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Actualités of Mardi, 3 Avril 2018

Source: camer.be

Accident ferroviaire d'Eseka: Orange confisque l’argent des morts

Le catastrophe d'Eseka produit le 21 octobre 2016 Le catastrophe d'Eseka produit le 21 octobre 2016

La filiale camerounaise de la multinationale française des télécoms détient toujours les sommes contenues dans les comptes mobiles money des victimes de cette hécatombe. Les ayant-droits, qui évaluent le magot à 300 millions de francs CFA, entendent intenter un procès à l’entreprise.

Un peu plus d’un an après le drame ferroviaire ayant ôté la vie à 79 personnes et blessé 551 autres, la machine aux accusations continue de tourner à plein rendement. Cette fois, c’est Orange Cameroun qui est visée par une association dénommée «Contre 152» (en écho au train 152 de Camrail). Le 24 mars 2018 à Yaoundé, Marc Zenkeng, le président de ladite association, n’a pas manqué d’incandescence vis-à-vis la filiale camerounaise de la multinationale française des télécoms.

A ses yeux, cette compagnie de téléphonie mobile mérite d’être trainée devant les tribunaux. En porte-flingue de «Contre 152», Marc Zenkeng dit que l’opérateur de télécommunications devrait reverser pas moins de 300 millions de francs CFA aux ayant-droits des personnes décédées, disparues ou blessées le 21 octobre 2016 à Eseka.


«Sur la foi des conclusions du cabinet (il refuse sciemment de le citer, NDLR) qui nous assiste, nous savons maintenant que sur les 79 personnes décédées et les 551 blessées, 402 étaient titulaires d’au moins un compte Orange money. Or leurs téléphones ont disparu», avance le président de «Contre 152». Il ajoute: «il a fallu une question, une seule question, pour que le gros chat donne quelques coups de griffes bien sentis à ces gens». La question, apprend-on, avait été posée à Elisabeth Medou Badang, le 04 janvier 2018.

Selon Marc Zenkeng, le cabinet commis par «Contre 152» voulait obtenir auprès de l’alors directeur général de Orange Cameroun, les dispositions prises par cette structure en cas de disparition ou d’incapacité du titulaire d’un compte Orange money au Cameroun. A en croire Marc Zenkeng, Elisabeth Medou Badang serait restée muette à propos. «Il y a un vide sur le sujet! », s’émeut-il, avant de s’interroger sur la destination de tels fonds. «Que devient cet argent tel que celui déposé dans leurs comptes par les morts d’Eseka ?».


Agenda
Ainsi, l’axe clé de la démarche de «Contre 152» est décliné. «Ce vide à lui seul constitue un lubrifiant essentiel pour mettre en marche la machine judiciaire», lance Maître Justine Kissop. Pour cette avocate au barreau du Cameroun, le montant exigé par «Contre 152» aurait même été sous-évalué du fait de la non prise en compte de l’hypothèse de «un mort, plusieurs comptes Orange money». «Au-delà, renchérit la juriste, ces 300 millions indiquent qu’il faut être indifférent aux cajoleries politiques constatées autour de l’accident de train d’Eseka».

Suffisant pour annoncer une conférence de presse à Douala (région du Littoral) dans les prochains jours. «En ce moment-là, nous serons déjà en mesure de dire si quelqu’un d’autre opérant dans la téléphonie mobile et le mobile money doit aussi être attaqué en justice», assurer Maître Justine Kissop. Devenue notre, la question du «vide» évoquée plus haut a également été l’aiguillon de nos recoupements. Contactés à plusieurs reprises, les responsables de la communication d’Orange Cameroun n’ont pas donné suite.