée, donne une caution académique à cette analyse qui présente l'éviction de Kamto non comme un simple dysfonctionnement administratif, mais comme une stratégie délibérée de neutralisation politique.

L'utilisation du terme "persécution" par Nkou Mvondo n'est pas anodine. Elle suggère une action systématique et prolongée visant à empêcher Maurice Kamto d'exercer ses droits politiques. Cette analyse rejoint les soupçons de manipulation évoqués par d'autres observateurs concernant l'affaire du Manidem.
L'analyste inscrit ainsi l'éviction actuelle dans une logique plus large d'hostilité du système envers la figure de Maurice Kamto, dépassant le cadre du simple contentieux électoral pour toucher à une forme d'intolérance politique personnalisée.

Cependant, Prosper Nkou Mvondo ne se contente pas de dénoncer la persécution. Il pointe également les erreurs stratégiques de Maurice Kamto : "Évidemment le professeur Kamto n'est pas exempt de reproche dans ce qui lui arrive."
Cette approche équilibrée tranche avec les positions souvent manichéennes adoptées dans ce dossier, où les uns dénoncent exclusivement la manipulation du pouvoir tandis que les autres pointent uniquement les erreurs de l'opposant.
"Il a donné le fouet à ses persécuteurs"

L'analyse la plus sévère de Nkou Mvondo concerne la stratégie adoptée par Maurice Kamto : "On pourrait dire qu'il a donné lui-même à ses persécuteurs le fouet qui permet de faire de lui ce qu'il vit aujourd'hui."
Cette métaphore du "fouet" suggère que les choix tactiques de Kamto - notamment sa démission du MRC pour rejoindre le Manidem - ont fourni les prétextes nécessaires à ses adversaires pour l'écarter de la course. En quittant son propre parti pour un "parti d'emprunt", Kamto se serait exposé aux manipulations qu'il subit aujourd'hui.

L'intervention de Nkou Mvondo constitue une leçon de réalisme politique. Elle suggère que dans un environnement hostile, les opposants doivent anticiper les pièges et éviter de fournir des munitions à leurs adversaires, même si cela limite leurs options stratégiques.
Cette analyse pose la question de savoir si Maurice Kamto, en choisissant de quitter le MRC pour le Manidem, n'a pas sous-estimé les risques de manipulation que cette stratégie comportait.

L'approche de Prosper Nkou Mvondo révèle la sophistication du système politique camerounais, capable à la fois de persécuter ses opposants et d'exploiter habilement leurs erreurs stratégiques. Cette double dimension - persécution active et exploitation des failles - dessine un environnement politique particulièrement difficile pour l'opposition.