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Actualités of Mardi, 28 Mars 2017

Source: CameroonWeb

Affaire Agbor Félix: Paul Biya interpelé en Angleterre

Nkongho Agbor Felix  avait été interpelé dans le cadre de ses activités à la tête du Consortium Nkongho Agbor Felix avait été interpelé dans le cadre de ses activités à la tête du Consortium

Cela fait plus de deux mois que l’avocat Agbor-Balla Felix a été arrêté pour sa participation aux manifestations et grèves organisées par des avocats et enseignants anglophones dans l’ouest du Cameroun.

Toujours détenu par les autorités camerounaises, il fait l’objet de plusieurs chefs d’accusation notamment incitation à la sécession, guerre civile, révolution, et « hostilités à l’encontre de la patrie », dont certains sont passibles de la peine de mort en cas de condamnation.

Maître Felix Agbor-Balla bénéficie déjà du soutien de l’Observatoire international des avocats en danger et de l’Institut des droits de l’homme de l’Association internationale du barreau. Un autre soutien de taille vient de s’ajouter à sa liste : l’Ordre des avocats britanniques.

Dans un courrier datant du 24 mars adressé au président Paul Biya, le président de l’Ordre des avocats britanniques, après avoir dénoncé la détention arbitraire de Me Agbor, exhorte le pouvoir de Yaoundé « à se conformer à l’obligation qui leur incombe en vertu du droit international et à veiller à ce que le procès soit mené équitablement et conformément au processus judiciaire. »

Le procès d’Agbor a subi au moins trois reports. D’abord le 1er février 2017, puis au 13 février, le dernier procès prévu pour le 23 mars devant le tribunal militaire de Yaoundé a été aussi reporté le 7 avril prochain.

L’Ordre des avocats britanniques ne tolère pas la procédure judiciaire entamée à son encontre au tribunal militaire. « Le conseil du barreau britannique est très préoccupé par le fait que le procès soit dirigé vers un tribunal militaire malgré le fait que les accusés sont des civils, ce qui, selon les informations, a encore été reporté… Et nous sommes alarmés par les rapports selon lesquels le tribunal militaire pourrait être tenu à huis clos. »
L’Ordre dénonce un vice de procédure. « L’utilisation de tribunaux militaires pour juger des civils au nom de la lutte contre le terrorisme constitue une menace sérieuse pour la prospérité de l’administration de la justice et soulève des questions sur l’indépendance de la magistrature, » peut-on lire dans le courrier adressé au président Biya.

Pour rappel, Nkongho Agbor Felix avait été interpelé dans le cadre de ses activités à la tête du Consortium de la société civile du Cameroun anglophone. Un mouvement, frappé de nullité après avoir appelé à des villes mortes dans les régions du Sud-Ouest et du Nord-ouest les 09, 16 et 17 janvier. Il est coaccusé avec deux autres personnes, le Dr Fontem et l’animateur de radio Mancho Bibixy. Tous jugés pour les mêmes chefs d’accusation.