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Actualités of Sunday, 10 July 2022

Source: Kalara N°434 du 04 juillet 2022

Abdoul Bagui Kari : cet avocat camerounais qui fait la fierté de Paul Biya

Abdoul Bagui Kari Abdoul Bagui Kari

Un Camerounais à la tête de l’Union panafricaine des avocats
Maître Abdoul Bagui Kari, avocat au Barreau du Cameroun, a été élu à la tête du Conseil exécutif de l’organisation continentale la semaine dernière. Les ambitions de l’ancien membre du Conseil de l’ordre des avocats dans sa nouvelle stature et le portrait du nouvel élu.

Le drapeau du Cameroun a flotté haut le 30 juin 2022 à l’Hôtel Mount Meru d’Arusha, capitale de la Tanzanie. Au troisième et dernier jour des travaux de la Conférence annuelle couplée à l’Assemblée générale triennale (2022) de l’Union panafricaine des Avocats (UPA), un Camerounais a été hissé à la tête de l’organisation. Il s’agit de Maître Abdoul Bagui Kari, avocat inscrit à l’ordre des avocats du Cameroun avec résidence à Yaoundé. Ce dernier a été élu président dans un bureau de 11 membres dont l’administrateur du secrétariat, un Kenyan, qui est le seul membre non-élu. Le Camerounais, qui était Secrétaire général du Comité exécutif de l’organisation depuis 2014, accède ainsi à la plus haute fonction de l’UPA. L’UPA est un forum associatif continental pour les avocats africains et les associations d'avocats. Fondée en 2002 par des responsables africains de barreaux et d’éminents avocats, l’organisation s’était fixée pour but de «prendre en compte les aspirations et les préoccupations des peuples africains ainsi que de promouvoir et de défendre leurs intérêts communs». Elle regroupe les cinq associations régionales d’avocats du continent, une cinquantaine d’associations nationales d’avocats et plus de 500 avocats. L’UPA rêve «d’une Afrique unie, prospère et juste, fondée sur la primauté du droit et la bonne gouvernance». Elle ambitionne «de faire progresser le droit et la profession juridique, la primauté du droit, la bonne gouvernance, les droits de l’homme et des peuples et le développement socioéconomique du continent africain».


Code éthique

Peu après son élection, le nouveau président a indiqué à Kalara ce qu’il entend apporter comme touche personnelle au fonctionnement de l’UPA. Il dit vouloir «mettre l'accent sur la promotion de l'Etat de droit et la gouvernance en Afrique en impliquant les organisations nationales et régionales des avocats du continent». Il rappelle que l’UPA a un Memorandum Of Understanding (MOU) avec l'Union africaine (UA) et est, à ce titre, un acteur privilégié qui s'implique dans l'architecture de la gouvernance de l'institution. Il a rappelé que «la Conférence annuelle qui vient de se terminer a planché essentiellement sur l'agenda 2063 et sur la zone de libre-échange continentale africaine». Et que «l'Union panafricaine a déjà élaboré, du temps où j'en étais le SG, un code éthique à l'attention des juristes africains, document qui avait été présenté aux différentes régions à travers des ateliers à Maputo pour l'Afrique australe, à Tunis pour l'Afrique du Nord, au Kenya pour l'Afrique de l'Est et à Lomé pour l'Afrique du Centre et de l'Ouest.» Le nouveau président entend poursuivre sur cette voie, tout en veillant «à la protection de la profession en liaison avec les ordres nationaux et aider au renforcement des capacités des confrères». «Nous entendons aussi nous pencher sur la formation des avocats en Afrique pour essayer d'en élaborer des grandes lignes qui établiraient un ou quelques dénominateurs communs. J'avais conduit une mission d'étude auprès de certains pays anglo-saxons dans des law school (Institutions de formation aux professions judiciaires) du Nigeria, du Ghana et de Nairobi et nous continuerons avec cette mission dans des pays francophones, arabophones et lusophones pour arriver à proposer quelque chose de fédérateur tant il est vrai que la profession est universelle et a des fondements déontologiques identiques dans le principe», a-t-il poursuivi. Avec les six années passées au sein du Conseil exécutif comme secrétaire général, le nouveau président s’inscrit donc dans la continuité. Maître Abdoul Bagui Kari est une figure connue du Barreau du Cameroun, à la tête duquel il avait entrepris de se faire élire comme bâtonnier en 2004, ambition mise au placard du fait de l’élection cette année-là de son confrère Maître Jackson Ngnie Kamga. Fondateur du cabinet qui porte son nom, le nouveau président de l’UPA a été pendant dix ans membre du Conseil de l’Ordre du Barreau du Cameroun (2008-2018) où il aura occupé les fonctions de secrétaire adjoint de l’Ordre et Président de la Commission de Formation du Barreau du Cameroun (2008 – 2012) et de Secrétaire de l’Ordre de 2012 à 2014, année de son élection au poste de Secrétaire général du Comité exécutif de l’Union panafricaine


Membre fondateur…

Il est par ailleurs arbitre au Centre permanent d’Arbitrage et de Médiation (Cepam). Il a été membre de la Commission Nationale de Concurrence du Cameroun (2003 – 2015) et membre de la Commission du droit de la concurrence de l’Union internationale des avocats de 2010 à 2014. Il est aussi formateur certifié de l’Ecole régionale supérieure de Magistrature de l’Ohada (Ersuma de Porto Novo au Bénin), mais aussi de l’Institut international du Droit de Développement (Idlo), qui est basé à Rome en Italie, sans oublier l’Ecole nationale de la Magistrature de Paris (France). Il entend mettre à profit tous ces acquis pour le rayonnement de l’UPA. Quand on lui demande ce que son élection apporte à son pays, au-delà de son rayonnement personnel, Maître Abdoul Bagui Kari explique que le Barreau du Cameroun est comme tous les autres d'Afrique, un membre institutionnel de l'union et un membre fondateur d'ailleurs. «Nous avons des relations privilégiées et il vous souvient qu’en 2014, le Barreau du Cameroun avait accueilli l'Assemblée générale de l'union à Yaoundé et, à l'époque, l'UPA était présidée par le Bâtonnier Akere Muna. Nous allons continuer à entretenir des relations privilégiées avec le Barreau du Cameroun qui est mon Barreau d'affiliation. Le Bâtonnier nouvellement élu a d'ailleurs indiqué sa disponibilité dans ce sens», conclut-il son propos. On peut déjà parier que Maître Abdoul Bagui Kari aura à cœur de faire plus.